On retrace ici brièvement et trivialement le circuit de l’âme du défunt dans la Cosmogonie de Derenworld en n’évoquant que le cas des âmes des vivants mortels, c’est-à-dire les âmes incarnées par une vie dans le Prime Material Plane.
Le Nadir est l’habitat et le royaume de Hadès. Il est aussi le plan de base de l’Univers, car le seul situé « en dessous » de Niflheim. Sur Derenworld, ce 3e layer, par métonymie, a donné le nom de Hades au plan tout entier composé des trois couches dénommées Oinos, Niflheim et Nadir (le plan est également connu sous le nom Gray Wastes).
Le premier layer, Oinos, est essentiellement un champ de bataille ; ce layer et le second, Niflheim, sont l’habitat secondaire de plusieurs dieux ; Niflheim contient aussi les racines d’Yggdrasil qui se réunissent pour former son tronc. Le Niflheim s’étend à la fois dans le plan de Hades et celui de Gladsheim.
Les Champs d’Asphodel sont le point nodal des voyages post-mortem et royaume de Perséphone. Ils ne sont accessibles qu’aux dieux et à leurs serviteurs directs, à Charon avec ses serviteurs et créatures du Styx, et aux âmes des défunts. Ils sont composés de fleurs, d’herbes et d’arbres et représentent certainement l’endroit le plus agréable des layers des Gray Wastes.
Ils sont parcourus par deux fleuves, le Styx et le Lethe. Le Styx entoure un côté des Champs d’Asphodel et parvient devant l’entrée des Cavernes de Hadès après quoi il poursuit son cours hors du Nadir. Le Lethé entoure l’autre côté des Champs d’Asphodel, formant une vaste boucle.
Toute âme d’un mort voyage via Niflheim et/ou Acheron et/ou le Styx en direction des Champs d’Asphodel, situés dans le Nadir, troisième layer du Plan de Hadès (aussi appelé Pluton). Toutes n’y parviennent pas et toutes n’en partent pas ensuite.
Ces âmes peuvent être protégées, errantes, maudites, damnées par cession, souillure, ou péché.
Les âmes protégées sont celles qui ont fait l’objet d’une cérémonie funéraire régulière et ne sont ni maudites ni damnées. Les âmes errantes n’ont pas fait l’objet d’une telle cérémonie sans pour autant être maudites ou damnées
Les âmes maudites ont fait l’objet d’une malédiction divine ou cléricale qui leur interdit les champs d’Asphodel. Le plus souvent ce sont les âmes qui ont suffisamment péché contre leur dieu ou clergé pour que ce dernier réagisse par une malédiction.
Les âmes damnées se voient interdire les champs d’Asphodel parce qu’elles ont commis un ou plusieurs actes :
– soit elles ont été vendues ou cédées, par exemple volontairement à un diable ;
– soit elles sont entachées, c’est à dire corrompues, généralement par un démon ;
– soit elles ont lourdement péché contre leur religion et croyances sans pour autant avoir été maudites.
Les âmes maudites ou damnées arrivent en Acheron d’où elles sont acheminées par le Styx, généralement vers les Enfers ou les cavernes de Hadès ou encore Thanatos.
L’âme protégée demeure pendant 99 ans dans les champs d’Asphodel où elle peut être soit emmenée par son dieu dans son paradis (au sens large du terme), soit décider ou être proposée par ce dieu à la réincarnation via le Léthé. Elle se voyage vers les champs d’Asphodel directement via Niflheim sous la protection d’Anubis ou, si la cérémonie est d’un culte maléfique, via Acheron et le Styx.
L’âme errante arrive dans les champs d’Asphodel via Acheron et le Styx. Elle est ensuite repoussée au fur et à mesure de l’arrivée d’autres âmes vers le Léthé si elle est « good » ou vers les Cavernes de Hadès si elle est « evil » ou l’un ou l’autre si elle est « neutre ». Elle ne peut pas décider de sa direction ou de son sort et notamment pas se réincarner. Elle peut en revanche être entre-temps emmenée par son dieu mais aussi par Charon qui peut choisir de l’emmener dans tout plan correspondant à son alignement y compris celui d’une précédente vie si elle a subi une plusieurs réincarnations.
