Une Histoire de l’Empire Naëmbolt – 5e partie

6 mars 2015 par Kazz → Atlas

Naëmbolts

(Chapitres 1 à 5 sur l’ancien site, ‘Encyclopédie > Pays & Contrées’ )
Cette version est reprise du site originel en incorporant des corrections mineures de noms et de date ou de mise en cohérence, quelques légers ajouts ou retraits, et un peu de réécriture.
[Chapitre 2] [Chapitre 4] [Chapitre 6]

NIRAG IER

Malgré les légendes, les chroniques, les œuvres d’art qui magnifient beaucoup d’anciens empereurs comme Coron III, Cyrus II, Namrodd Ier ou Coron VII, sans doute l’Empire n’a-t-il jamais connu de plus grand souverain que celui qui allait donc devenir Nirag le Grand.

Le fondateur de la IIIème dynastie Naëmbolt est un bâtard légitimé de Kermegg. Bien que diverses légendes aient désespérément tenté de lui bâtir une ascendance maternelle un peu plus prestigieuse, il semble bien que Nirag soit le fruit des premières expériences amoureuses du Comte de Naù avec la fille de sa gouvernante Elma Merillye.
A sa treizième année, le petit Nirag est officiellement reconnu bâtard par son père qui lui fait donner une éducation de chevalier. Auparavant, il a passé une existence de demi-sauvageon dans la forêt de Naù où il s’est lié d’amitié avec des Druides et aussi avec un mystérieux Mage de la forêt qui deviendra un certain Larraka, et lui apparaît alors sous les traits d’un aventurier. Larraka, qui se lasse de plus en plus souvent d’Ilnaëmb, préfère mener des campagnes utiles à la sécurité de l’Empire. Invité par Bruce of Naù, cousin de Kermegg et chef de la branche cadette de la maison de Naù, Larraka avait retapé une tour près de Naù qu’il comptait consacrer à l’I.U.M ; le jeune Nirag y fait office de page, d’apprenti et de compagnon aventurier.
Adoubé chevalier par son père, il est sur les conseils de Larraka envoyé en service auprès de l’Ordre de Prias où il apprend techniques et stratégies de combat. Lord Ahabsen, Grand Maître des chevaliers de Prias, remarque rapidement les qualités du jeune homme qui s’est illustré dans toutes les escarmouches auxquelles il prend part et lui confie le commandement d’une Grand-Lance de douze Chevaliers avec laquelle il s’illustre à maintes reprises. Dans ses lettres, à Kermegg, Ahabsen complimente tellement le jeune Nirag que son père décide de lui faire donner une éducation complémentaire. Pendant six ans, Nirag fréquente les Universités d’Enlight, Evriand, Blumwald, Rwandel. C’est dans cette dernière, alors qu’il étudie la navigation et l’art statuaire, que le surprend le conflit Thûzz. Son père n’est pas loin et Nirag le supplie en vain de le prendre à son service dans ses armées. Kermegg n’a que deux fils, Kearn, seul légitime, et lui ; il confie Naù à son Kearn et va tenter sa chance de devenir Empereur à Ilnaëmb.
Nirag est donc toujours à Rwandel lorsqu’il apprend la mort de son père, défenestré à Ilnaëmb. Le roi Jhalred d’Eriendel lui ayant fait comprendre que sa présence est désormais peu désirable à Rwandel, Nirag se réfugie chez Larraka puis, sur les conseils de Bruce, auprès de son demi-frère Kearn resté à Naù. Bruce, Larraka et lui tentent de dissuader Kearn de relever l’armée de son père mais ce dernier ne les écoute pas et part à la guerre en confiant la garde du Duché à Nirag, avec Bruce pour premier conseiller. Kearn n’ira pas bien loin : les Thûzz écrasent sa petite armée quelques semaines plus tard au sud de Nordgaard et, plutôt que de se laisser faire prisonnier, le duc de Naù préfère se suicider. Il y a peu de la témérité à la connerie, dira Bruce en guise d’épitaphe de son neveu. Cyne pense que la voie est désormais tout à fait libre et qu’il reviendra se faire couronner à Ilnaëmb au printemps 5046 avec un bel accord de paix.

