De l’Yggdrasil et de Gladsheim

20 janvier 2015 par Kazz → Atlas, Cultes

Yggdrasil, créature de Silvanus

Arbre immortel de l’univers, Yggdrasil est une création de Silvanus imposée par Odin comme condition de son établissement dans la cosmogonie de l’Ellgebir au cours de la deuxième période de la Genèse, soit environ dix mille ans avant Dere.
Silvanus le crée d’emblée après la mort d’Odin, et avec lui les mondes et plans qui lui sont liés. Ces créations de la vie mortelle coupèrent en quelque sorte l’herbe sous le pied de Ptah qui le prit assez mal et entra même brièvement en guerre contre la Maison d’Asgard mais ne pourra se défaire de la promesse faite à Odin. C’est en hommage à ce dernier que Silvanus lui donne le nom Yggdrasil, soit le coursier d’Odin (Ygg étant l’un des noms d’Odin, drasil signifiant coursier ou monture).

Yggdrasil incarne le symbole de l’Univers en tant que source de vie, animé par cette dernière, et n’ayant de signification que parce qu’il existe des êtres vivants pour l’éprouver. Cet apport de Silvanus à la cosmogonie est fondamental car il impose la vie comme composante essentielle de l’Univers arrêté par Ptah avant même que ce dernier ne s’y attelle. Ce qui fait de Silvanus un vraiment greater god en le présentant comme l’inventeur originel de la vie structurant l’Univers et par conséquent les Dieux. En effet, après l’invention d’Yggdrasil, toutes les créations divines subséquentes dépendront du modèle incarné par l’arbre de l’univers. Ce qu’illustre la création par Frey, proche de Silvanus, des elfes, premiers éveillés et peuple des arbres en implicite hommage à Yggdrasil.

Il apparut ainsi que les Vanyars et Asgardiens possédaient vers la fin de la deuxième Genèse une certaine avance sur les autres dieux en matière de création de vie mortelle. Pour la première fois Ptah, régulateur de l’espace ayant réduit le temps à sa conséquence, se voyait piégé par sa propre régulation, puisqu’il ne pouvait ni rebrousser ni ralentir ou accélérer le temps afin que sa famille puisse aisément rattraper les Vanyo-Asgardiens, ce qui ne manqua pas de beaucoup amuser Bes, le quêteur ayant amené ces derniers. Les Vanyo-Asgardiens furent ainsi les premiers à véritablement profiter du temps linéaire instauré par Ptah dans l’Univers. Le foisonnement un peu désordonné de créations par les Ptahins lors de la fin de la Deuxième Genèse traduit aussi une réaction à cette avance ainsi que le rôle fondamental conféré à Hadès de contrôleur du cycle de vie et mort induit par la création silvanienne.

Yggdrasil a été créé par Silvanus pour former l’arbre central de l’Univers et son axe de vie. Il traverse tous les plans, y compris extérieurs, mais dans la plupart de ces derniers par une simple racine ou une branche. Ses implantations les plus notoires se trouvent dans quatre plans :
– celui de Hadès, où passent ses racines et le Styx entre deux d’elles ;
– celui de Concordant Opposition (Outlands), où il est au centre de terres de Silvanus dans le Tir Nan Oïghje ;
– celui des Terrains de Chasse, où il a de nombreuses branches et rejetons ;
– celui de Gladsheim, où il apparaît en intégralité et même davantage, ainsi que détaillé ci-après.

Les layers de Gladsheim

Le plan de Gladsheim est très particulier. Sa situation sur le versant chaotique de l’organisation des plans extérieurs correspond moins à une tendance comportementale ou d’alignement qu’à un éloignement des principes de Ptah qui représente le côté lawful. En d’autres termes, c’est par réaction personnelle plutôt que par représentation ou par choix que Gladsheim se situe là où il est. La situation réelle de Gladsheim est celle d’un plan d’alignement plutôt neutre. Il est souvent appelé Asgard en référence à son premier nom, le plan des dieux asgardiens (ou aesirs ainsi qu’ils se désignent entre eux) qui leur était destiné. L’Asgard véritable est l’un des mondes d’Yggdrasil.

