Universités et autres lieux d’enseignement

24 octobre 2021 par Kazz → Atlas, Règles, Société

Il existe dans monde un très grand nombre de centres de connaissance mais presque tous se focalisent sur un ou quelques domaines d’études ou ne sont destinés qu’à une population locale. Telle école de magie sera spécialisée en magie et, par exemple, éventuellement en herboristerie ; tel grand ingénieur n’enseignera son savoir qu’à ses proches concitoyens.
Rares sont les centres polyvalents, pluridisciplinaires, dénommés universités précisément parce qu’ils évitent de privilégier certains champs de connaissances et sont au contraire ouverts à tous.
Ce qui a fait la réputation, la force et l’importance des universités vient ainsi de la capacité de conservation des savoirs qu’elles permettent et des échanges interdisciplinaires qu’elles offrent. Les universités sont de loin les premières formatrices d’Experts (skill rank V – équivalent à au moins +15 en d20 system) dans le monde, même s’il est tout à fait possible de former des génies par d’autres types d’enseignement.
Le monde en compte actuellement seulement dix-huit d’importance, dont le tiers dans le seul Empire Naëmbolt. Voici leurs histoires, suivies de données utiles ou pratiques pour les aventuriers (liste, emplacements, skills…).

Fondement : des écoles elfiques au lykæum kelnoréen

L’embryon du concept d’université apparaît au XXVIIe siècle dans les monastères yamakutsis de Gaïko, où s’élabore la philosophie naïgakie qui prône la liberté par la connaissance de soi-même et par la suite du monde. Ce concept se répand en Vizan où les madranes, écoles ouvertes, vont foisonner, s’intéressant à tout ce qui pourrait devenir sujet d’études. Mais c’est en Kelnore que naît le prototype de l’université en tant que lieu et en tant que démarche, sous la forme du lykæum.

Le Kelnore connaissait déjà les premiers scriboriums, ateliers d’écriture et de copie dans lesquels on apprend à exprimer la pensée et le raisonnement par écrit, et les bibliothèques laïques qui conservent ces écrits, permettant ainsi l’enrichissement des générations sans les risques de déperdition et de déviation inhérents à la transmission orale. Ses lettrés vont réunir ces établissements en lykæums, lieux d’enseignement laïques centrés sur une bibliothèque couplée à des ateliers et dotée de terrains et de bâtiments servant à l’enseignement et l’étude. Les lykæums conservent et répandent un savoir public et ouvert, en parallèle et indépendamment du savoir divin et secret incarné par les cénacles religieux ou corporatistes.

Les lykæums s’inspirent des monastères naïgakis et des madares mais aussi des elfes d’Ariandor et de Dere. Ces derniers ont conçu un lieu d’archivage, la Deran Library, vieux de plusieurs siècles, qui archive sous forme de texte et d’enluminures les traditions et savoirs oraux. La Deran Library et l’école de la Deran Thil Magith servent dès alors de centres autour desquels s’agrègent des penseurs et des praticiens occasionnels qui échangent leurs expériences et savoirs dans les domaines les plus variés.
Les elfes Ariandorë de leur côté fondé dès 355 une ville, Ariacandre, vouée à l’accueil et au partage intellectuel entre les elfes et les autres races et personnes d’intérêt et de bonne volonté, notamment les humains.

En Kelnore, de nombreux lettrés suivent l’enseignement du grand prêtre Gedeos servant d’Hermès qui professe que « toute connaissance est un voyage ». Ariancandre étant proche du Kelnore, ils prennent l’habitude de s’y rendre et d’y rencontrer d’autres voyageurs, ce qui les incite à s’aventurer plus loin, notamment en Gaïko, en Norhazâd, en Convadia, en Lyrwood et jusqu’aux rivages de la mer Falathmoon où ils rencontrent les elfes falinorë. Ils retirent de ces voyages des raisonnements mathématiques et logiques mais aussi des techniques de fabrication de papier et parchemin, d’outils d’écriture, de dessin, de reliure en rouleaux puis en codex, d’encrage qu’ils vont centraliser et améliorer.

A partir de 2900, les travaux de lykæums kelnoréens, notamment en matière de physique, de mécanique, de mathématique et de droit, commencent à faire autorité dans le monde entier. Leurs ateliers de copie deviennent les meilleurs, fabriquant des ouvrages plus rapidement et sûrement que tous autres. Une industrie du papier, de l’encre (en collaboration avec les nains convads, qui inventent en 4004 avec le Scriborium de Cateropolis l’encre dite métallique car fabriquée à partir de sels de fer oxydé et d’écorce de chêne, adoptée partout par la suite), ou encore du cuir de reliure se met en place, dont on trouve encore aujourd’hui les descendants à Gelkard, Naù ou Keln’s Gate. Toutes ces pratiques seront reprises par les universités modernes.

Mais si le Kelnore démocratise les livres, encres et papiers, il n’en va pas de même des cursus. Les plus renommés réservent souvent leurs enseignements aux seuls citoyens des villes dont ils dépendent ou aux étrangers assez fortunés pour entretenir un maître tout au long de l’année. Surtout, les kelnoréens sont très conscients de leur supériorité intellectuelle sur la plupart des autres peuples humains et le font assez désagréablement ressentir aux étrangers venus étudier chez eux.

L’Accademia de Zevjapuhr

C’est à Zevjapuhr que les diverses expériences deranes, kelnoréennes et vizaner, vont coaguler pour former ce qui est de facto la première université connue : l’Accademia (qui s’écrit originellement avec deux « c »). A ses débuts, l’Accademia ne se conçoit pas comme un établissement d’enseignement : elle apparaît à l’emplacement d’un enclos destiné aux troupeaux de brebis qui paissaient sur une colline devenue par la suite lieu de promenade au dessus de la ville avant d’être acquis par un riche marchand de vins du nom de Toscaer Accadem. Ce dernier l’aménagea en parc et jardin destiné à accueillir des réunions en plein air toutes sortes : fêtes, meetings, cénacles…
Des savants et artistes saisirent cette opportunité pour s’y rendre régulièrement notamment afin d’y bénéficier d’un espace de tranquillité mais aussi pour y organiser débats, expositions et concours où les meilleurs étaient récompensés par les anciens. A sa mort survenue en 3520, Accadem légua sa fortune à la ville sous condition qu’elle garantisse éternellement cet espace de liberté, qui, se nomma en son honneur Accademia.