Il ne reviendra jamais. Avec l’aide de Larraka et de sept compagnons de sa Grand-Lance des Chevaliers de Prias, Nirag s’introduit dans Blumwald. Il a choisi cette ville car elle coupe les arrières du dispositif Thûzz assiégeant Ilnaëmb. Les Thûzz se préparent à reprendre la ville mais Nirag les sait démoralisés ou plutôt  lassés par une campagne qui s’éternise. Il s’emploie donc à galvaniser la résistance des Walders. Il a appelle à la rescousse des montagnards des Barriers, réuniy autour de lui les restes de troupes de son père et de son demi-frère, fait venir des chevaliers de Prias, des soldats du Heart, des mercenaires et aventuriers de toutes sortes et de tous poils et réussit, avec ce charisme qui deviendra légendaire, à unir en une force disciplinée et unie. Et lui n’attend pas le printemps.
Le 12 Taurus 5045 , Nirag, proclamé l’avant-veille par Larraka généralissime de l’Empire, réussit une sortie de Blumwald et met en déroute l’armée Thûzz qui l’assiégeait en se contenant d’attendre des renforts. Dès le lendemain, sans même fêter sa victoire, il quitte avec toutes ses troupes la contrée et la cité de Blumwald, laissées sans défense, et disparaît dans la montagne. Il réapparaît une semaine plus tard près de Nârzad, ayant suivi une route dans l’Underworld, sans doute guidé en cela par Larraka et par des Naugs ralliés à lui. De Nârzad, il ‘monte’ sur Dilanovia en passant par la forêt d’Obsidienne, pourtant l’une des plus dangereuse de l’Empire, pour rester invisible , il prend sans coup férir Dilanovia le 28 Taurus, obtenant le ralliement du Paladin Seguenos Dil et des Stroelyns qui le reconnaissent pour chef provisoire de l’Empire. Il a désormais coupé en deux et l’Empire et les forces Thûzz qui l’ont envahi.

Cyne a compris le danger. Les villes le long de la haute Nevaïne : Dilanovia, Angwäven et Gelkard sont la charnière de l’unité de l’Empire ; qui les contrôle tient les clés du pays. Cyne est donc coupé d’Ilnaëmb par son rival solidement installé sur la haute Nevaïn. Il se proclame alors lui aussi Empereur provisoire sous le nom de Cyne III et groupe autour de sa personne les forces orientales de l’Empire avant de commettre l’irréparable : il se joint aux Thûzz, formant une grande armée thûzzo-impériale qui se concentre près d’Anequere avec pour  objectif d’écraser Nirag le rebelle, de mettre sur le trône Cyne III et d’en finir avec la guerre une bonne fois pour toutes.
Mais c’est méconnaître Nirag dal Naù que de croire qu’il va se laisser entraîner à affronter en rase campagne de forces dix fois supérieures aux siennes. Avant que les Thûzz ne l’atteignent, il quitte Dilanovia, remonte la Nevaïn, embarque son armée à Gelkard et traverse en quelques jours la Mer de Kelnore, débarque à Pellanore et fait mouvement sur Ilnaëmb depuis le nord pendant que les Thûzz sont encore à le chercher en Middle Empire, non sans se faire harceler par les Stroelyns sur leurs arrières.