Gladsheim proprement dit est composé de trois layers classiques plus un layer-mondes. Sa création de Gladsheim, en particulier celle de Lundheim destinée à accueillir Yggdrasil, est l’œuvre d’Odin, juste avant qu’il périsse par Chtulhu. Son emplacement et sa définition en tant que plan extérieur dans l’ordre de l’Univers sont le fait de Ptah en réaction à sa découverte de cette création.

Le Niderheim, couche inférieure, est formé de rivières de terre ou de lave sans cesse mouvantes provenant de plans élémentaires. Il est totalement inhabitable et impropre à toute forme de vie. Toutefois, il arrive que Loki et certains de ses séides y demeurent.

Le Mitterheim, couche médiane, est composé d’immenses rivières d’eau alimentées par le plan élémentaire et entrecoupées de terres marécageuses, souvent mouvantes ; il est pratiquement inhabitable sauf pour quelques créatures peu avenantes du type shambling mounds ou catoblepas ou encore les âmes de certaines hags. Quelques dieux, notamment Straasha et Silvanus, y font de rares et brefs passages.

Le Hochrheim, couche supérieure, est le « vrai » Gladsheim, celui auquel on fait référence en parlant de ce plan. Il jouxte l’Yggdrasil. De climat plutôt froid, il est composé de terres herbeuses et d’un grand nombre de montagnes qui s’élèvent pour devenir impassables ainsi que de très nombreuses rivières, assez souvent gelées. Il pleut ou neige extrêmement souvent en Hochrheim, ces précipitations alimentant le feuillage d’Yggdrasil. Le Hochrheim contient la passe de Bifrost, principale porte d’accès à Yggdrasil, où veille Heimdall, mais il existe également de très nombreux accès au feuillage de l’Arbre. Certaines âmes refusées ou qui ne souhaitent pas aller en Yggdrasil demeurent dans ce layer. Il est typique des paradoxes de Gladsheim que ce premier layer d’un plan théoriquement chaotique ait pour principal dieu gardien le fidèle Heimdall, totalement lawful good. Oghma, voire Ukko, et plus fréquemment Uller y passent de temps à autre.

Le « quatrième layer » de Gladsheim, en réalité à la fois son cœur, sa couronne et sa principale composante, est principalement composé des tronc, feuillages, et parties supérieures des racines d’Yggdrasil, qui en font un véritable sous-univers. Théoriquement nommé Lundheim, il est communément appelé par métonymie l’Yggdrasil. L’Yggdrasil, précédé de l’article défini, correspond ainsi au quatrième layer de Gladsheim tandis que l’appellation Yggdrasil, sans article, réfère à l’Arbre du Monde créé par Silvanus.

Les mondes de l’Yggdrasil

L’Yggdrasil abrite plusieurs créatures spécifiques vivant dans ou sur l’arbre et surtout neuf mondes représentés par des sphères ou des disques. Ces mondes sont tous des équivalents de prime material planes et y pénétrer équivaut à quitter le plan extérieur de Gladsheim. Hochrheim et Lundheim sont ainsi à la fois les layers d’un plan extérieur et une passerelle vers les neuf plans matériels que sont les mondes de l’Yggdrasil dont l’ensemble s’apparente bien plutôt à un sous-univers qu’à un plan extérieur.

1 – Asgard, monde des dieux Asgardiens, abrite la famille d’Odin, sa cour et le Valhalla. Il est traditionnellement représenté à l’ouest du feuillage.

2 – Vanaheim, monde des dieux Vanyars, abrite continuellement ou occasionnellement Frey, Freyya, Uller, Oghma, Silvanus, Ukko, Straasha. Il est traditionnellement représenté à l’est du feuillage.

Les sept autres mondes sont généralement représentés dans les branches inférieures ou le tronc ou les racines d’Yggdrasil. Odin avait dévolu les cinq premiers à des créations ultérieures mais il ne vécut pas pour en être auteur.

3 – Alfheim est le monde des elfes créés par Frey où naquit Corellon Larethian. Il est certainement le plus agréable et le plus tranquille des neuf mondes.