Par la suite, n’importe qui put venir y trouver des maîtres qui dispensaient gratuitement leur enseignement en plein air à qui voulait le recevoir. Cette extrême liberté est à l’origine du succès de l’Accademia : tout un chacun pouvait y venir étudier ou enseigner et en repartir sans autre condition que celle d’exceller. L’immense et décisif avantage de l’Accademia vient de ce qu’elle est en principe gratuite car financée par la ville et par la générosité des plus riches ; elle est ouverte à tous, elle est permanente, sa sécurité est garantie par une charte de 3752 lui octroyant ses propriétés et libertés. Ainsi, elle sélectionne en toute indépendance ses maîtres par cooptation selon des critères propres à chaque discipline.
Une autre clef du succès de l’Accademia vient de ce qu’elle est magnifique. Le parc et les aménagements voulus par Toscaer Accadem forment l’un des plus beaux complexes de jardins et bâtiments jamais issus de la main de l’homme. Les longs portiques rectilignes servant de promenades couvertes sur sa colline sont visibles depuis les trois quarts de la ville. Les meilleurs architectes, sculpteurs, paysagers et jardiniers, artistes peintres et maîtres ouvriers, sont venus y travailler et apporter une contribution qui sert aussi d’exposition de leur talent. Des générations d’étudiants et maîtres y connurent un séjour aussi formateur pour l’esprit que pour les sens et s’en revinrent chez eux chanter les louanges de cette institution dont la réputation s’étendit dans le monde entier. Partout, à commencer par à Zevjapuhr même, il devint du dernier chic d’être Donateur, voire pour les plus fortunés Grand Donateur, de l’Accademia, que ce soit pour la remercier du temps qu’on y avait passé ou pour faire croire à un tel remerciement, laissant ainsi supposer qu’on « en a été ». Grâce à cela, l’Accademia reçut au fil du temps de véritables fortunes qui lui permirent de se développer tel un lykæum inversé : en commençant par l’enseignement et en terminant par la bibliothèque et les ateliers, ces derniers mettant en pratique l’enseignement reçu par les meilleurs étudiants mais aussi les chefs d’oeuvre des maîtres.

Aujourd’hui la réputation des Ateliers de l’Accademia est insurpassée en de nombreux domaines, notamment le scriborium ou les consultations, au point qu’ils soient devenus un véritable commerce. Depuis des siècles on vient du monde entier apprendre, se cultiver, s’éclairer à Zevjapuhr. Le succès s’avère tel qu’à compter de 4524 l’Accademia doit s’enclore et en 4548 réserver un quota d’admission aux seuls citoyens zevjans. Mais ce n’est qu’en 5004 que l’Accademia se dote enfin de bâtiments d’habitation destinés aux étudiants et enseignants qui y résident en permanence moyennant une redevance qui est la première entorse à la règle de gratuité qui prévalait jusqu’alors.

La Ducale d’Evriand

On doit le terme université à celle d’Evriand, première à se définir ainsi. C’est pourquoi elle est parfois appelée la mère des universités. Elle a pour origine le sens pratique des commerçants de la cité d’Evriand qui sont les premiers à comprendre l’intérêt de connaître l’état des techniques dans tous les domaines possibles de façon à apprécier au mieux la qualité des choses de commerce et le prix qu’on peut leur fixer. L’Evriand est en effet au carrefour de populations très diverses : nains Olges et Krynns, elfes de Vynar ou de Paërmehan, royaumes de Wejlar et de Marn, Satrapies des Alnoes. Représenter la plaque tournante du commerce entre tous ces peuples est consubstantiel à de ce pays, longtemps province de l’héritier du trône de Wejlar, afin d’obtenir un particularisme qui le conduira à l’indépendance.
Ainsi, dès 3997, les guildes de marchands d’Evriand s’unissent pour créer un conservatoire des connaissances, sorte de lykæum sans vocation d’étude ou d’enseignement car il sert principalement à déterminer la valeur des denrées et à faire le point sur les techniques agricoles ou d’ingénierie.

Depuis 2775 les moines du monastère de Thoth d’Evriand avaient une école, dénommée Thothaïn Collegium, qui enseignait aux fidèles gratuitement l’écriture, la lecture, le dessin, et l’arithmétique. La réputation de ce collège grandit avec les siècles et contribua à diffuser dans la société evriander un goût particulier pour l’acquisition de connaissances et l’envie de percer les mystères qui voilent la vérité. Le collège demeurait certes réservé aux fidèles de Thoth sans aucune autre distinction de race, de naissance ou de fortune.  Mais son succès, imité ensuite par plusieurs autres clergés, contribua puissamment à l’idée d’une démocratisation et d’une accessibilité à tous de l’enseignement qui traça son chemin jusqu’à la tête du duché. L’influence du Collegium fit ainsi de l’Evriand un des lieux de l’ouest du continent où le savoir, la science et la culture étaient particulièrement valorisés, à l’instar de Zevjapuhr et de Cryge-Haven.

En 4381 la duchesse Sverellyna d’Evriand envie le succès du déjà célèbre Cénacle de la Rotonde de Haven, fondé quelques années plus tôt à l’initiative du mélomane duc Geonril de Havener ; dans cet établissement principalement consacré aux arts musicaux et à la poésie se pressent les esprits les plus cultivés de l’ouest du continent, dont la duchesse. Mais son duché d’Evriand vient à peine de s’extirper d’une difficile guerre contre Marn et elle sait que ce n’est pas avec des notes de musiques ou de jolies rimes qu’elle pourra vaincre dans la prochaine. Les guerriers Variks sont parmi les meilleurs et l’Evriand ne pourra pas éternellement compter sur l’arrivée à temps de secours du Wejlar. Elle est ainsi convaincue que le salut de son duché passe par ses forces : le commerce plutôt que les armes, le savoir plutôt que l’affrontement. Mais l’Accademia, où quelques grands bourgeois ont pris coutume d’envoyer leurs meilleurs rejetons, est bien loin d’Evriand City, et les écoles de prêtres comme le Collegium sont trop petites et locales pour pouvoir impulser l’élan intellectuel qu’elle recherche. Elle décide donc de réformer l’école des marchands pour la transformer en une grande institution à visée générale et pratique : commerce, ingénierie, géographie, géologie, botanique, physique et chimie seront ses premières disciplines.

