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Féaux d'Harwind -prequels

Publié : 22 févr. 2017, 17:18
par Magnyr
Puisque je me fais chier au boulot, autant joindre l'utile à l'agréable, voici l'histoire de Magnyr, avant l'aventure.



Magnyr An-Khazad Thûzzrim Neruzûld est né en 5154 dans les profondeurs de la cité d’Ostohar, Thuzzland.
Né au sein du clan Neruzûld, Il est le fils du Yanar Magrym l’un des quatre gardiens de la porte du Bélier, dans les sous-sols d’Ostohar, et fut ainsi bercé dès le premier jour par la longue tradition militaire propre à son sang.

Magnyr, comme ses deux grands frères, fut un enfant studieux et obéissant. Elevés rigoureusement par un père profondément investi dans l’ancienne tâche dévolue à son clan, les trois garçons furent très tôt conscients de l’héritage qu’était le leur, ainsi que de l’importance de celui-ci.

En effet, Margrym An-Khazad Thûzzrim Nruzûld n’est pas du genre à plaisanter. Toujours levé assez tôt pour observer la première rotation de garde du matin, ce bourreau de travail est un pur traditionnaliste, qui s’inscrit en faux avec le tempérament dominant d’Ostohar. Conservateur, rigoureux, profondément respectueux de la hiérarchie et de la loi, le Yanar Magrym est un militariste convaincu, qui passe le plus clair de son temps libre à animer un cercle de réflexion composé d’autres personnalités d’Ostohar, afin de pousser l’unnergund d’Ostohar à accorder davantage d’importance dans la vie politique aux divers responsables militaires, notamment par l’octroi de sièges permanents au sein du Nardem. Il se félicite d’ailleurs d’avoir reçu plusieurs soutiens d’importance dans cette quête, notamment d’un important député du Remag, élu de Brezâd, cité bien plus conservatrice qu’Ostohar. Malgré tous ses efforts, le Nardem d’Ostohar n’a jamais accédé à sa requête, et le Yanar Magrym a fini par être regardé au sein des instances dirigeantes de la cité comme un dérangement politique perpétuel sans grande importance. Il faut toutefois mettre au crédit du père de Magnyr que son engagement n’a jamais nui à sa tâche première de garde de la Porte du Bélier, qu’il a toujours accompli avec le plus grand zèle.

Avant qu’il atteigne un certain âge, Magnyr fut élevé par sa mère, mais également par ses tantes et ses cousins, lors de nombreuses réunions de famille.
Magnyr était un enfant orgueilleux, peu bavard, toujours soucieux de bien faire ce qui était attendu de lui, mais susceptible de recevoir la critique avec colère, sauf lorsque celle-ci venait de ses parents. Il développa un intérêt certain pour le jeu du bélier, où les jeunes garçons faisaient étalage de leur force dans des concours de lutte à deux où à plus, qui se déroulait penché face à son adversaire, en plaçant la tête sous l’épaule de ce dernier, et dont le but était de le repousser derrière une ligne souvent imaginaire. Magnyr excella vite à ce jeu, non pas en raison uniquement d’une bonne corpulence et d’une force certaine, mais aussi par sa capacité à saisir tous les petits « trucs » qui déstabilisaient l’adversaire, comme le fait de balancer rapidement ses épaules juste avant de commencer à pousser.
Magnyr se lia particulièrement dans son enfance avec son cousin Dalguir, de très peu son cadet, mais ce dernier fut emporté par une maladie des poumons, peu fréquente chez les nains habitués des profondeurs mais fatale. Le deuil de Magnyr fut pénible, mais marqué par un rapprochement avec son demi-frère ainé Margrym, nain affectueux et protecteur qui lui apporta un réconfort certain.

Et si leur père, le Yanar Magrym n’était pas un sentimental dans l’âme, il veilla tout de même de près à l’éducation de sa progéniture. A l’aîné, l’enseignement du Dozyanar, pour accomplir au sein du clan une tâche utile à tous et peut-être même un jour succéder au père. Au second, qui commença tôt à montrer ses talents de bagarreur, un maître d’armes recruté avec soin parmi les vétérans de la porte. Et pour Magnyr… le temple.

Curieux choix du Yanar Magrym, qui fut en réalité une expérience.
C’est à l’origine dame Odlanna, la mère de Magnyr, qui le suggéra. Celle-ci se trouvait en effet être cousine germaine du Grand-Prêtre Daevrim, servant de Moradin, le plus importants des clercs du culte du Dieu Nain à Ostohar. Il avait d’ailleurs été envisagé, dans la jeunesse de dame Odlanna, que celle-ci dévoue sa vie au culte de Berronar.
L’idée intéressa le Yanar Magrym, et bien qu’il eu cru déceler chez son cadet un potentiel davantage tourné vers la chose militaire, il accepta l’idée et fit les démarches en ce sens.

