Heureusement qu’il y a les Suisses. Car j’avais, j’avoue, complètement oublié ça. Trente-cinq ans, tout de même. Sciences et Avenir, Hors Série numéro 35, Paris, 1981 ; la référence est ici : http://www.ludivers.ch/page.php?np=biblio. Du coup, j’ai même réussi à retrouver une image de la couverture, hélas watermarquée par un commerçant de bas étage, notre époque ne respecte décidément plus rien.
Sciences & Avenir, magazine du groupe Perdriel, se demandait alors si ça valait le coup d’aller jouer sur le terrain occupé depuis quelques mois par Science & Vie, du groupe Excelsior, qui venait de lancer son Jeux & Stratégie, tablant sur la vogue des jeux de rôle et wargames qui prévalait à l’époque. Je me souviens que j’étais pressenti pour des collaborations régulières au cas où ils se lanceraient vraiment et ce numéro hors série intitulé « La science des jeux » était à cet égard un test.
Le projet avait été élaboré et promu par un dynamique et sympathique journaliste qui s’appelait Maman, patronyme évidemment inoubliable, qu’énervait une couverture arborant le Rubik’s Cube alors au faîte de sa popularité dans l’espoir de mieux appâter le chaland. Il n’avait pas tort, le ludo-cubiste étant un monsieur tout-le-monde assez différent des jeunes gens susceptibles d’adhérer aux élucubrations de Gary Gygax ou de s’intéresser à la bataille de Wagram. Mais à l’époque, de telles subtilités étaient inaccessibles à la capacité intellectuelle d’un directeur de la publication normalement constitué.
Malgré cela cette parution connut, dans mon souvenir, un succès certain, et le cher Maman n’en fut que plus déçu par la pusillanimité de ses patrons. Car ils renoncèrent néanmoins à aller plus loin, estimant en fin de compte qu’il n’y avait pas de place pour plus d’un magazine sur un créneau où ils s’étaient fait griller la politesse. Et voilà comment je ne suis pas devenu journaliste chez Perdriel.
Maintenant, il n’y a que la référence et rien d’autre ; je suis totalement incapable de me souvenir de ce que j’ai bien pu dire / écrire à l’époque et ça vaut sans doute mieux !
Cela étant, bravo et merci à la Guilde helvétique Ludivers de conserver pareils souvenirs et plus généralement pour la remarquable bibliographie qu’ils proposent sur leur site joliment éclectique.