Or l’école de chimie, initialement tenue pour accessoire, prend rapidement une importance inattendue en découvrant des techniques de verrerie et de céramique qui vont faire la fortune du pays. Les possibilités offertes par le verre d’Evriand vont alors inspirer des architectes locaux ayant étudié à l’Accademia qui, grâce aux techniques améliorées par l’école de physique, vont créer une révolution architecturale dont Evriand est le centre.
En 4414 des privilèges extraordinaires (propriété de ses murs et terrains, exemptions fiscales, juridiction autonome) sont concédés à l’Université par le duc Swinnaion qui retenu de sa mère que l’avenir de son pays passe par la prospérité commerciale et intellectuelle plutôt que par les armes. En remerciement et hommage, l’Université se nomme depuis la Ducale.

Par la suite, l’Université d’Evriand va étroitement collaborer avec l’International Trade Guild à laquelle elle fournit savants, administrateurs et ingénieurs, afin de remonter et centraliser tous les savoirs utiles pour les étudier et approfondir.
Construits dans le style du célèbre palais ducal d’Evriand City, ses bâtiments, copiés dans le monde entier, se caractérisent par leurs grandes fenêtres ornementées sur des façades régulières et symétriques qui leur donnent davantage l’allure d’un château d’agrément ou même d’un palais que d’une sévère institution d’enseignement. La coupole de l’édifice central, qui abrite les deux plus grands amphithéâtres, est une merveille architecturale qui rappelle le dôme du palais ducal.
D’emblée, l’université est conçue pour pouvoir accueillir un très grand nombre d’étudiants et de professeurs et ses effectifs monteront jusqu’à 3000 personnes, ce qui en fera pendant longtemps la plus peuplée du monde.

En 4667 le grand-duc Erebenjas s’inquiète des railleries qu’elle suscite au motif qu’elle serait une institution au seul service service d’usuriers et boutiquiers. Erebenjas exigea alors de la Ducale qu’elle ne se consacre pas qu’aux seuls enseignements commerciaux ou à visée utilitaire mais aussi à toutes matières capables d’enrichir l’esprit humain et revendiqua également le privilège de nommer son directeur. L’université se rebella, y voyant la fin de son indépendance, mais s’accorda à l’idée de s’ouvrir à toutes formes de savoirs notamment littéraires, philosophiques et artistiques, ce dont Erebenjas parvint à se contenter.

Outre la formalisation du concept d’Université, la Ducale d’Evriand apporta deux autres innovations.
D’une part l’idée que la matière s’impose au professeur, à la différence de ce qui se passait généralement ailleurs et en particulier au contraire des madares. A la Ducale ce ne sont pas les qualités du professeur, quelque soit son talent ou son érudition, qui font la valeur de l’enseignement qu’il dispense mais bien cet enseignement valorisé en tant que tel : l’université se doit de former ses étudiants indépendamment de la qualité relative de ses enseignants. Les matières et cursus sont par conséquent structurés en fonction de ce qui est utile aux étudiants et compréhensible par eux plutôt que de la volonté des professeurs de faire cours de la manière qui leur sied.
Elle formalise d’autre part l’idée que le savoir doit être utile à la société qui l’entoure. La Ducale ne se conçoit pas comme un centre spirituel indépendant de toute considération matérielle ; elle s’estime au contraire en devoir de produire quelque chose qui serve économiquement, technologiquement, culturellement, socialement. Ses succès en agronomie, économie, finance, comptabilité, chimie, technologie, ingénierie civile se sont répandus dans le monde entier, mais elle est tout autant une référence dans des domaines comme les sciences sociales ou politique, l’architecture, le dessin.
Beaucoup d’autres universités, en particulier Enlight, Granchester, Melrose, King’s College ou la Pélagique, feront leur credo de ces concepts.

La Ducale a énormément souffert des Lich-Lings qui ont occupé l’Evriand pendant près de deux décennies. Ses plus précieuses collections ont pu passer en Vynar et être ainsi sauvées et ses bâtiments ont été préservés quoique abîmés. Mais le corps professoral a quasi entièrement disparu.

En Avros et Tangut : Granchester, Melrose et le White Keep

Un siècle après la création de l’embryon de la Ducale apparaissent en Avros les deux universités rivales de Granchester et de Melrose. L’Université de Granchester est fondée en 4115 par des nobles qui s’inspirent de l’Accademia ; celle de Melrose en 4122 par des marchands qui s’inspirent de ce qui est alors conservatoire d’Evriand.

Bien que leur rivalité soit légendaire, aiguë et constante, elles se ressemblent énormément. Toutes deux eurent initialement pour objet la géographie, la mathématique et l’astronomie, pour leurs apports à la navigation et l’exploration maritime. Toutes deux sont alimentées par les rapports de marins revenus du monde entier, par les renseignements glanés dans les Républiques-soeurs, puis par des scientifiques embarqués spécialement à l’effet d’étudier et d’observer. Pour l’une et l’autre ces connaissances vont engendrer des départements d’histoire, de linguistique, de botanique, qui vont devenir parmi les meilleurs au monde. Chez l’une comme chez l’autre la vocation de recherche est particulièrement accentuée, supplantant parfois celles d’enseignement ou de conservation du savoir. L’une et l’autre sont très exclusives (Granchester plus encore que Melrose), très coûteuses (Granchester accordant toutefois des bourses), et très sélectives : le niveau moyen des savants et diplômés de chacune est exceptionnellement élevé. Le doyen de Melrose affirma un jour : « je ne sais pas si nous sommes les seuls à être les meilleurs mais je sais que nous sommes les seuls à ne jamais diplômer un foutu connard ». L’une et l’autre ont l’ambition de former des citoyens éclairés, ainsi capables de mieux conduire et leurs affaires et celles de la patrie.
Ce qui les différencie est principalement leur recrutement, particulièrement élitiste à Granchester, Melrose étant deux fois plus peuplée que sa rivale, et aussi leur approche de la connaissance qui est plutôt valorisée en tant que telle à Granchester quand elle l’est plutôt en fonction de son utilité à Melrose. Granchester est aussi nettement plus religieuse, placée sous les patronages principaux de Thoth, Oghma, Balder, Osiris et Isis, que Melrose.

