Un petit rappel et/ou complément destiné aux personnages de l’actuelle aventure (Vault of Larin Karr) à la fin de celle-ci, précisant les éléments (données, cartes, historique d’aventure…) déjà en leur possession. 😉 Attention : ceci peut contenir des spoilers pour qui n’a pas joué ce module.
D’autre part, je n’ai pas pu m’empêcher d’évoquer à cette occasion les Dornathols car depuis plus de trente ans que ce setting existe j’en ai un peu assez de n’en avoir jamais parlé…
A peu près à mi-chemin entre Indremar et Hillbreak, la vallée de Kylevale fait partie de l’Indremarois en Arkandahr. Indremar est à 3-4 jours à pied, 3 jours à cheval.
L’Indremarois est de loin la partie la plus tranquille et la plus prospère de l’Arkandahr ; il ressemble davantage à l’Eriendel qu’au reste du pays. Indremar est avec Hillbreak et Iolbec l’un des trois centres fiscalement bénéficiaires du royaume, dont dépend sa santé économique. Mais contrairement aux habitants des deux autres, l’indremarois moyen est plutôt pacifique, tranquille voire placide, et sous influence elfique.
Le titre de duc d’Indremar, conférant suzeraineté sur les terres du duché d’Indremarois, appartient à une branche de la famille d’Eaglehunt détachée en 4880. La comtesse Ostiara est une tiers-elfe (son père, Aosthar Eaglehunt d’Indremar, est issu d’un mariage entre un père quart-elfe et une épouse demi-elfe). Née en 5127, elle est titulaire depuis l’an 5166. On rappelle qu’un seigneur d’Arkandahr ne peut régner plus de 99 ans, suivant la coutume de nombre de contrées de peuplement majoritairement humain (par exemple : Empire, Lowenland, Evriand, Zevjapuhr, Farxel, mais pas le Wejlar ni le Tangut ni le Vizan).
La Kylevale est encaissée dans des montagnes relativement peu élevées (max. 1600 m) de la chaîne des Dornathols à l’ouest et à l’est, qui sont du wilderland : au nord les montagnes, plus escarpées et hautes, appartiennent nominalement au royaume nain de Norhazâd.
Le bourg de Naposkad, qui comporte un caravanserai, se situe devant l’entrée de la vallée au sud, dans le comté de Devarthiel, fief de la famille du même nom.
L’habitat est réparti autour des deux rivières Wren et son affluent Quayle, dans le bourg de Pembrose (marché, services, chef-lieu), les villages de Bostwick (paisible localité au pied des montagnes) et Twain (le plus petit mais aussi le plus industrieux : centre artisanal et minier).
L’ensemble de la vallée est exportateur en alimentaire (végétal et animal), métaux, bois, vin, cuir, ardoise. Il est importateur en lin et coton, épices, sucre, produits cosmétiques, poterie et verrerie, papier. Il a peu été touché par la récente famine, ses récoltes ayant diminué sans descendre sous le seuil d’autarcie.
L’intégralité de la vallée forme le fief de Kylevale, enregistré à Indremar, sans suzeraineté autre que le roi d’Arkandahr. Le domaine seigneurial est considérable puisque représentant plus de la moitié des terres cultivées ou exploitées, et nominalement la totalité des terres sauvages.
La Kylevale fut durant des décennies un de ces confettis issus de la Great Anarchy que personne ne voulait éradiquer.
Le comte Ambrose III Devarthiel, vassal d’Indremar le plus menacé par d’éventuels ennuis venant du Kylevale, s’en chargea finalement en entrant dans la vallée en 5035 où il fonda Pembrose sur l’emplacement d’un camp d’orcs. Il mena l’année suivante une expédition jusqu’à Bostwick, ce qui permit de rétablir une présence humaine relativement stable dans la vallée de la Wren. Mais le comte n’ayant pas eu de successeur mâle la vallée reprit son indépendance tout en retombant sous la coupe des humanoïdes.
Craignant comme son père un risque d’invasions depuis la vallée, la comtesse Margrashette, fille d’Ambrose III, céda à un aventurier du nom de Benemin Kyle la propriété de la vallée, qu’elle ne possédait d’ailleurs pas, et le titre de seigneur, qu’elle pouvait en revanche lui conférer. Las, Lord Benemin Kyle périt contre des morts-vivants et c’est son jeune frère, Jeremy Kyle, qui reprit le flambeau. Plus prudent, il sut se contenter de progresser petit à petit en faisant appel à des recrues comme Crus, Elwynn, Korsen Minx (le père des Minx Brothers) qui contribuèrent à réduire graduellement l’emprise des monstres sur la vallée. Jeremy Kyle fit bâtir le Keep afin de servir de centre opérationnel à cette guerre d’usure qui dura un quart de siècle mais repoussa définitivement les monstres dans les montagnes, les collines ou la forêt de Nin.
