Pour, notamment, Magnyr, Myrvall, Boris et quelques autres, un complément issu du matériau développé pour Harwind sur la structure familiale des nains, et un autre relatif à la famille thûzz des Neruzulds d’Ostohar.
Les enfants de sexe féminin représentent seulement le tiers des nains (en moyenne 32%), sauf chez les Dzîrmeshs où la proportion de femmes dépasse les 40%. La fertilité est donc une obligation pour les femmes et une forte préoccupation pour les époux, généralement soucieux tant pour eux-mêmes, leur nom, leur famille, leur clan, d’avoir une descendance.
Il est ainsi de coutume dans la grande majorité des tribus naines que les femmes aient plusieurs maris consécutivement, en tout cas au moins 2, avec lesquels elles ont un enfant qu’elles élèvent pendant au plus 20 ans en sa compagnie si c’est un fils, 16 ans si c’est une fille. Le fils devient ensuite charge de son père ou de son clan, la fille est mariée.
Les naines sont extrêmement fertiles dès l’âge de 16 ans et le restent jusqu’à parfois 90 ans, ainsi que fort résistantes à la grossesse, d’où que de méchants esprits les appellent par dérision les petites pondeuses.
Les femmes naines exercent de facto un très grand pouvoir dans une société où elles sont archi-protégées en même temps que souvent cantonnées au rôle de maternité et d’élevage des enfants. Toute violence physique contre une femme est tenue pour extrêmement grave et le viol constitue un crime pire que le meurtre.
Le mariage est d’abord une affaire sociale, et non sentimentale, dans laquelle il est tenu compte, dans l’ordre : de la volonté des époux, de l’absence d’enfants du mâle, de l’intérêt familial et clanique. Les trois premiers mariages des femmes sont toujours présumés temporaires. Seul l’est le premier mariage d’un mâle. En règle générale tout le monde : familles, clans, clergés, proches, s’emploie à éviter la pire situation qui serait de contraindre deux époux dont au moins l’un ne souhaite pas convoler avec l’autre. Mais compte tenu de la rareté des épouses, il arrive que de telles alliances soient inévitables. Néanmoins, et c’est l’objet d’oeuvres de littérature ou théâtre spécifiquement naniques, il arrive souvent que ces mariages où le devoir a remplacé l’amour produisent néanmoins de très acceptables résultats.
Les femmes ne peuvent répudier leur mari que sur une décision de justice réunissant les familles et clans intéressés. Un nain peut aussi répudier sa femme à son gré, mais il perd alors tout droit au remariage sauf s’il prouve une faute grave de sa femme. L’infidélité n’est pas suffisante au divorce sauf si elle a pour but de nuire à l’autre époux ou si un bâtard en est issu. Les époux peuvent également d’un commun accord abréger le mariage.
Il existe bien évidemment nombre d’unions ou de mariages d’amour véritable et spontané, mais la rareté des femmes a entraîné une structuration sociale des relations sentimentales. Un jeune nain qui n’a jamais été marié est ainsi en droit d’obtenir mariage à partir de ses 21 ans s’il n’a pas trouvé de promise ; ce droit doit être revendiqué pour lui par sa famille ou son clan, et il devient absolu passé ses 40 ans : le titulaire est alors prioritaire sur tous les autres mâles et lui trouver une épouse devient une affaire prioritaire dans la société dont il dépend (généralement clan ou réunion de clans) ; l’exercice de ce droit suppose donc la présence constante du titulaire au sein de cette société.
Un mari est généralement déchargé par le clan de la moitié de sa tâche de travail, pour s’occuper de sa femme et de son enfant. Si un père perd son fils unique, il récupère le droit d’être marié. Les monarques souverains le sont immédiatement.
Une femme naine peut choisir son mari à son gré passé le troisième ; il peut s’agir d’un des trois précédents et ce choix peut être définitif. Les filles de souverains ou souveraines naines choisissent elles-mêmes leur maris et peuvent n’en choisir que 2 tout au long de leur vie, ou deux fois le même.
Les Neruzulds d’Ostohar
Ostohar, principale cité souterraine de l’ouest du Thûzzland et noeud routier fondamental, a toujours été une contrée axée sur le commerce, l’échange, l’innovation et le commerce, à la différence d’autres parties du pays plus conservatrices ou davantage axées sur la production, la conservation, la connaissance. Les valeurs traditionnelles d’ouverture et de tolérance typiques de nains thûzz sont particulièrement importantes à Ostohar qui incarne souvent la « pointe » libérale (au sens moral du terme) du Thûzzland.