Inspiré par l’exemple de Melrose et Granchester, le White Keep de Valon, institution à l’origine principalement destinée à former les cadres de l’empire de Tangut, évolue en université de fait dès 4200 et s’ouvre à un public général en 4459 grâce à un édit de l’empereur Duncan II qui a compris l’intérêt d’offrir une éducation éclairée aux cadres de son vaste Etat. Le White Keep innove en proposant une formation gratuite aux meilleurs impétrants en échange d’un service civil de cinq à dix ans dans l’empire. Cette excellente idée souffre alors d’une problème d’échelle, le Keep ne diplômant au mieux que 70 étudiants « à service » par an quand l’immensité du pays en exigerait au moins le quintuple.
Le White Keep s’est ensuite agrandi et réformé pour devenir une université réputée qui n’a rien à envier aux meilleures du monde, mais bien après la fin de l’empire de Tangut. Elle fournit aujourd’hui le « soft power » de Valon dans l’actuel sous-continent tangutien.

En Empire : Enlight et les autres

L’Empire Naëmbolt qui prône des solutions humaines au problèmes humains ne pouvait rester à l’écart d’un mouvement d’agrégation et de diffusion du savoir dont ses voisin kelnoréan, zevjan et evriander étaient emblématiques. Le futur empereur Coron IV réalise pendant ses études à la Ducale l’impérieux besoin de son pays en savants et légistes capables
d’unifier intellectuellement et socialement les conquêtes de son père Coron III et croit prudent d’éviter qu’ils aillent se former ailleurs.

Dès la première année de son règne, en 4498, Coron IV ordonne la création de l’université d’Orandreth, alors capitale de son Etat, sur le modèle de la Ducale d’Evriand, et entreprend d’y attirer des lettrés kelnoréens, zevjans, et vizaners. Il s’inspire en cela du King’s College des rois d’Eriendel, qui depuis plusieurs années y réunissaient et entretenaient des savants du Kelnore, des druides de Gorlech, des penseurs du Gaïko ou des mages d’Ariacandre, et dont les facultés des arts, de physique et d’ingénierie avaient atteint une réputation mondiale. En 4501 Coron IV transforme King’s College en une véritable université à Rwandel et en 4528 il réunit les monastères de Gaïko dans l’université Daïga qui a pour particularité d’être décentralisée et en partie itinérante entre plusieurs emplacements (la Daïga nouera notamment plusieurs accords mutuellement bénéfiques avec les sages et les chercheurs du Thûzzland). Ces établissement réussissent des percées dans des domaines artistiques ou technologiques mais la « grande affaire » de la couronne est confiée à l’université d’Orandreth chargée d’explorer les domaines juridiques et politiques qui vont former la doctrine de l’Empire et de son gouvernement.

Cette espérance tournera au fiasco. L’université d’Orandreth est en effet instrumentalisée par le pouvoir central et sommée de produire des vérités conformes à l’attente de celui-ci. Au lieu d’élaborer une pensée autonome et innovante dans des domaines sur lesquels les lykæums kelnoréens et la Ducale travaillent depuis des siècles, l’université orandrine est contrainte d’effectuer des réécritures anti-elfiques de l’histoire et de propager des justifications de l’absolutisme central ou seigneurial qui révolteront ses enseignants
En 4666 la moitié de ses légistes la quittent pour fonder l’Ecole de Droit de Blumwald (par la suite rattachée à la Kelnoréenne de Gelkard). Auparavant, en 4651, d’autres dissidents ont tenté de professer leurs différences avant d’être poursuivis par la police impériale. Ils trouvent refuge à Lightown où, sous la protection tacite de l’archiduc d’Oakfen, ils enseignent clandestinement sous le nom d’Enlight College dans des cavernes sur les contreforts des Barriers. En 4672 l’empereur Meredith Ier, soucieux d’apaisement, les autorise à former une nouvelle université à la grande fureur de celle d’Orandreth. Malicieux, le vieux Meredith verse du sel sur la plaie orandrine en garantissant à Enlight une complète indépendance par l’octroi d’une charte qui en fait un établissement entièrement autonome et autogéré, placé sous la protection commune de l’empereur et de la maison d’Oakfen.

L’origine rebelle et indépendante d’Enlight va lui attirer petit à petit tout ce que le monde compte de novateurs, voire de trublions, qui y trouveront gîte et tribune. L’université possède ses propres terres, ses bâtiments, ses outillages, son propre domaine agricole. Elle n’accepte que les dons post-mortem, afin de ne pas se trouver débitrice de quiconque. N’ayant aucune obligation économique ou de rendement ni de comptes à rendre, aucune tutelle directe ou indirecte, n’incarnant pas non plus un élément de statut social, éloignée des agitations d’une grande ville dont elle constituerait un atout pittoresque, Enlight jouit d’une liberté exceptionnelle qui va lui permettre de se lancer dans des projets immenses dont l’utilité à long terme s’avérera unique. On lui doit par exemple une colossale description des espèces vivantes végétales et animales de l’Empire, la cartographie complète des routes impériales, des collections uniques comme le Grand Herbier ou la Collection Entomologique, des études exhaustives de linguistique humaine et non humaines, des ouvrages de vulgarisation qui vont figurer dans toutes les bibliothèques tels ses fameux prolégomènes à une éthique humaine ou études élémentaires sur la géométrie, des précis pratiques sur les ouvrages d’art civil, un monumental traité sur la science et l’histoire militaire…
D’autre part, Enlight caractérise par une frénésie de publication s’inspirant des lykaeums pour produire des ouvrages de manière quasi industrielle, associant de centaines de copistes dans tout l’Empire qui se rémunèrent directement sur la vente des livres.