Le Lethe, rivière de l’oubli et de la renaissance, sert essentiellement à la réincarnation. Une âme qui traverse le Lethe perd ses attributs de mémoire et de personnalité, en d’autres termes : son esprit. Elle sera ensuite toujours réincarnée dans une autre créature. L’esprit n’est pas séparé de l’âme mais plutôt incorporé à elle ; il disparaît de la conscience et de la mémoire du futur être. Il n’est pas détruit mais plutôt effacé, telle la couche disparue d’un tableau sur lequel on a peint un nouveau fond avant d’y peindre une nouvelle scène.
Cette âme devient alors la propriété des Parques dans l’Astral Plane, attendant que la deuxième Parque la file dans une nouvelle vie.
L’âme d’un défunt débarque dans les Champs sur la rive du Styx. Les âmes protégées parviennent directement, sous la garde d’Anubis, au point le plus éloigné des cavernes. Les autres sont débarquées à un endroit au choix de Charon (ou l’un de ses serviteurs).
Certaines âmes relèvent d’un contingent prioritaire anti-réincarnation ; par exemple une personne particulièrement chérie de son culte et décédée en terre consacrée ou bénéficiant d’une protection particulière. Dans ce cas l’âme sera appelée dès son arrivée par Charon ou Anubis ou sa divinité pour partir dans le plan extérieur correspondant à son alignement.
Mais le plus souvent, l’âme reste et erre un certain temps dans les Champs, attendant d’être appelée et emmenée dans le plan extérieur auquel elle est destinée.
Toute âme protégé a la garantie de demeurer dans les Champs pendant 99 ans. Si l’âme n’a pas été appelée une fois ce temps écoulé, elle est alors plongée dans le Lethe par Perséphone. Toutefois certains cultes (par exemple Shiva et Brahma) exigent une réincarnation. Les âmes protégées mais non prioritaires peuvent aussi décider d’être réincarnées et son dieu peut aussi le lui proposer plutôt que de l’emmener.
L’âme emmenée par tout dieu ou autre servant divin est ensuite acheminée vers son lieu de destination finale, idéalement son « paradis », où elle peut rester pour l’éternité. Mais même alors, le dieu ou l’âme peut toutefois choisir une réincarnation et une nouvelle vie.
L’âme errante demeure dans les Champs où elle s’affaiblit progressivement. Elle perd sa résilience, son espérance, sa force, et est repoussée sans cesse plus loin du Styx par les autres âmes qui arrivent. Pendant ce temps, elle peut être ressuscitée ou son dieu ou Charon peut la quérir. Sinon, après un temps variable mais qui ne peut excéder cent trente trois ans, elle finit soit par être plongée dans le Lethé, soit par être repoussée jusqu’à l’entrée des Cavernes de Hadès dans lesquelles elle est happée.
Les âmes maudites ou damnées qui arriveraient dans les Champs d’Asphodel n’y restent qu’un bref instant car elles sont débarquées par Charon juste devant les Cavernes qui les happent rapidement.
Les âmes dans les Cavernes ne sont plus à la disposition du dieu dont elles se réclamaient mais deviennent possession de Hadès. Elles ne peuvent plus quitter les Cavernes sans son assentiment ou celui d’un de ses délégués ni être appelées par ce dieu ou par Charon. Elles demeurent cependant susceptibles de résurrection ou réincarnation ou encore de négoce, si elles ne sont pas entre-temps devenues des morts-vivants ou d’autres créatures.
Hadès a la possibilité de s’opposer à une résurrection (mais non au négoce) d’une âme dans ses Cavernes, ce qu’il fait rarement car il risque sinon de devoir répondre de ce veto à une divinité qu’il pourrait avoir offensé. Ces occurrences se sont toutefois suffisamment multipliées depuis la nuit des temps pour avoir plusieurs fois brouillé Hadès avec d’autres dieux.
En général, Hadès peut faire ce qu’il veut des âmes errantes dans ses cavernes : les vendre, les prêter, les offrir, les réincarner, les réassocier, les conserver pour l’éternité, les bloquer, les laisser repartir, les renvoyer etc… La seule chose qu’il ne peut pas faire est de les détruire.
Personne ne connaît le stock des âmes dont Hadès dispose ainsi mais il est certainement incommensurable. Ces âmes font l’objet de de trafics et de manipulations par les créatures que cela intéresse, souvent venues des plans inférieurs, notamment des Abysses et Enfers.