4 – Midgard est monde des hommes et des hobbits et aussi un fameux sujet de controverse. Selon la théologie la plus généralement admise, Ptah et Râ imposèrent que Midgard soit peuplé par les créations de Gaïa et Demeter. Mais il existe une autre interprétation détaillée dans le Livre Sacré de Yondalla, texte fondamental des cultes hobbits, et dans l’Edda Ogmaïch, plus ancienne compilation du culte d’Oghma. Selon cette version le Midgard, l’enceinte du milieu, est en fait le lien la forteresse originelle des Vanyars à leur arrivée dans la cosmogonie d’Ellgebir et constituée d’un morceau porté par Ukko, Silvanus et Frey de leur plan originel avec lequel elle est restée liée. Ce Midgard originel se présentait comme une fortification destinée à recevoir le souffle et le chant des dieux qui prévalent dans la cosmogonie d’Ainurëa dont ils seraient originaires. C’est en Midgard et à partir de lui que Silvanus aurait conçu Yggdrasil grâce à ce souffle qui aurait aussi créée les peuples des premiers humains et hobbits, après quoi Midgard aurait été transformé en « simple » monde pour complaire à Ptah et à cette occasion son lien avec l’Ainurëa emmené en Vanaheim. Cette interprétation alternative est communément admise dans des cultes aussi divers que ceux de Frey, Balder, Ukko, Bes, Hel, Hecate, Bast, Seker. Elle porte une controverse théologique extrêmement grave car elle attribue la création des humains aux Vanyars, tandis que la Genèse conventionnelle, au demeurant assez peu claire sur ce point, l’attribue généralement à Zeus, Gaïa ou Demeter. Toutefois, iul n’y a que les hobbits et le culte d’Oghma pour soutenir officiellement et opiniâtrement la controverse ce qui ne suffit pas à constituer une menace sérieuse pour la version généralement admise.

5 – Svartalfheim de sinistre réputation est la monde des elfes noirs et des monstres, dont le peuplement résulte d’une mutation et invasion par les elfes d’Alfheim. Ce n’est pas l’endroit le plus sympathique de Gladsheim. Toutefois, les elfes noirs de Svartalfheim ne sont pas directement assimilables aux Eühls ; par exemple, ils n’ont jamais révéré Lolth.

6 – Nivadellir est le monde des nains créés par Bes. Il jouxte Svartalfheim dont il faisait à l’origine partie avant de s’en séparer miraculeusement grâce à l’action de plusieurs dieux ; c’est pourquoi il est seul à porter un nom ne se terminant par en -ard ou -heim.

7 – Jötunheim, monde des géants, jouxte à la fois Svartalfheim, Muspellheim et Niflheim. Les géants sont en réalité des créatures extrêmement anciennes car d’origine titanesque et Odin avait prévu de leur concéder un monde afin de les contrôler. Bien qu’abritant des Frost et des Fire Giants, ainsi que des géants-loups, la majorité des géants de Jötunheim sont des jötunn, qui ne présentent aucune des particularités des types précédents, mais dont la puissance est assimilable selon les individus aux Frost ou Hill giants. La plupart des géants sont les alliés de Loki qui a engendré sur leur monde le loup Fenrir et y a co-invoqué avec Set le serpent Jormundgandr.

8 – Muspellheim est le monde du feu dont il jouxte  le plan élémentaire. Y habitent notamment Surtur et Loki envers lequel ce monde entier a une allégeance de fait.

9- Niflheim est ce vaste monde de glaces et de neiges où vont les âmes mortes de maladie ou de vieillesse qui ne sont pas acceptées ailleurs et notamment en Vanaheim ou Asgard. Il abrite les Nornes qui furent délogées de Asgard par Ptah ensuite de sa brève guerre contre les dieux de Gladsheim. Plusieurs peuplades humaines y vivent ainsi que de nombreuses sortes de créatures du froid. Niflheim jouxte le plan de Hadès. Il a absorbé le Nibelheim, où demeurait Hel, qui y séjourne encore fréquemment, après la séparation du Nivadellir, de façon à conserver la limite de neuf mondes concédée par Ptah. Du coup, il est souvent considéré comme le plus vaste des neuf mondes.