Pour se « venger » de sa période clandestine Enlight a construit le Candlegate, bâtiment édifié en bord de falaise et surmonté d’une sorte de phare terrestre : le sommet de cette haute tour est éclairé jour et nuit et on peut le voir des lieues à la ronde.
La configuration singulière de cette université, en partie creusée dans la roche à flanc de montagne et ainsi souterraine, en fait autant une forteresse qu’un établissement de connaissances. Cette fortification combinée à un emplacement reculé près de la frontière derane lui a épargné la plupart des invasions survenues en Empire. Enlight a ainsi pu récupérer tout au long de son histoire des savants, des maîtres, des experts venus s’y réfugier depuis le monde entier, parfois avec leurs archives.
Encore aujourd’hui, Enlight est à l’instar de l’Accademia ouverte à tous : un étudiant doit certes payer ses études mais il peut le faire en travaillant pour l’université y compris après l’achèvement de son cursus. N, comme la surnomment ses étudiants, est une institution dont l’excellence n’est aujourd’hui concurrencée que par la seule Accademia et où règne une comparable liberté de penser.

Les autres grandes universités

L’exemple impérial a inspiré le reste du monde mais rien n’est plus difficile à fabriquer qu’une véritable université. Les grands savants ayant l’envie et le temps d’enseigner ne sont pas si nombreux et la concurrence entre établissements est rude. Des obstacles comme prestige des plus anciens, de l’Accademia à Enlight, ou les moyens des pays les plus riches sont difficiles à supplanter. C’est pourquoi la plupart des universités postérieures à Enlight ont bénéficié d’éléments exogènes leur permettant d’éviter ces difficultés.

En Lowenland, à Uviell et à Locanhom, s’opère la réunion d’écoles préexistantes pour former deux universités pluridisciplinaires et ouvertes à tous les étudiants quoique leur taille demeurera toujours modeste. Toutefois Uviell est la seule université de l’ouest du continent à former des capitaines et savants marins et cette université bénéficie d’une réputation extrêmement flatteuse.

En Tangut, Starstone procède d’une manière similaire à Uviell avec un résultat similaire. La « petite » université de Starstone est toutefois une pépite car son emplacement aux confins du monde lui a permis de constituer des collections végétales et animales unique.

Le Cénacle de la Rotonde de Havener a utilisé son ancienneté pour évoluer graduellement depuis sa vocation d’école d’arts en agrégeant de nouveaux départements avec notamment l’appui du royaume d’Holderin et du Miribar jusqu’à devenir une université importante qui accueille un très grand nombre d’étudiants. La procimité d’Holderin lui a ainsi permis d’éviter les calamités des Lich-Kings en conservant intact son corps enseignant et ses collections. Grâce à cela, elle est devenue une vraie rivale de la Ducale.

L’Institut pélagique de Zevjapuhr répond à une demande bien particulière des marchands de la cité d’avoir un établissement plus « sérieux » que l’Accademia. Il s’agissait pour eux de former des professionnels et en particulier des marins, ce qui n’est pas un objectif de l’Accademia.
Cet établissement voit ainsi le jour en réaction à l’Accademia pour initialement se spécialiser, comme son nom l’indique, dans les sciences et affaires maritimes. Concrètement, l’institut commença en absorbant les ressources et lieux de l’ancienne Scuola Navale héritée des temps de la république maritime et qui végétait alors.
Il a l’ambition d’un enseignement plus réglementé et discipliné que celui de sa rivale. Le succès fut au rendez-vous, en particulier auprès des gens de mer car la formation des capitaines marins n’a rien à envier à celles d’Avros ou de Lowenland. Ce succès a conduit l’institut à devenir une petite et fort efficace université, avec des droits d’entrée certes élevés, mais en attirant grâce à ses profits la collaboration des meilleurs professeurs de l’Accademia.

Le Farxel, comme l’ouest du Tangut (Farath et Inghelis) n’adhèrera pas au concept d’université, préférant, à l’exemple vizaner ou nanique, des écoles locales, parfois ponctuelles, spécialisées ou non, souvent restreintes localement ou socialement. C’est aussi souvent le cas dans le reste du Tangut et le lycée royal de Tarantis, établissement aussi excellent que fermé, en offre un bon exemple.
Néanmoins, aux temps du Saint-Etat Théocratique, l’institut théologal de Malvois et Alméria, initialement placé sous l’égide cléricale des prêtres de Thoth ou d’Oghma, a su évoluer à l’instar du Cénacle de la Rotonde en s’émancipant de la seule discipline théologique pour devenir une excellente université dont les farxlans ont fini par reconnaître l’utilité.

L’université d’Ilnaëmb est née de la volonté de l’empereur Irwin IV d’inclure d’emblée dans sa nouvelle capitale un établissement d’enseignement universel. Pour autant, cet établissement dépend non de la couronne mais de la ville, à laquelle l’empereur l’a donnée.
Cette université est aujourd’hui la plus peuplée du monde et excelle dans de nombreux domaines : la médecine, la botanique, la physique, les beaux-arts, la science politique internationale et l’héraldique. Elle est cependant victime de son succès dans d’autres disciplines; par exemple les étudiants en
droit préféreront aller à Blumwald, ceux de commerce à Orandreth. Elle est aussi victime du prestige et de l’ouverture d’Enlight : il faut de l’argent pour vivre à Ilnaëmb quand n’importe quel fils de paysan ou d’ouvrier travailleur et intelligent a sa chance à Enlight.

Le Neo-Lykæum de Gelkard illustre le souci permanent de la couronne Naëmbolt de multiplier les centres universitaires sut son territoire et les moyens dont elle dispose. Voulu par Kermegg II, il consiste en une rénovation et expansion de l’antique lykæum de Gelkard, qui remontait aux temps du Kelnore mais qio avait considérablement périclité ensuite des invasions subies par cette région. Cette nouvelle université est destinée principalement à attirer les peuples du centre de l’Empire. Elle s’est vue rattacher la prestigieuse école de droit de Blumwald et possède des établissements à Newerton (en partenariat avec le Lazaret de cette ville) et à Angwäven ainsi qu’à Dilanovia, ce dernier sur le modèle d’un lykæum qui serait ouvert à tous avec des bourses accordées par le Paladin Dil. C’est à la fois la plus ancienne université humaine au monde puisque le lykaeum remonte au XXXIIe siècle et la plus récente puisque fondée sous sa forme actuelle en 5152.