Ostohar dispose de trois routes souterraines majeures, par ordre d’importance la voie du Rouleau (nord vers Kaieldruk et le Hautsent puis Aidenur), la voie du Berger (sud-ouest vers Khazmauw puis Castellac et le Quoringe) et la voie du Cygne (sud vers Csabia puis Stollrond et l’Osqwer). Le trafic dans les directions orientales (Thuzzvale, Tharsvale) s’effectue surtout par voie terrestre, les communications souterraines servant principalement de redondance ou à contrôler l’Underdark. Les deux premières sont de véritables merveilles de tunnels rectilignes à grand gabarit pendant plus de 10 lieues depuis Ostohar agrémentés de postes de relais, secours, patrouilles.
La Maison Neruzuld d’Ostohar a charge de tenir la Porte (de la Voie) du Berger. C’est une route au trafic principalement entrant, plus encore que celle du Rouleau : l’importation représente près de 80% des valeurs enregistrées à la porte. Ce trafic est pour 60% composé de denrées de la surface, notamment : alimentaires (céréales, fruits légumes et viande séchés), fourrures, cuirs, laines, épices, huiles végétales, sucre.
L’autre partie provient des mines particulières dont les Canis ou leurs sous-sols sont riches : platine, cuivre, plomb, zinc, tungstène, titane, soufre, mercure, huiles minérales, carrières souterraines de marbres ou de de silices.
Les exportations concernent principalement des produits manufacturés, des aciers spéciaux, des produits chimiques.
Ostohar compte 15 niveaux souterrains principaux ; celui occupé par les Neruzulds et la Porte du Berger est le 14e vers le bas. Parmi les lieux remarquables à proximité immédiate se trouvent des ateliers de chimie, des chambres réfrigérées, des chapelles de Moradin et de Dumathoin, et surtout une assez vaste caverne servant aussi d’étable-écurie avec un enclos pour montures appropriées aux contextes souterrains.
Cette caverne est alimentée en eau qui y forme un étang : elle abrite aussi un charron, une forge, un armurier, des troupeaux de rothés des profondeurs et de lézards domestiques. L’étang prolifère d’algues, de champignons, et de petits mollusques et crustacés. Il y a aussi l’Oison Bernache, restaurant-taverne tenu par le chef (cook) Navarkrim Neruzuld, qui a une excellente réputation, étant régulièrement alimenté en produits frais, notamment par une basse cour d’oies sélectionnées voici des siècles en Farxel pour créer la Bernache des Profondeurs, espèce acclimatée en milieu et régime souterrain. Ces oies produisent des œufs très convenables et sont par ailleurs d’excellentes alertes.
Comme tout clan noble de nains thûzz, les Neruzulds sont organisés en hiérarchie semi-héréditaire. Tout Neruzuld choisit dans les deux ans suivant la naissance un de ses enfants mâles pour devenir Dozyanar puis Yanar, c’est-à-dire destiné à prendre en charge une direction des affaires de la Maison, en général celle dont sa famille s’occupe déjà : commerciales, artisanat, militaires, secrétariat, intendance, représentation, religion…
Celui choisi pour devenir Dozyanar (futur Yanar en apprentissage) sera placé en binômes successifs avec des Yanars de domaines et de maisons différentes de façon à sélectionner ce qui convient le mieux au clan comme au Dozyanar. Cette période dure généralement entre 3 et 12 ans, au bout desquels le Dozyanar devient Yanar dans le domaine en question. Ce système conserve un nombre constant de Yanars par maison qui ne varie qu’en cas de nouveautés ou circonstances particulières reconnues telles par une forte majorité de maisons. En cas de décès ou vacance, un nouveau Yanar est choisi par le clan parmi les compagnons, collaborateurs, ou Dozyanars proche du dernier Yanar.
Le clan Neruzuld compte 18 familles, ce qui en fait un clan plutôt nombreux, cas fréquent chez ceux ayant charge militaire. Ils comptent 9 Yanars militaires, dont 7 principalement destinés au combat.
La famille du Yanar Magrym, second fils d’Aragrim, premier fils d’Agnyr, est l’une des quatre qui gardent la porte de la voie du Bélier (les trois autres familles sont patrouilleurs, guides, explorateurs). Magnyr est son troisième et plus jeune fils qu’il a eu de sa seconde épouse, Odlanna ; il n’a pas été choisi pour devenir Yanar puisque son aîné l’a été précédemment. Son demi-frère aîné, Margrym, a ainsi été Dozyanar mais il a un côté intello qui l’amène préférer l’intendance militaire ou les systèmes d’artillerie. Le second frère a choisi de servir au sein des gardes en restant proche de son père.
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Merci pour ce précieux préquel de la petite histoire de Magnyr. Ce n’était pas un hasard que celui-ci naisse sous le signe de voie du bélier.
Chaud devant.
Avec plaisir 😉