C’est alors qu’intervient une tragédie qui va grandement faciliter les desseins de Nirag. Cyne III décide d’aller au-devant des Stroelyns pour parlementer avec eux et se faire reconnaître empereur à la place de cet usurpateur fuyard de Nirag. L’affaire n’a jamais été clairement élucidée mais toujours est-il que le 26 Balance 5045 des créatures mort-vivantes attaquent le camp où se déroulent les pourparlers et tuent indistinctement tous les participants. Parmi eux, il y a Cyne.
Les Thûzz sont consternés. Résultat de mois de négociations, le traité conclu avec Cyne est mort avec lui ; les espoirs d’une solution pacifique s’écroulent. Au même moment, Nirag arrive devant les murs d’Ilnaëmb, Merin XV a bien récupéré le lien avec ses armées mais il a senti le vent du boulet et ainsi compris le message de Nirag : le Thûzzland n’est pas de taille à régenter ni même conserver une conquête qui représente non seulement la moitié de l’Empire mais encore plus de vingt fois son propre territoire. De plus, les Thûzz ont déjà pillé tout ce qu’il y avait à piller en Empire. Et surtout, bien des nains sont mécontents en Thûzzland , car le pays n’a aucune vocation à se transformer en puissance occupante de l’Empire. Enfin commence d’apparaître un certain ressentiment anti-nain qui n’est sans doute pas étranger à l’aide qu’a reçue Nirag des Naugs de Narzâd. Avec eux, les rois de Convad et de Norhazad font pression sur Merin pour mettre un terme à ce conflit. Paradoxalement, c’est Avros, le Vizan et Zevjapuhr, des Etats humains, qui poussent le Thûzzland à continuer le combat et lui promettent des renforts dans le cours de l’année ou offrent même de se substituer à lui. Autant de signes clairs pour un Merin dont le Conseil  n’est pas tombé de la dernière pluie.
Mais Nirag ne l’est pas non plus. Alors que Merin tente des ouvertures, il sait que si le Thûzz veut discuter, c’est qu’il n’est plus en position de force. Nirag obtient pour lui-même des conditions bien plus avantageuses que celles concédées à Cyne. L’Empire est évacué, les indemnités de guerre réduites, le tribut limité à dix ans, et aucune amputation territoriale majeure n’est prévue. Certes les troupes Thûzz resteront sur le sol impérial pour garantir le paiement des indemnités de guerre. Mais pour le reste, c’est inespéré.

Cela étant, Nirag n’a aucun argent et les caisses de l’Etat Naëmbolt sont absolument vides en ce printemps 5046. Nirag décide que cela n’a aucune importance : ses alliés nains paieront pour lui. C’est à dire : les Naugs. L’effort de guerre Thûzz comme les buts de guerre impériaux ont gravement réduit le commerce thûzzo-impérial. Les Naugs l’ont très bien compris et se sont la plupart du temps substitués aux Thûzz dans ce commerce et même leurs métiers traditionnels. Bref, si les Thûzz se sont enrichis en pillant le Naëmbolt, les Naugs ont quant à eux fait d’assez bonnes affaires à leur place et même de fort bonnes affaires qui ont rempli les caisses naugrims. Par surcroît, quelques expéditions commerciales en Underdark vers des régions traditionnellement réservées aux Thûzz se sont révélées fort fructueuses.

Bref, le Roi Throïm du Naugrimer de Narzâd, chef des Naugs, a de quoi largement prêter à Nirag qui va de son côté réescompter ce crédit auprès des banques d’Evriand. Pourquoi d’Evriand ? Parce que les autres puissances financières traditionnelles, Zevjapuhr et Avros, sont furieuses. L’une et l’autre sont alliées des Thûzz, la première implicitement, la seconde explicitement, et font savoir qu’elles s’estiment lâchées par les nains. Alors qu’elles revendiquent respectivement le Sablern et l’Eriendel pour prix de leur appui et s’apprêtaient d’ailleurs à les envahir, voilà que leur fer de lance, les thûzz, mettent les pouces. En réalité, Avros et Zevjapuhr exagèrent car si elles avaient réellement voulu envahir Sablern et Eriendel, elles en avaient largement eu le temps et l’occasion tout au long de l’année précédente ; les deux ont laissé les thûzz exécuter tout le sale boulot militaire à leur place sans décider d’un engagement terrestre et cette absence de soutien est l’une des causes principales de la lassitude des thûzz.

Nirag apparaît donc soutenu par des nains et appuyé par des fonds Evrianders, état elvophile s’il en est, garanti par des réescomptes effectués jusqu’à Iax, Marn et Portown qui apporte au Naëmbolt un soutien commercial et surtout maritime  : c’est apparemment le monde à l’envers, c’est en réalité une nouvelle alliance se trouve ainsi constituée de fait. Et c’est sur cette construction internationale que Nirag dal Naù recrute et finance une armée reconstituée qu’il équipe d’armes fournies principalement par les nains. Dès l’été 5046 il peut ainsi lancer l’équivalent de trois légions contre le corps expéditionnaire Avrossian qui a débarqué en Eriendel, opération qui représente un cas d’école de contretemps stratégique ; en un mois, il rejette aisément les républicains à la mer. Dès la fin de l’année, il a levé et équipé cinq légions qui réoccupent une partie du Sablern après de durs combats contre les mercenaires de Zevjapuhr. Cependant, tout a une fin, et notamment le crédit des Naugs tandis qu’au cours de l’hiver 5046, Zevjapuhr rééquipe son armée et reçoit l’appui du Vizan : une guerre de grande ampleur contre l’ouest de l’Empire se prépare.