C’est ainsi que c’est par l’entremise de Daevrim lui-même que Magnyr fut admis comme aspirant au grand-temple de Moradin d’Ostohar.
Tous s’accordaient alors à dire que le jeune nain était un élève profondément sérieux, toujours au rendez-vous pour accomplir son devoir, toujours soucieux du respect des us. Mais ceux qui le connaissaient mieux encore surent très tôt que le temple ne faisait pas son bonheur.
Certes, Magnyr était déjà très religieux. Il avait une foi dévouée envers le père des nains, mais il ne ressentait pas l’appel clerical au plus profond de lui.
Dans les moments de solitude de sa chambre d’aspirant comme lors de l’apprentissage des cantiques avec ses nombreux comparses, il se sentait soudain nostalgique de ce qui faisait sa véritable nature. Le bruit lourd du pas des patrouilles, les éclats de rire tonitruants des soldats au repos dans la cour de la petite caserne, la bannière de l’ancienne garnison de Dambar décorant le salon de la maison familiale, les quatorze haches des premiers Neruzûld exposées dans le Hall du clan, chez son oncle, et la Porte du Bélier, ses défenses, ses meurtrières, ses guerriers dans leurs armures sombres lançant leurs regards acérés dans les ténèbres du grand tunnel.

Magnyr finit par se rendre compte de sa méprise, il ne serait jamais un prêtre. Il deviendrait, comme son père et son père avant lui, un guerrier.

Refusant de s’aveugler plus longtemps, Magnyr alla informer ses supérieurs au temple de sa préoccupation. La chose fut traitée avec une surprenante bienveillance de la part des prêtres de Moradin, qui avaient en réalité senti depuis longtemps que ce nain à la corpulence impressionnante (1m35 pour plus de 70 kilos) était certainement plus propice à honorer le métier des armes.

Cependant, si la sortie du temple fut chose aisée, le retour du fils prodigue à la maison le fut beaucoup moins. Si le Yanar Magrym ne sembla pas troublé par la tournure des choses, l’échec de son garçon peina sa mère, qui entreprit d’insister auprès de lui pour qu’il y retourne. Devant la détermination de son épouse, il devenait difficile à Magrym d’introduire son fils dans la garde de la porte, d’autant qu’il manquait une vraie éducation militaire à celui-ci, et que son second fils y venait lui-même d’y entrer.

Ce fut le frère aîné, Margrym, qui proposa la solution qui permit au Yanar de couper le nœud gordien. Pourquoi ne pas permettre à Magnyr de faire de l’aventure ?
Peut-être réalisera-t-il que sa place était finalement au temple ? Peut-être au contraire y rencontrera-t-il un certain succès, qui pourrait l’amener à intégrer une des patrouilles tenues par les familles du clan.

Malgré le risque, la solution emporta immédiatement l’approbation enthousiaste de l’intéressé, enthousiasme finalement récompensé par l’accord familial. D’autres considérations, comme la difficulté à trouver un mariage de même rang à un troisième fils, pesèrent également dans la décision du Yanar Magrym.

C’est avec son grand frère que Magnyr prépara son départ, celui-ci l’aidant à réunir matériel, provisions et conseils de bon aloi pour son voyage. Après un temps de réflexion, Magnyr choisit de partir vers l’Est, vers le Tangut, continent où les possibilités et les occasions de s’illustrer étaient plus grandes qu’ailleurs (en tout cas, les confidences de son barbier, Gargi « le dzimershi », étaient allées dans ce sens).

Il choisit donc de se rendre à Thunderhold, en Tangut, mais il ne vit jamais la grande forteresse des nains du sous-continent. Car c’était sur son chemin, à Sasserine, que l’aventure allait le trouver. C’est dans une auberge de Sasserine, alors qu’il demandait avec insistance une bière de meilleure qualité que celle – ignoble - que l’on venait de lui servir, qu’il entendit une voix s’élever de la table d’à côté : « bah alors mon pote, t’as pas encore compris qu’ils z’allaient te servir que d’la pisse ici ? Mais viens avec moi j’allais m’casser d’toutes façons, je suis sûr qu’on va trouver de quoi s’dessécher la gorge plus loin sur le quai. Et p’t’êt même qu’on arrosera, après, hahaha ! ».
Le bélier d’Ostohar avait rencontré la braguette de Sasserine, Magnyr Ann-Khazad Thûzzrim Neruzûld venait de faire la connaissance de Moyt Bragan.

Re: Féaux d'Harwind -prequels

Publié : 22 févr. 2017, 22:56
par kazz
:yay:
Merveilleux.
Et bravo aussi pour cette démonstration de maîtrise de la culture et de la société thûzz 8)