Cette liste ne serait pas complète sans la très particulière institution qu’est le Naokart’l de Poutak situé en Loskelnaï (Great Anarchy). Le fait est qu’il répond au cahier des charges de la Ducale qualifiant une université. Bien que conçu comme un réseau de recherche au service de pouvoirs politiques plutôt qu’un centre d’étude et d’enseignement, le Naokart’l remplit néanmoins toutes les conditions et missions classiques d’une université et possède les corps administratifs et enseignants nécessaires. Le Naokart’l a en outre développé dans certains domaines, en particulier la biologie et l’ethnologie, une expertise incomparable grâce à ses capacités uniques à étudier les monstres.

Enfin les Lich-Kings ont anéanti pas moins de deux universités : la Varsher, établie au nord de Iax dans ce qui était le Wiestmark, et la Générale de Tangrune, située aux abords de la ville du même nom. Il est toutefois vraisemblable qu’elles se soient appropriées leurs collections plutôt que de les détruire. Auparavant, le Grand Collège d’Erguna, alors en passe de devenir une nouvelle université dans l’est de l’Empire, avait été incendié et rasé lors des guerres de la Great Evil Coalition ; cette disparition est aussi l’une des motivations ayant conduit l’empereur Kermegg II à créer le neo-Lykæum .

La vie des et dans les universités

A partir du VIe millénaire, pour répondre à la concurrence d’écoles spécialisées, toutes les universités tentent de garantir dans chacun de leurs départements un niveau d’excellence voisin sinon supérieur à celui de ces écoles, ce qui raréfie encore la possibilité d’en constituer une nouvelle. Dix-sept universités ont adopté la définition evriander d’une structure comprenant au moins deux amphithéâtres et dix salles d’études, de recherche ou de cours, vingt-quatre enseignants et chercheurs dont au moins la moitié payés et logés individuellement sur place avec autant de personnel auxiliaire. Une université doit pouvoir accueillir au moins cent étudiants, dont des étrangers, et d’en héberger au moins la moitié. Elle doit posséder au moins cinq départements chacun dirigé par au moins un Expert avec un d’Arts ou Lettres et un de Sciences ou Techniques.
Les performances en termes de recherche dans les différentes disciplines diffèrent grandement d’un établissement à l’autre ; mais s’agissant de l’enseignement, aller à une université quelle qu’elle soit signifie généralement recevoir le meilleur enseignement possible dans un domaine.

La structuration des études provient elle aussi des définitions de la Ducale, devenues universelles. La 3e année réussie dans une discipline confère la licence (équivalent skill II) qui consacre l’acquisition par l’étudiant de l’ensemble des connaissances ordinaires de cette discipline. Le titre d’Alumni est réservé aux anciens élèves ayant réussi au moins 5 années universitaires dans une discipline, ce qui confère le diplôme de Maîtrise (équivalent skill III) et la faculté de faire profession ou d’enseigner cette discipline. Le Professorat ou Maîtrise Supérieure correspond à 7 années et est nécessaire pour enseigner en université (équivalent skill IV). Enfin, le Directorat exige a minima 12 années et une cooptation par jury comprenant un Expert pour devenir Directeur ou Professeur Expert (équivalent skill V), ce qui permet de diriger un département universitaire.

En revanche, la vie universitaire varie grandement d’un établissement à l’autre. Les deux avrossianes, Enlight, la Daïga et le néo-Lykaeum sont situées en pleine campagne quand les autres sont généralement aux abords ou au sein d’une ville. Certaines universités hébergent un corps enseignant permanent qui représente plus des trois quarts des professeurs : par exemple les deux avrossianes, Enlight, Malvois-Alméria. Chez d’autres, telles l’Accademia, Starstonian ou la Daïga, les professeurs résidents représentent moins de la moitié des enseignants.
Les statuts et la vie étudiante diffèrent eux aussi. Ceux de la Ducale, d’Enlight, du White Keep, de Melrose et de Granchester jouissent de protections et privilèges particuliers. Ceux d’Ilnaëmb, d’Orandreth, de King’s College, de la Rotonde et à un moindre degré de l’Accademia sont étroitement insérés dans la ville où ils forment une population parfois turbulente. A l’inverse ceux d’Enlight, de la Pélagique, de la Daïga, de Malvois-Almeria sont plutôt réservés et studieux et sortent peu de l’enceinte de l’université.

Toutes les universités proposent des internats dont certains sont très confortables. Le coût moyen annuel d’une année universitaire pour un étudiant est le suivant : externe : 50 gp ; interne en dortoir : 150 gp ; interne en chambre particulière : 250 gp. Ce coût varie principalement selon le niveau de confort proposé aux étudiants mais reste prohibitif pour les deux tiers de la population, ce qui explique aussi la rareté des universités.

Enfin, certaines rivalités entre universités pouvant aller jusqu’à l’inimitié ouverte sont célèbres : Granchester / Melrose, Accademia / Pélagique, Orandreth / Enlight, Ilnaëmb / Enlight, Orandreth / Ilnaëmb, Ducale / Rotonde, White Keep / Starstonian, Daïga / Théologale.

Les autres centres d’enseignement

Pratiquement tous les autres centres combinant étude et enseignement diffèrent des universités soit par leur taille, soit par leur accès restreint, soit par leur vocation limitée.

Le plus important rival de l’université est l’école de magie En apparence, ces institutions remplissent des fonctions similaires ; les plus grandes écoles de mages (Bakor, Ariacandre, Sudel) sont de facto des quasi-universités car leurs domaines d’activité se sont étendus et approfondis bien au delà de la seule magie arcanique. En outre nombre d’écoles de magie font aussi fonction de centres d’alphabétisation et d’enseignements élémentaires, à l’instar des temples ou des guildes.
Néanmoins, le fait qu’elles soient exclusivement ou principalement destinées aux mages interdit de les assimiler à une université où tout un chacun peut venir étudier indépendamment de ses capacités naturelles ou intellectuelles à employer la magie et où les centres d’intérêt ne sont pas déterminés par un rapport à la magie.

Les collèges bardiques ne peuvent s’apparenter aux universités, ne serait-ce que parce qu’ils sont réservés aux bardes. Surtout, ils agrègent des connaissances principalement littéraires, artistiques et historiques au service de démarches individuelles ; ce sont des organismes de conservation plutôt que d’étude ou d’enseignement. Ce qui n’empêche pas que des bardes produisent des travaux des plus remarquables en histoire, en arts et en littérature.