Les âmes des morts-vivants y ont leurs « zones réservées » dans les Tréfonds des Cavernes de Hadès. Elles peuvent y demeurer pour l’éternité ou être remises aux démons, diables et autres créatures qui les ont acquises. Toutefois, malgré une confusion parfois répandue, le culte de Hadès n’a pas pour objet principal les undeads mais les âmes, outre l’énorme domaine élémentaire de la terre ; Hadès est le dieu qui a charge, temporaire ou définitive selon les cas, du sort de tous les morts et de toutes les âmes mortes. Les undeads ne sont pour lui qu’une des utilisations possibles du reliquat composé par les âmes non réclamées qui finissent dans ses Cavernes.
Bien que neutral evil, Hadès, dieu de la terre élémentaire, des rocs et souterrains, et des morts, n’est pourtant pas un dieu particulièrement « méchant » ni machiavélique ; il s’avère au final bien moins agressif qu’un Arioch, bien moins venimeux qu’un Set, bien moins conspirateur qu’un Loki. Hadès est surtout une divinité de pure puissance dans ses domaines, un des dieux cardinaux de l’Univers, nécessaire et même fondamental à sa régulation et son organisation.
Hadès est en revanche très autoritaire, très conscient de son importance dans l’univers, et plutôt prétentieux. Ils ne tolère aucune forme de limite à sa toute-puissance mais l’exerce strictement à l’intérieur ses sphères de pouvoir. C’est un autocrate absolu qui n’a que peu d’égards pour les autres dieux, moins encore pour les créatures qui leur sont inférieures ; mais il sait également jusqu’où il peut aller et respecte parfaitement ses frontières.
Hadès est aussi source des merveilles minérales et souterraines, des abondances de la terre nourricière, de l’infinie richesse des rocs et métaux. C’est lui qui a permis et conservé les espaces de ceux qui vivent sous terre, certes les Kuo-Toas ou les drows, mais aussi les nains.
Hadès représente donc une définition du mal non absolu mais au contraire relatif ; c’est par son indifférence à la souffrance qu’il inflige ou aux tragédies qu’il occasionne, par son absence quasi-complète d’éthique à l’intérieur de ses pouvoirs, qu’il est evil, mais il ne cherche pas le mal pour le mal : il ne causera pas de la souffrance par plaisir, gratuitement et volontairement, Hadès a un comportement global qui pourrait apparaître orienté lawful, mais ses humeurs, fantaisies, son ego et une idée particulièrement exacerbée qu’il se fait de son libre arbitre et de ses amusements, sont de nature chaotique : il en résulte un équilibre de neutre.
Même s’il peut se montrer jaloux, voire hargneux ou envieux des autres, même s’il est paraît extrêmement susceptible, c’est aussi un dieu généreux, voire prodigue, conscient de ses pouvoirs et responsabilités, qui structure parfaitement son clergé, qui intervient peu dans les affaires du monde et respecte de celles de ses homologues. Un proverbe qui résume assez bien la sagesse à son sujet dit « Hadès : don’t mind, don’t mess » ; ou, en farxelois :De Hadès ne t’occupe pas et ne déconne pas.
La rumeur lui attribue de nombreux bâtards qui seraient toutefois antérieurs à son mariage avec Perséphone. Il règne de façon assez autoritaire sur son épouse qui règne elle-même sur les Champs d’Asphodel.
Dure jusqu’à l’inflexible, dépourvue de toute forme de compassion, Perséphone est chargée de ne pas entendre les suppliques des âmes perdues. Mais c’est aussi elle qui représente la part de fécondité de Hadès et encore elle qui s’occupe des résurrections qu’elle favorise. Si Hadès est le gardien en chef des âmes, Perséphone est leur geôlière active au sens où elle ne les conserve que pour les envoyer ailleurs, s’assurant qu’elles soient toujours en devenir d’être réutilisées ou acheminées. Bien que neutre evil à tendance nettement lawful, Perséphone est sans doute plus ambivalente qu’il n’y paraît au premier abord.
Sûr de sa force, Hadès est assez dédaigneux voire méprisant envers les autres divinités ; seuls Ptah, Poséido, Silvanus et Bes ont droit à son respect. Plusieurs clergés (notamment Asgardiens) brûlent leurs défunts plutôt que les enterrer en signe de défiance envers Hadès : cela dit l’excellence des rapports qu’entretient le dieu des morts.