Jeremy Kyle était bien plus un entrepreneur ou un bâtisseur qu’un guerrier, comme le montrent ses réalisations : le keep, le manoir, la compagnie minière ou les nombreuses fermes qu’il aida à construire. Il eut la chance de trouver pour butin plusieurs trésors qui lui fournirent le capital nécessaire à ses projets. Il put ainsi proposer à des familles de paysans les terres libérées des monstres sur lesquelles il avait construit à ses frais les premiers bâtiments, à charge pour les arrivants de le rembourser ultérieurement par le fermage. Instruit par des norhazadims de la présence de mines de fer il créa et développa une prospère compagnie minière. Il s’endetta auprès de banques d’Indremar afin de financer la construction de Pembrose puis de son cher manoir, tout en réussissant à obtenir la garantie de l’ITG car les bénéfices de la compagnie minière, les revenus des exploitations agricoles, et diverses taxes modérées mais dans l’ensemble substantielles (vins, bois, meunerie…) lui garantissaient des revenus fixes qui lui permirent d’ailleurs de tout rembourser avant sa mort.
Il confia à son demi-frère Wycheck, venu le rejoindre, le village de Bostwick, à son fils aîné Jeremy II la titulature de la seigneurie, et à son cadet Taylor la compagnie minière. Par respect envers son père, l’actuel Lord Kyle n’emploie quasiment jamais son prénom.
Les elfes sont rares dans la vallée, ayant quasiment été exterminés lors de la G.E.C. Les hobbits et surtout les nains (norhazadims) sont relativement nombreux. Les demi-orcs l’étaient aussi mais ils tendent à disparaître par fusion avec la population humaine. Il en découle une certaine perméabilité à la culture nanique (norhazadine) plutôt qu’elfique (ariandorë) qui différencie la région du reste de l’Indremarois. Même avec coteaux ou vallons l’Indremarois est une plaine quand le Kylevale consiste en et se conçoit comme une vallée entre des montagnes.
Pembrose
Le vin est produit par quatre exploitations appartenant aux Baum qui sont situées sur la rive sud de la Quayle et qui possèdent leurs pressoirs et chais. L’assemblage final est effectué par les Baum.
The Lonesome Drake possède de son côté une brasserie alimentée par trois exploitations agricoles située à l’ouest de la Wren, dont il possède l’une en pleine propriété.
Environ 25 fermes dans les environs de Pembrose alimentent la ville. Pratiquement toutes sont sur des terres appartenant aux Kyle concédées par des baux emphythéotiques à loyer mixte ; une part métairie, une part fermage.
Le grain est moulu dans un grand moulin situé au nord de la ville appartenant aux Kyle. Le meunier est dame Alicia Winfell, connue pour être scrupuleuse et méthodique.
Le village dispose d’une boulangerie tenue par le sieur Golin Parskander et d’une boucherie-volaillerie-charcuterie, tenue par la famille Maro (trois frères : Gustav, Dainer et Polti) qui possèdent deux propriétés agricoles dans le voisinage immédiate de Pembrose et une troisième qui pratique l’élevage de moutons dans les Garskar Hills.
Les tissus sont souvent importés ou acquis au marché. Le marché est quotidien et accueille des colporteurs ; le grand marché est hebdomadaire et reçoit des commerçants venus de Naposkad et de plus loin, généralement par bateau.
Le verger de Pembrose, implanté dans le centre du bourg, sert aussi de parc ; ses cerisiers, noyers et poiriers sont très bien entretenus par la collectivité. Sur la route de Twain la famille Lokart est apicultrice en lisière de la forêt de Nin et fournit miel et cire.
Il existe deux scieries alimentées l’une par un moulin sur la Quail River, l’autre par un moulin sur la Wren, chacune à 1 heure de Pembrose au nord (scierie de la Wren) et à l’est (scierie Melafa, du nom de la famille qui l’occupe).
Elles appartiennent aux Kyle qui exploitent (modérément) le bois de la Nin mais sont concédées à des familles qui entretiennent des troupeaux de bovins dans les patures alentour. La licence de couper du bois est accordée par Lord Kyle qui veille à la préservation de la forêt. Les bûcherons sont alors recrutés un peu partout temporairement pour chaque coupe.