Mais la tentative de Zevjapuhr de devenir une grande puissance politique via la conquête du Sablern va tourner court. Des chamailleries d’état major avec les Vizaners amènent à attaquer l’Empire en ordre dispersé. De son côté, Nirag a réussi à convaincre le nouveau roi de Marn, le jeune et inexpérimenté Throdrik, de s’allier à lui ; les deux monarques sont certes braves et pleins d’allant, ils s’entendent à merveille, mais l’empereur exerce un net ascendant moral sur le roi qui va ainsi devenir son parfait subordonné au cours des opérations militaires à venir.
Nirag manoeuvre pour coincer le long du fleuve Undine les Zevjans qui, bloqués sur leurs arrières par les Marners qui franchissent le fleuve en aval sans être attaqués des Vizaners. L’armée zevjane se retrouve stratégiquement encerclée et est anéantie lors de la bataille de Simoët, le 30 Taurus 5047. Nirag libère Isablis dix jours plus tard et descend la rive gauche de l’Undine tandis que Throdrik en fait autant sur la rive droite, ralliant à lui l’Isenheim. Poursuivant sur leur lancée, les deux armées atteignent début Gemini 5047 Djebaïr, gardée par une force vizaner qui n’a pas bougé. La ville tombe le 14, après guère plus d’une semaine de siège. Nirag laisse alors Throdrik se ruer vers Zevjapuhr et se tourne vers Anhabad, c’est à dire le Vizan tout en sollicitant l’appui des elfes Derans : je vous offre la moitié du Vizan, c’est une occasion unique de vous venger du pillage de Dere, de redevenir le Grand Royaume des Elfes explique-t-il au Haut Roi Carinlad qui, en matière de rêves et promesses, en a vu d’autres et, peu convaincu, refuse poliment. Il n’est pourtant pas impossible qu’une occasion historique ait été manquée à cet instant car le Vizan demande peu après l’armistice, ce qui peut indiquer une assez faible confiance en ses capacités militaires. Nirag signe le 2 Virgo un traité de paix

Nirag rejoint Throdrik devant Zevjapuhr, retranchée à l’abri de sa triple enceinte, et amplement ravitaillée par mer. Les Zevjans pensaient ne pas devoir craindre grand-chose de l’armée assiégeante et attendaient en toute confiance qu’Imperiaux et Marners se lassent les premiers. Seulement, le 29 Leo 5046, on signala à l’Amirauté Zevjane que des voiles de navires de guerre inconnus croisaient dans la baie. Secrète alliée de Nirag, Portown avait amené toute sa flotte au large de Zevjapuhr. Les vaisseaux zevjans prirent aussitôt la mer, à peu près sûrs d’une victoire à trois contre un, mais les Portownians refusèrent le combat, se bornant à arraisonner les navires marchands et à des escarmouches avec les escortes zevjanes. Ce jeu du chat avec la souris perdura tout le reste de l’année 5047. Même si le blocus n’était pas hermétiquement étanche, le ravitaillement par mer de la vaste et peuplée Zevjapuhr n’en demeurait pas moins très insuffisant, surtout dans une ville habituée à la profusion et au confort. Le jour de l’an 5048, une révolution éclata à la Legatie, renversant le Bey Simra Edermidj et réinstaurant la République. Les mercenaires commencèrent aussitôt à s’inquiéter pour leur paye. Des factions se formèrent au sein de la garde. Nirag, mis au courant par ses nombreux espions dans une ville dont c’est d’ailleurs la spécialité,  jugea que la confusion rendait propice le moment : préparé par des aventuriers et des hommes de main infiltrés, un seul assaut emporta la ville avant même que le nouveau gouvernement ait pu se réunir.

