Plusieurs aventures de D&D ont trait à la civilisation des Maztii, dont la célèbre Hidden Shrine of the Tamoachan et celle qui se déroule actuellement. Il a paru donc opportun d’approfondir un petit peu ce sujet.
Les Maztiis sont une peuplade apparue et ayant prospéré dès la plus lointaine antiquité humaine. Elle est très mal documentée car la civilisation Maztii fut éradiquée voici plusieurs millénaires principalement par les Zahires mais également par les Altaniens et les humanoïdes ghinoréens, et aussi par des causes internes. Leur peuplement se situait au sud et à l’est du continent, principalement en Tangut, mais s’étendant jusqu’à la moitié orientale de l’actuel Vizan. Il se peut que des implantations aient existées en Farxel ou jusque dans les Barrières.
L’ethnie Maztii préexistait au Dragonlore qu’elle paraît avoir traversé sans encombre : il semblerait en effet que leur mode de vie symbiotique avec la jungle ait dissimulés les maztiis à l’attention des dragons. D’autres thèses soutiennent que Quetzacoatl les en protégea. Leur civilisation s’épanouit aussitôt après, dès le Xe siècle, manifestée par de grandes constructions généralement pyramidales ; elle décline à compter du XXIXe siècle et a entièrement disparu au XXXIIIe.
Ils ne formèrent jamais un état central mais un ensemble civilisationnel lié par une langue, des cultes et des mœurs communes. A partir du XIIe siècle les maztiis s’organisèrent autour de cités-états indépendantes contrôlant un territoire dont ils exploitaient les ressources agricoles, de chasse et pêche, et minières. Constituant la première civilisation sur leurs terres, ils bénéficièrent de richesses minérales jamais exploitées et ainsi faciles d’accès, parfois même affleurantes, d’où une réputation peut-être exagérée d’avoir accumulé de vastes trésors.
Il ne semble pas que l’origine ethnique ait été un critère discriminant, contrairement aux Zahires. La culture maztii apparaissait au contraire tolérante à l’étranger et semble s’être particulièrement bien entendue avec les hobbits. Toutefois, les Maztiis connaissaient et pratiquaient une forme d’esclavage, notamment envers les races non-humaines. Les rares études qui leur sont consacrées rapportent également des cas d’anthropophagie.
Comme les Utumniens, les Maztiis formèrent une civilisation extrêmement proche de la nature, souvent symbiotique avec celle-ci. La symbolique des animaux : oiseaux, serpents, grands félins, est très présente. C’est également une culture d’une très grande piété : l’importance des clergés et du culte apparaît quasiment partout dans la vie sociale. Agriculteurs hors pair, on retrouve chez eux les plus anciennes cultures de la potate, de l’avocat, du coton, de la tomate. Leur science de la biologie conduit à l’émergence d’une médecine de grande qualité, qui permet à son tour une mortalité infantile très faible et par suite une croissance de la population très élevée. A l’inverse, leur technologie est parfois sous développée : ils ne connaissent pas la roue ni n’utilisent le cheval. Ils fuient également la magie profane (non religieuse), qui s’incarne pour eux en yuan-tis et créatures démoniaques ou draconiques. Pendant des siècles, le grand ennemi archétypal des Maztiis est le yuan-ti ou l’illithid.
Leur panthéon inclut des dieux spécifiques dont beaucoup sont certainement d’antiques incarnations de divinités autrement connues. Quetzalcoatl, par exemple, est assimilé à Ptah, Huhueteotl à Loki, Mictlantecuhtli à Hel, Itzamna à Diancecht. La présence de Bes sous l’appellation Xochipilli, de Nephtys sous celle Chalchiuhtlicue, de Râ sous celle de Tonatiuh sont attestées en quelques endroits.
Cependant Tezcatlipoca et Tlaloc, principales divinités après Quetzalcoatl, n’ont pas d’équivalent.
Pendant plusieurs siècles, les diverses cités-états et peuplements Maztiis prospérèrent sous l’égide du culte de Quetzalcoatl qui supervisait et dirigeait leur panthéon particulier. Mais la rencontre avec d’autres civilisations conduisit les Maztiis à privilégier leurs deux divinités dépourvues d’équivalent. Ce qui amena celles-ci à entrer en conflit avec les autres.
Tlaloc, le dieu de la pluie, certes très puissant, certes très protecteur de ses zélotes, était toutefois fort exigeant pour donner et fertiliser et coutumier de nombreux sacrifices. Parfois surnommé le Capricieux en raison de sa grande versatilité, il fut sans grande difficulté supplanté par les présences conjuguées de Straasha et d’Ukko partout ailleurs que chez les Maztiis.
Tezcatlipoca, dont le sexe est inconnu, serait un enfant de Ptah qui n’eut pas la patience d’attendre la répartition de sa place. Il échoua à devenir par lui-même dieu du soleil et devint celui des lunes, de la nuit, et de l’ombre. Ce qui revint à lui donner pour rivaux directs : Set, Râ, Apollo, Seker et Bast. Le culte eut donc quelque mal à prospérer ailleurs que chez les seuls Maztiis.
Ces deux cultes sont liés au déclin des Maztii en ce sens qu’ils consommèrent énormément de sacrifices y compris humains. Les clergés de Tlaloc et Tezcatlipoca firent en effet accroire que chaque l’accomplissement de tout espérance ou l’évitement de tout calamité exigeait un tel sacrifice. Une remarque dédaigneuse mais pas fausse d’un des rares historiens vizaners ayant écrit sur ce sujet relève que les Maztiis en vinrent à sacrifier n’importe quoi pour n’importe quoi. Ce qui, couplé à l’absence de centralisation de leur civilisation, facilita considérablement la tâche de leurs ennemis.