Le moulin de la scierie Melafa fonctionne à plein temps car il est aussi utilisé pour le cardage de la laine et pour le concassage ou la découpe de minerais. Abdus Melafa est un ami personnel de Taylor Kyle. Il délivre du bois de charpente pour les mines ; la scierie Melafa a également un charpentier et un ébéniste qui travaillent aussi bien pour les mines que pour Twain et Pembrose.
Enfin, au sud de Pembrose se trouvent nombreux emplacements de pêche sur la Wren.
Le village est centré sur l’activité minière et artisanale, mais aussi agricole. La mentalité y est particulièrement industrieuse. Il fut fondé à la fois par le mage Crus d’Ariacandre, qui choisit de s’y établir après avoir ayant chassé de sa tour le vampire Larkly qui y résidait dès antérieurement aux temps de la G.E.C. et par Jeremy Kyle, qui profita de la présence de Crus pour y implanter le « terminal » de sa compagnie minière.
Outre le joaillier Angus Carl, Burston’s Dry Goods sells food and some travelling supplies at reasonable prices. Micky Coops runs a tannery that sells leather or studded leather armor as well as boots and gloves. Tom Bobswood, a half-elf, runs a small kennel where hunting or guard dogs may be purchased and occasionally (25%) a riding horse. Finally, Rodin, a rotund dwarf, maintains a smithy and can repair damaged armor.
Autour de Twain se trouvent plusieurs exploitations d’élevages de bovins (familles Kzolath et Danatos) qui fournissent viande et lait à l’ensemble de la vallée et exportent des fromages.
Les mines de Thorfax produisent du fer d’excellente qualité mais aussi, depuis peu, de l’étain, ainsi que de la pierre de construction et encore de l’ardoise utilisée pour les toitures. On trouve aussi parfois dans les montagnes avoisinantes de petits gisements de pierres précieuses : rubis, diamants, grenats, topazes, zircons…
Bostwick
Niché tout au nord de la vallée, cet ancien poste de garde sur la Wren servait à signaler d’éventuelles invasions venues des montagnes. Il en reste la maison-forte où le sheriff Tavis encadre une petite troupe de 6 patrouilleurs.
Le reste est devenu un village tranquille, agréable et paisible, sorte de refuge aux confins de la civilisation, lieu de départ de splendides balades dans la montagne ou la vallée. On y pratique la chasse et la pêche et surtout on aime la tranquillité. C’est un peu l’inverse de Twain.
Le village possède son propre moulin communal qui sert à de nombreux usages. La boutique d’Aaron, maître facteur d’arcs et flèches, est réputée dans toute la vallée. Outre le sheriff Tavis les autres figures importantes du village sont Jeffar, prêtresse de Freyya, Tina the Witch, une sorcière qui habite à une demi-lieue au nord, Galvius Pechimbek, gérant de la Bostwick Livery & Transport Company et qui possède le plus gros troupeau local de bovins, et Elwynn le barde qui fut compagnon de Jeremy Kyle.
Le « règne » des Kyle s’arrête à Bostwick où Lord Kyle est seulement suzerain et non propriétaire et où il est représenté par le sheriff. La douzaine de fermes des alentours sont indépendantes et des décisions aussi importantes que la pratique de la chasse ou la coupe du bois sont fixées par la commune. La ville élit son maire depuis la mort de Wycheck Kyle.
Les deux rivières sont navigables par des barges tractées par halage et/ou à voile. C’est le principal mode de transport de la vallée.
Twain → Pembrose prend 2 jours, l’inverse 3.
Bostwick→ Pembrose prend 3 jours, l’inverse 4 ou 5.
Il y a au moins 2 liaisons par semaine dans les 2 sens pour chaque destination.
Sur la Wren, les barges emportent le plus souvent des denrées des exploitations agricoles qu’elles chargent en cours de route. Elles appartiennent à la Bostwick Livery & Transport Company, possession de la famille Pechimbek de Bostwick, dont une branche habite à Indremar.
Sur la Twain, ce sont les produits miniers qui forment l’essentiel des cargaisons et les barges appartiennent à la Kyle Company.
Les barges sont débarquées ou chargées au bourg de Naposkad où la Wren cesse d’être navigable et les cargaisons envoyées au caravanserai pour être transportées sur des caravanes.