Ces prime material planes sont parfois forts différents de celui de Derenworld. Les nains peuvent y exercer la magie , les géants ne sont pas forcément ennemis des autres créatures, les elfes noirs ne sont pas systématiquement incommodés par la lumière. La notion d’alignement revêt très peu d’importance ; les notions de fidélités ou d’incohérence ne s’y définissent pas en fonction des règles aussi constantes et tranchées qu’ailleurs. Des notions comme le commerce, le progrès technique, l’économie, y sont souvent secondaires, voire méprisées par plusieurs races, quoique très estimées par les nains. L’art y tient une place très importante, avec un accent mis sur l’instant plus que sur la durée : la musique, la poésie, le théâtre, la danse sont privilégiés. La littérature est destinée au conte, au chant, à la déclamation plutôt qu’à la seule lecture. La peinture et la sculpture, arts voués à la fixité dans le temps, attirent moins sauf, là encore, les nains, qui forment une race plus à part, une civilisation plus spécifique qu’ailleurs. L’idée de la mort effraie beaucoup moins que chez la plupart des mortels de Derenworld mais la notion de destinée y est presque aussi prégnante qu’en Vizan. Ces mondes sont encore très protégés des démons et diables car beaucoup plus fréquemment visités que tous autres par les dieux qui en dépendent. Il n’est pas aberrant ni même très ardu de rencontrer Tyr en Asgard ou Frey en Vanaheim.

Un sous-univers en Gladsheim

Ces mondes sont issus des prototypes imaginés par Odin chez les Asgardiens et Silvanus chez les Vanyar destinés à des créations alors futures de tous les autres mondes. Ils s’opposent à l’Olympe, point de fixité spatiale devenu la citadelle des Titans avant d’être conquis par Zeus sur l’ordre de Ptah et de devenir ensuite le nid des branches aînées des Ptahins. Au contraire, Yggdrasil et ce qui deviendra Gladsheim est une création Vanyo-Asgardienne fortement appuyée par Bes et cette création est pensée d’emblée comme une organisation de l’univers comblant le vide spatial créé et régulé par Ptah. Il est très difficile de déterminer si Odin et Silvanus voulaient tirer avantage de ce vide pour supplanter Ptah dans l’univers ou s’ils sont plus partis du constat que l’espace sans autre forme de vie que les seuls dieux était dépourvu de sens ; ce point demeure toujours sensible et sujet à controverse, voire polémique, entre les clergés Ptahins et Vanyo-Asgardiens. Il est en tout cas certain que l’arbre Yggdrasil était un principe accepté par Ptah avant la mort d’Odin ; en revanche, les Ptahins tiennent que l’Yggdrasil, c’est-à-dire cet arbre en tant que centre de l’Univers y structurant la vie, ne l’était pas du tout, alors que les Asgardiens considèrent au contraire qu’il était partie intégrante de l’accord entre les dieux. Néanmoins, à l’issue de la dernière guerre contre les Grands Anciens, les Asgardiens endeuillés par la mort d’Odin n’étaient pas de taille à s’opposer à la toute-puissance de Ptah.

Or ce dernier se montra ulcéré par la découverte en même temps qu’Yggdrasil de l’existence des Nornes, création dont il estimait qu’elle pillait sans autorisation sa régulation du temps pour laquelle il avait si durement oeuvré et combattu lors de la première Genèse. Et il est vrai que ni Odin ni sa cour survivante ne lui avait demandé sa permission, ce qui n’était certes pas leur genre, ni ne l’avait même averti d’un tel projet, ce qui n’était assurément pas convenable. Pourtant, dans la pensée de Frigga, Odin, Oghma, Hel, Silvanus et Ukko, qui sont considérés comme les concepteurs des Nornes, il s’agissait de rendre signifiante cette régulation du temps pour rompre l’alternative de destruction ou existence éternelle en instituant le cycle de la vie et de la mort. Cette question est centrale en théologie et le thème des Nornes recoupe d’ailleurs l’essentiel de l’interprétation trithéiste de l’Univers.
Ptah ne l’entendit pas de cette oreille et exigea qu’on lui remette cette création collective des dieux initialement située en Asgard. Il était en cela poussé par Hecate, qui nourrissait alors le projet plus ou moins similaire ou concurrent de devenir déesse de la Destinée, ainsi que par Arès et même Athéna rappelant qu’eux aussi avaient perdu leur père et avaient de quoi se lamenter. Les Asgardiens, alors dirigés par Frigga, refusèrent. Il s’ensuivit un bref conflit qui rendit rapidement évidente la supériorité des Ptahins. Hermès, Silvanus et Bes s’entremirent, une solution fut trouvée et un traité accepté.
Les Nornes, appelées Parques par Ptah, resteraient en Gladsheim mais quitteraient Asgard de façon à échapper au contrôle et même à la connaissance par les Asgardiens pour descendre en Niflheim, tout près du plan de Hadès. Le dieu Hadès détiendrait le contrôle du cycle de vie et mort institué par elles. Aucune autorité d’aucune sorte ne leur serait imposée, même par Hel qui garderait toutefois une relation particulière avec la troisième Norne.