Les centres religieux d’éducation sont eux aussi réservés aux cultistes et généralement limités à la théologie et aux domaines de la divinité qu’ils célèbres. Cependant leur coût d’accès est inexistant ou négligeable et ils jouent la plupart du temps un rôle important d’alphabétisation des populations. Beaucoup d’enfants apprennent à lire et à écrire et parfois à compter dans une chapelle ou un temple.
Les écoles ordinales ou corporatistes, qui dépendent d’un ordre laïc ou d’une guilde de métiers ou d’une institution militaire, sont dans le même cas et remplissent le même rôle.
Les nains et gnomes n’utilisent en général que des écoles corporatistes ou religieuses ,ou des centres locaux, et affirment que cela leur réussit très bien.

Il existe enfin le cas particulier de l’Amirauté de Raeder, en Vizan, qui collabore avec les madares (cf. infra) mais à sens unique : ce sont les madares qui lui fournissent les connaissances, non l’inverse. L’amirauté est la seule école de Vizan à former des marins au long cours et à détenir les cartes, tables et archives correspondantes. Elle est à la fois civile et militaire. Elle est connue pour sa discipline de fer qui en fait l’une des écoles les plus dures au monde.

Les madares

Les madares, institution devenue aussi typique que consubstantielle au Vizan, sont des écoles libres, qui ressemblent souvent à des sortes de monastères. Les plus vastes sont bâties autour d’un patio, cloître, cour ou déambulatoire, sur lequel donnent les bâtiments : bibliothèque, scriborium, ateliers, quartiers de vie, auditorium, parloir, chapelle, thermes, assez souvent un jardin, un verger ou potager, voire une plage
ou un étang. Mais une madare peut aussi bien être constituée d’une masure avec quelques appentis et une cour en terre battue. Subventionnées par la couronne, les nobles locaux, les villes ou les corporations, ou la simple charité, elles sont orientées vers la recherche appliquée aussi bien que la pensée fondamentale.

Un avantage particulier des madares vient de leur souplesse et liberté de fonctionnement, manifesté par le caractère souvent informel de leur statut, et un aspect pragmatique au service certes de leurs contributeurs mais aussi de tout un chacun. Cet esprit est d’ailleurs à l’origine de l’Accademia qui procédait à ses tous débuts de manière similaire aux madares.
N’importe qui peut venir recevoir l’enseignement d’une madare mais cette dernière n’est pas tenue de le fournir. N’importe qui peut devenir membre d’une madare mais celle-ci n’est pas tenue d’accepter n’importe qui. Ce n’est généralement pas l’argent de l’impétrant qui importe mais ses dispositions d’esprit et de coeur, voire son hérédité ou son karma, la richesse matérielle n’étant qu’un aspect ou une conséquence.
La madare n’est en général pas isolée de la cité ou du monde alentour. Elle ne représente pas une autorité quelconque sauf morale. Souvent les madares ne possèdent même pas leurs murs, leurs meubles, leurs écrits, qui leur sont prêtés par la tradition et la confiance qu’elles inspirent. Leurs organisations internes sont extrêmement diverses : certaines sont hiérarchisées, d’autres quasiment anarchiques, certaines utilisent des esclaves, d’autres sont des communautés dont les membres font de tout, certaines comptent plus de cent membres, d’autres à peine trois. Dans la majorité d’entre elles, n’importe qui peut postuler et être admis, pour peu qu’il apporte une réflexion ou un savoir intéressant.

Les madares échangent énormément les unes avec les autres, même éloignées, sans se préoccuper de hiérarchie ou de constituer une forme de corporation. Il est révélateur que la plupart des madares accordent une grande importance au rire, à la méditation, au repos, voire à l’ennui ou l’inaction, choses qui seraient ailleurs tenues pour preuves de paresse ou d’inefficacité. Aucune madare ne se considère supérieure à une autre, car penser ainsi serait contraire à leur raison d’être. Un respect particulier est simplement offert aux plus anciennes, parfois vieilles de plus de mille ans.

Emblématique du Vizan, la madare n’est aucunement une université, quoique la réunion des meilleures d’entre elles constituerait sans doute la plus belle collection d’intelligence et de savoir du monde. La madare est en effet toujours locale et choisit selon les circonstances ses domaines d’enseignement et d’étude sans s’encombrer d’une vocation générale ou universaliste. La qualité de chacune dépend principalement de celle de ses enseignants à un moment donné et les madares ne conservent pas forcément les mêmes discipines au cours du temps. Si personne ne vient enseigner la chimie alors la madare choisira souvent de ne plus enseigner la chimie plutôt que de rechercher un professeur.
Cependant, la conservation du savoir s’opère par la diffusion et la redondance des enseignements oraux et des écrits. En effet, les madares ne cessent de se copier les unes les autres : c’est non seulement une norme mais même une sorte d’obligation morale. Ainsi, telle pensée ou telle découverte dans un coin particulier sera répercutée dans tout le pays jusqu’à parvenir à quelqu’un capable de l’exploiter et développer.
Ces structures à la fois traditionnelles, souples et pragmatiques offrent ainsi au Vizan une capacité inventive qui, notamment en termes pratiques, est sans équivalent dans le reste du monde.

Données utiles et skills

Voici la liste de dix-huit des principales universités de Derenworld, par ancienneté, certaines ayant été formées plus récemment par la réunion d’anciens établissements ; le nombre de * indique leur réputation d’excellence, le confort des installations estudiantines, et le coût de scolarité.