Hecate est la protégée d’Hadès et de Perséphone, pratiquement leur fille adoptive ; elle l’une des rares divinités envers lesquelles Hadès semble éprouver un sentiment ou une affection, les autres étant Hel, Gond-Goibhnie et Issek of the Jug dont il loue l’humilité et aussi, assez étrangement, Dyonisos, qui l’amuse. Hadès continue de bien s’entendre avec Ptah, Arès, Straasha et Kakatal et il entretient des relations à peu près correctes avec Silvanus, Set et Bes. Mais des dieux aussi considérables que Râ, Thor, Frey, Freyya, Athéna, Osiris, Loki ou Arioch le détestent (chez Râ ou Arioch c’est viscéral) et ses rapports avec Poséido, Isis ou encore Ukko sont pour le moins compliqués.
La condition de mort-vivant emploie l’énergie négative pour réanimer ou susciter une forme physique, matérielle ou immatérielle, qui consiste le plus souvent dans les restes de l’enveloppe mortelle du défunt. C’est la raison de la combustion pratiquée par certaines cultures ou cultes, bien qu’elle n’interdise pas certains undeads, notamment les immatériels.
Certains morts-vivants réassocient en outre l’âme du défunt à cette enveloppe corporelle réanimée ou suscitée. Cette réassociation a deux conséquences principales.
D’une part l’âme perd toute possibilité de parcours normal vers sa destinée finale (le plan de son dieu).
D’autre part, elle n’est plus susceptible d’être réassociée à sa forme matérielle précédente (par raise dead, résurrection, réincarnation).
Elle détruit donc le parcours « normal » d’une âme.
Les types d’undeads sont extrêmement variés, et il en existe bon nombre d’uniques ; il existe aussi des quasi-undeads, des undeads temporaires ou conditionnels, des undeads obtenus par auto-mutation volontaire, des undeads spontanés…
Un des principales sources de création d’undeads sont les undeads eux-mêmes. Tout undead doué d’une capacité de drainage et qui tue ainsi un être vivant le transforme en undead. Certains undeads, notamment les will-o’-wisps, se nourrissent directement de l’âme, ce qui entraîne sa destruction définitive en cas de décès.
En pareil cas, la transformation du défunt en undead peut être directe ou indirecte.
Elle est directe si le monstre a une capacité particulière à transformer sa victime (par ex. ghoule, vampire, certains zombies, shadows…) ; la transformation du défunt s’opère alors dans les conditions matérielles et de temps décrites pour ce monstre ; généralement, le défunt devient un semblable de l’undead qui l’a transformé.
La transformation est indirecte lorsque le monstre n’a pas de pouvoir particulier aux fins de transformer sa victime. Dans un tel cas, l’âme du défunt rejoint le « stock » des undeads dans les Tréfonds des Cavernes de Hadès, domaine où se sert prioritairement l’Orcus. Une telle âme ne peut ni rejoindre son plan d’alignement ni pas revenir dans le cadavre pour le ranimer par résurrection. Elle est à la disposition de tout agent ou puissance désirant fabriquer ou animer un undead à partir d’elle.
La nécromancie minimale (type : sort d’animate dead) ne crée pas un mort-vivant définitif mais seulement une sorte d’équivalent temporaire. En effet, l’âme n’est pas réassociée à la forme physique ; le sort utilise une partie de l’esprit qu’elle contient en combinaison avec une énergie négative. Toutefois, l’animate dead est un élément de la création ordinaire de morts-vivants permanents : un nécromancien combine ce sort avec un permanency pour créer un undead « définitif ». Il existe toutefois de très nombreux autres procédés d’une diversité telle qu’il est inenvisageable de les répertorier.
La grande nécromancie, elle, opère une réassociation de l’undead avec son âme. Elle concerne les « grands » morts-vivants, ceux de forte autonomie, tels les vampires, death knights, liches.
La réassociation s’opère depuis ce qu’on appelle le plan d’errance de l’âme, c’est à dire l’endroit où elle se trouve au moment de la réassociation. C’est le plus souvent le Nadir mais cela peut être aussi tout plan externe où elle a éventuellement été transférée. L’undead demeure une créature d’essence négative et non du plan où se trouve l’âme ou l’enveloppe corporelle au moment de la réassociation. Certains undeads animés d’une forte énergie négative ou immatériels (en particulier wights, wraiths et spectres) conservent leur enveloppe corporelle ; sa destruction celle-ci n’entraîne alors pas celle de l’undead mais son bannissement vers Thanatos.