Le sort des Nornes/Parques ayant ainsi été assez équitablement fixé, le reste du traité traduit l’inquiétude de Ptahins  redoutant la créativité Vanyo-Agardienne, Silvanus obtint certes que l’arbre Yggdrasil demeure transplanaire, parcourant ainsi l’entier univers, mais il ne put éviter que l’ensemble des autres créations liées à cet arbre se plie à l’Octroi de Ptah, c’est-à-dire la répartition et division en plans extérieurs des domaines dévolus aux divinités. Le projet universel d’Odin et Silvanus fut ainsi relégué et contingenté au plan depuis lors appelé Gladsheim. L’emplacement de ce plan est aussi issu de la nature même de Gladsheim qui, en tant que conteneur de l’Yggdrasil, est ainsi chaotique puisque implicitement opposée à l’organisation de l’Univers dessinée et accomplie par Ptah qui l’a supplantée. Le caractère du grand dieu Silvanus s’en trouva profondément modifié, acquérant alors les côtés susceptible, intransigeant, et renfrogné qu’on lui connaît depuis lors, capable de se prendre le bec avec des dieux pourtant aussi bien disposés qu’Osiris ou Frey. Il n’en demeure pas moins un des grands dieux au domaine universel, comme Hadès ou Poséido.


Silvanus a incontestablement réussi Yggdrasil non seulement en tant que création, non seulement en tant qu’exécution d’une promesse devenue testamentaire d’Odin, mais en tant que destinée. De facto, il incarne le principe de vie dans l’Univers tout entier. Il irrigue et visite énormément de mondes, de plans, d’espace. Ses graines merveilleuses donnent des arbres censément immortels atteignant des hauteurs divines. Il part du Styx pour atteindre chaque plan extérieur. Il contient, avec les Nornes en Niflheim, le cycle de la vie et de la mort. Même le Trithéisme Zahire admet son existence et sa signification.

L’Yggdrasil a connu sa vie propre et les milliers d’histoires de ses mondes, fixant la destinée d’un Heimdall, ouvrant la liberté d’un Uller, permettant à un dieu aussi malin et voyageur que Loki d’y devenir l’agent le plus actif, récupérant amplement ce qu’il s’était vu dénier en Asgard. Vanaheim est un havre à miracles où se croisent des divinités de toutes sortes, où Oghma peut tranquillement rédiger ses chroniques, ou Ukko vient saluer cousins et amis, où Silvanus entre en résonnance avec l’Univers.  En Alfheim résident elfes et êtres féeriques bienheureusement débarrassés depuis longtemps de leurs homologues des pénombres partis pour ce Svartalfheim qui est devenu un véritable laboratoire à monstres. Les nains de Nivadellir se sont émancipés de Svartalfheim et ont appris à s’imposer à des ennemis de toutes sortes y compris divins.

Sur Derenworld, il est souvent observé que la relative primauté des cultes Ptahins induit une forme de sous-estimation de l’importance de l’Yggdrasil, mais non d’Yggdrasil lui-même ; or cette sous-estimation est parfois amèrement ressentie par certains membres de clergés Vanyo-Asgardiens. Ainsi, si l’arbre créé par Silvanus reste un symbole de vie et un incontestable unificateur de l’Univers, l’Yggdrasil, en tant que symbole d’une organisation de ce même univers avortée ou reléguée au second plan par un destin de sous-univers, constitue un facteur immémorial de dissensions qui ne sont pas prêtes de disparaître.

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