Ancien. Nom Réput. Confort Coût
1 Accademia da Zevjapuhr (Zevjapuhr) *** * *
2 Université Ducale d’Evriand (Evriand) *** *** ***
3 Université de Granchester (Avros) *** *** ***
4 Université de Melrose (Avros) *** *** ***
5 White Keep de Valon (Tangut) ** ** ***
6 King’s College of Eriendel (Eriendel, Empire Naëmbolt) * ** **
7 Université Daïga de Gaïko (Empire Naëmbolt) ** * *
8 Université Impériale d’Orandreth (Empire Naëmbolt) * *** ***
9 Université d’Enlight (Empire Naëmbolt) *** * *
10 Collèges Unis d’Uviellin-Dol (Lowenland) ** ** *
11 Grand Collège de Locanhom (Lowenland) * ** *
12 Cénacle de la Rotonde de Havener (Havener) * ** **
13 Réunion des Ecoles Libres de Starstonian (Tangut) * * **
14 Institut théologal de Malvois-Alméria (Farxel) * * *
15 Institut pélagique de Zevjapuhr (Zevjapuhr) ** *** ***
16 Université d’Ilnaëmb (Empire Naëmbolt) * ** **
17 Naokart’l de Poutak ** * *
18 Neo-Lykæum de Gelkard (Empire Naëmbolt) * ** *

Ce classement est contesté. Beaucoup estiment que la Ducale, Granchester et Melrose seraient surévaluées et à l’inverse la Rotonde, le White Keep, Malvois-Alméria ou Ilnaëmb sous-estimées.

Emplacements des universités dans le monde

Skills et universités

Les skills suivants peuvent être acquis ou poursuivis en université : Animal Handling & Training, Appraise & Trade, B E I – Negociation, Craft, Diplomacy & Politics, Disguise, Knowledge (arcana & planes), Knowledge (dungeoneering), Knowledge (engineering), Knowledge (geography, weather), Knowledge (history), Knowledge (local), Knowledge (nobility) > Heraldry, Knowledge (plants, nature, weather), Knowledge (religion & planes), Knowledge (biology, animals, monsters), Leadership, Linguistics, Medical (Healing), Navigation > Orientation, Perform, Profession (intellectual), Sense Motive.
Attention toutefois : les cursus correspondants ne sont pas dispensés par toutes les universités.

Skill Universités (n° d’ancienneté)
Animal Handling & Training 1 2 3 4 6 7 9 11 12 17 18
Appraise & Trade toutes sauf 14
B E I – Negociation 1 2 3 4 7 8 12 14 15 16 17 18
Craft toutes
Diplomacy & Politics toutes
Disguise 1 3 4 6 7 9 12 16 17 18
Knowledge (arcana & planes) 1 3 4 5 6 9 12 13 14 17
Knowledge (dungeoneering) 6 9 12 17 18
Knowledge (engineering) 1 2 3 4 5 6 7 9 10 11 12 13 15 16 18
Knowledge (geography toutes
Knowledge (history) toutes
Knowledge (local) 2 3 4 6 9 15
Knowledge (nobility) > Heraldry 1 2 3 4 5 6 8 9 12 14 15 16 18
Knowledge (plants, nature, weather) toutes
Knowledge (religion & planes) 1 2 5 7 9 12 14 16 17 18
Knowledge (biology, animals, monsters) 1 2 3 4 5 6 7 9 10 11 12 15 16 17 18
Leadership 1 2 3 4 5 8 9 10 12 14 15 16 17 18
Linguistics toutes
Medical (Healing) 1 2 3 4 6 7 9 10 14 16 18
Navigation > Orientation 1 3 4 6 7 10 13 15 17
Perform 1 9 11 12 16 18
Profession (intellectual) toutes
Sense Motive toutes

 

La progression s’opère selon un nombre d’années déterminé par la table suivante.

Nombre d’années Rank
1 0
2 I
3 II
5 III
7 IV
12 V
16+ * VI

* : l’obtention du rang VI nécessite au moins un chef d’oeuvre ou exploit.

L’année d’étude correspond à 200 jours, soit une assiduité de 5 jours par semaine pendant 9 mois.
Chaque année nécessite un check DC 10 + (rang recherché x2) pour être réussie. Le check est modifié par le modificateur de WIS, INT, ou CHA selon le skill en question, mais non par la classe ou les ranks préalablement acquis.
A partir du rang II, l’autre modificateur de WIS ou d’INT (au choix du personnage si c’est celui de CHA qui est nécessaire pour le skill) divisé par 2 (arrondi à l’ inférieur) est ajouté en supplément.
Si l’étudiant a bénéficié d’un cours particulier, alors il peut rajouter au check un bonus égal au rang recherché divisé par 2 (arrondi à l’ inférieur).
Enfin, le 1er check d’année universitaire et lui seul (non les suivants, y compris dans d’autres domaines), quelque soit le rang recherché, a toujours une pénalité de -1.
Un premier check d’année naturel supérieur à 7 permet un second check.
En cas d’échec, l’année doit être redoublée. Elle peut être triplée le cas échéant, mais non quadruplée.
L’obtention de la 5e année réussie confère la qualité d’Alumni de l’université où cette 5e année est réussie.

Consultations

Il est tentant de consulter une université sur un sujet relevant d’une discipline qu’elle enseigne car c’est l’assurance de recevoir une opinion au moins d’expert (rank V). Plusieurs y sont a priori plutôt favorables : la Pélagique, la Théologale, le White Keep, le néo-Lykaeum, la Daïga et à un moindre degré Enlight et la Ducale.
Le problème vient d’une part de ce que les universités, quelques soient leurs dispositions ou bonnes volontés, sont le plus souvent déjà très sollicitées, en particulier par les pouvoirs civils, d’autre part de ce que bien des professeurs préfèrent se consacrer à leurs tâches personnelles plutôt que de fournir une prestation rémunérée. Chaque mois, l’Accademia reçoit plus de deux cents demandes de consultations ou d’avis venues du monde entier dont neuf sur dix sur refusées.
Il va de soi que la reine d’Evriand, le maire de Zevjapuhr, l’empereur Naëmbolt ou un grand armateur avrossian obtiendront sans peine ni retard l’avis qu’ils demandent. Etre Alumni dans l’université en question permet aussi de passer en priorité. Mais pour le vulgus pecum, le délai d’attente (mais non le prix) risque fort de s’avérer dissuasif à supposer qu’un simple refus ne lui soit pas opposé. C’est pourquoi, concrètement, la plupart des consultations proviennent de sages professionnels tenant boutique et dont c’est le gagne-pain qu’ils facturent souvent plus cher que le ferait une université.

Armoiries des universités qui en sont dotées


Accademia

Ducale

Granchester

Melrose

White Keep

King’s College

Daïga

Orandrine

Enlight

Uviellin

Locanhom University

Rotonde de Havener

Starstonian

Pélagique

Ilnaëmb University

Neo-Lykaeum

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