Le contrôle des Kyle ne s’exerce en réalité sur un quart de la vallée. Les trois quarts du territoire représentés par les Gaskar Hills, la forêt de Nin et les premières montagnes, sont sauvages et parfois peuplés de monstres.
La présence d’un réseau particulièrement dense de l’Underdark supérieur avec de nombreux débouchés en surface rend particulièrement difficile toute conquête civilisationnelle pérenne.
L’Underdark inférieur est contrôlé par des drows de la tribu Takhen’Yir, branche cadette de la maison N’Sadranna et aujourd’hui alliés de la maison Kilsek, ayant pour capitale la cité souterraine de Ferdozan. Leur présence empêche les norhazadims de se relier souterrainement à à la vallée, ce qui laisse cette zone d’Underdark supérieur aux mains des plus forts qui s’y installent. Les Takhen’Yir sont réputés pour être particulièrement prompts à se diviser entre eux, ce qui les empêche de prendre durablement le contrôle de territoires étendus et les rend vulnérables aux duergars qui sont établis au nord-est.
Une sorte de modus vivendi s’est établi par l’effet même de l’importance du territoire sauvage. Les Kyle ne cherchent pas à contrôler le reste de leur fief et ce reste évite d’attaquer les terres qu’ils contrôlent puisqu’il a largement de quoi se satisfaire autrement, chacun préférant en outre éviter d’avoir à susciter ou entreprendre des représailles. De ce fait, la vallée jouit d’une paix bien plus constante que sa composition ne le laisserait supposer, mais qui demeure néanmoins fragile par nature.
La culture norhazadine est bien implantée dans la vallée, notamment vers Bostwick où l’on aime entendre des nouvelles ou conter des légendes des Dornathols, qui essaiment aussi parfois dans le reste du Kylevale.
Vers le nord-ouest, la haute vallée de la Wren peut conduire vers le coeur des Dornathols et son fabuleux pays d’Ardwel où vivent géants des nuages et des tempêtes. Les vallées y abritent des centaures ou des paysans hobbits dont certains vont juchés sur de robustes poneys des montagnes mener de grands troupeaux de lamas vers les hauts plateaux de l’Orn’Roth du Norhazâd qui sont peuplés de nains des montagnes. L’Ardwel protège les hautes Dornathol et ainsi le Norhazâd qui lui-même protège de facto au nord-ouest le Kylevale d’incursions moyennes : les nains bloqueront des centaines d’individus mais non des milliers quand des dizaines pourront passer inaperçus.
Les norhazadims révèrent (du moins au plus important) Moradin, Berronar, Dumathoin et Ilsara (aussi appelée Ylzar), déesse spécifique qui est l’épouse de Dumathoin, principalement gardienne des morts mais aussi messagère, oracle, protectrice ; son culte est aussi l’incarnation du particularisme norhazadin.
Parmi les sanctuaires des Dornathols se trouvent aussi :
– Elvenhalt : vallée très boisée ou les elfes s’arrêtent dans les montagnes et où, par intercession de l’ent Jollyfin qui y demeure, ils peuvent parfois rencontrer Frey, Freyya, ou Corellon. Bien sûr, les elfes ne sont pas interdits de circuler ou de s’établir dans les Dornathols en général, mais la tradition ainequendi veut qu’ils s’en abstiennent au delà d’Elvenhalt.
– Le Strylmist : montagne d’apparence écrêtée où abondent des geysers d’eau chaude entourés de neiges éternelles et de sculptures naturelles de dentelle de glace, au flanc de laquelle sont aménagés des sanctuaires à ciel ouvert de Straasha, Frigga et Hades.
– Le Signal des Quatre Devas : montagne hébergeant les devas Aorl d’Ukko, Gristen de Frey et Freyya, Nemeline de Heimdall et Shaz d’Osiris qui veillent notamment sur le Norhazâd depuis le Dragonlore.
– La Tête de Peren : tour au sommet d’une montagne où le Grand Maître d’Ariancandre combattit des dragons pendant le Dragonlore et où il lui arriva aussi, dit-on, de venir quelques rares fois dont pendant la All Wizards War. C’est le seul endroit connu de Derenworld où Peren est officiellement supposé s’être rendu hors d’Ariacandre.
– L’Everstorm : territoire perpétuellement embrumé, venteux, pluvieux ou neigeux, où demeure le roi des Storm Giants.
– Les Hautsventins : haut plateau où abondent hippogriffs, pégases, lézards herbivores et lamas sauvages, sous la férule du dragon d’or Faùrumril qui y règne depuis l’antiquité et où il résista victorieusement aux dragons chromatiques, notamment blancs et rouges, avec l’appui de solars ou de planetars ; primal, il aurait connu les dieux aux temps de la Genèse et serait l’un des plus anciens dragons métalliques de Derenworld.
Le plateau se termine par la spectaculaire chute de l’Idunvine, cascade de 60 mètres de haut, à dix lieues en amont de l’Elvenhalt.
– Le Khagalban : lac en altitude, gelé près de la moitié de l’année, ce qui en fait une patinoire appréciée des nains et aussi des hobbits. Le lac est d’autre part relativement poissonneux et extrêmement profond.
Le Khagalban est le domaine d’Ophréanos, l’un des seuls dragons de bronze survivants du monde, qui y nage l’été. Comme Faùrumril, il appartient à ces rares individus draconiques qui se méfient de la richesse matérielle. Mais au contraire de Faùrumril, qui préfère l’isolement, Ophréanos apprécie la compagnie des mortels au point de se métamorphoser en nain, hobbit ou humain, pour se tenir au courant des affaires du monde ; on le dit aussi à la recherche d’une compagne afin d’éviter l’extinction de son espèce.
– L’Arcandera : nom de la vallée de la rivière Arcanderine qui traverse la ville d’Arcande et qui est devenu par métonymie celui du festival annuel qui s’y déroule chaque été à environ douze lieues en aval de celle-ci. Il a pour centre la Magna Thormaï, gigantesque amphithéâtre creusé à flanc de colline, initialement par des mages d’Ariacandre, avant d’être taillé ensuite par des géants et enfin décoré par de bas-reliefs et statues dues à des générations de sculpteurs. Traditionnellement, aucun bâtiment en dur ne peut être construit dans perspective de la Thormaï qui doit rester « pure » en ne donnant que sur le ciel et la vallée. Les bas reliefs du théâtre narrent des histoires militaires comme le Dragonlore, l’édification d’Ariacandre, les victoires des norhazadims et de leurs alliés les géants, les exploits des Quatre Devas, de nombreuses scènes religieuses, mais aussi des fables, des pièces de théâtre, la carrière de grands artistes ou encore des scènes de paysages ou de nature. On dit de la Thormai qu’elle est un livre de pierre. Ce festival est l’occasion annuelle où des elfes pénètrent pour deux semaines dans les Dornathols au-delà d’Elvenhalt. Le festival est principalement musical et accessoirement théâtral et poétique ; il est régi par l’Arcanderayne, maison des Bardes d’Arcande, et placé sous le sextuple patronage d’Oghma, Balder, Dyonisos, Berronar, Yondalla et Freyya.
En contrebas de la Thormaï, les Champs d’Arcandera servent à des tournois et jeux le reste de l’année.
Les particularités des Ered Dornathol, chaîne située un peu à l’écart du centre du continent, sont assez largement ignorées car la plupart des grands mouvements civilisationnels du continent (Dere, Wejlar, Marn, Zevjapuhr, Vizan, Gaïko, Thûzzland…) se sont produits loin d’elles. Il y a bien eu l’importance technique et intellectuelle du Kelnore ou l’innovation sociale elvo-humaine de l’Ariandor-Ariancandre mais cela remonte à plusieurs siècles voire millénaires. Ainsi, on considère généralement que Tangut mis à part, ce qui s’est passé à Dere ou en vallée d’Arlve ou dans les terres de l’ex-grand Wejlar ou celles devenues l’Empire Naëmbolt ou le Vizan s’est passé dans le reste du monde. Or ce n’est vrai ni pour les Dornathols ni pour l’Ariandor voisin. Il suffit pour s’en convaincre de se souvenir que les grandes invasions venues du nord : Hornst, Héritiers ou G.E.C. sont toujours passées autour des Dornathols, Ariacandre et Ariantaur, non au travers. Si cet ensemble n’incarnait pas depuis des millénaires une sorte d’inexpugnable bastion, l’Arkandahr ne serait depuis longtemps plus qu’une futile virtualité.
Mais, et c’est là un aspect fort important, leurs habitants ou dirigeants sont en général très contents de l’ignorance au sujet de leurs histoires et territoires ; ils souhaitent même qu’elle perdure. Peu importe que l’Arcandera n’attire que les mêmes voisins depuis des siècles ou qu’Ilsara soit inconnue de 95% des autres nains. Selon eux, ainsi que l’énonce un dicton norhazadim, « nous avons suffisamment d’ennemis pour ne pas avoir besoin d’amis ».