En trois ans, non seulement le territoire de l’Empire avait été quasi-intégralement été libéré, mais encore s’était-il accru de cet inestimable joyau qu’était Zevjapuhr. Pour la première fois de son histoire, l’Empire accédait à une mer autre qu’orientale. Pour la première fois également, il réunissait trois des plus grandes villes du monde: Zevjapuhr, Ilnaemb, Orfajaz.
Néanmoins, comme bien souvent dans son histoire, l’Empire était à reconstruire, de fond en comble. Nirag restait dal Naù, et nullement empereur. D’ailleurs, la question dynastique se posait ouvertement, les droits du généralissime à la couronne n’étant admis par personne. Un bâtard sur le trône d’Ilnaëmb ? A qui ferait-on avaler cela ?

Nirag étant un stratège, il imagina donc une nouvelle stratégie. L’un de ses plus proches compagnons s’appelait Er-Lion de Goldhelm, descendant d’une petite mais fort ancienne maison noble de l’Empire dont la religion était traditionnellement Ukkoiste, Athénianne ou Tyrienne. N’échappant pas à la règle, Er-Lion était de surcroît Paladin; or,Nirag remarqua que si le comté de Goldhelm n’était peut-être pas particulièrement mieux ou moins bien administré qu’un autre, tous en revanche y manifestaient une confiance de fer en leur suzerain. De cette constatation il tira l’idée de situer son action sur le terrain éthique. Il confia aux Paladins la mission de reconstruire par leur exemple la moralité de l’Empire, et de désigner en lieu et place d’une administration en lambeaux, les personnes localement dignes de confiance. C’était une démarche transversale, ne s’appuyant sur aucun des corps ou ordres établis : nobles, guildes, cités, peuple ou leurs représentants traditionnels mais il pensait que les Paladins, par l’exemple qu’ils allaient donner et la confiance qu’ils allaient inspirer, par l’irréprochable probité de leurs desseins, convaincraient le peuple de l’Empire qu’une nouvelle ère de justice commençait. Cette démarche avait un précédent puisque traditionnellement les Paladins d’Empire Dil et Glade gouvernent respectivement Dilanovia et Urf Dürfalls. Bref, les Paladins d’Empire allaient être ses missionnaires.
Ce plan réussit parfaitement. Si ce Nirag avait la confiance des Paladins, comment ne pas avoir confiance en lui ? Cette confiance devint contagieuse. Du noble au marchand, du mage au paysan, du prêtre au brigand, une intense vague de confiance se répandit dans le pays ; confiance en Nirag, confiance dans le destin de l’Empire, confiance dans les institutions, confiance en soi-même.
Non sans habileté, il choisit pour épouse Eliana de Vries, descendante directe d’Irwin IX par les femmes, et également fille d’un des plus riches marchands d’Ilnaëmb : les enfants qu’il aura d’Eliana auront l’air légitime aux yeux des nobles les plus sourcilleux en matière dynastique. Or il y a grand nombre de ces nobles, tels la branche de Colstone qui ne s’est pas éteinte avec la mort de Cyne bien que ce dernier laissât trois filles. Ainsi une Ariana de Colstone, fille aînée de Cyne, obtint-elle contre son allégeance de relever un nom dont les petits-enfants du Grand Nirag entendraient encore parler.

Rien ne caractérise plus le génie de Nirag Ier que sa polyvalence. Acharné à la guerre, à la diplomatie, aux affaires de la Cour, il l’est tout autant à la tête de l’Etat. Il tient à la fois de l’illustre Coron III Conqueror pour la conquête et d’un Namrodd Ier ou d’un Irwin VI pour l’édification de l’Etat.

Comme si souvent dans l’histoire de l’Empire, le pays est à rebâtir et il faut y consacrer un règne et Nirag Ier est bien décidé à un consacrer le sien.
Pour cela, ayant beaucoup étudié l’histoire en général et celle de l’Empire en particulier, Nirag va s’appuyer sur toutes les recettes qui ont fait la fortune de ses prédécesseurs. Il n’invente rien qui ne soit déjà là en termes d’appareils ou de doctrine : Gouvernorats, Questures, Corps de Paladins, Légions, lois écrites, systèmes représentatifs, parlementaristes, articulations féodales, tout cela existe déjà. Il convient seulement de les remettre en ordre et si possible dans le bon ordre.

L’invention de Nirag est ailleurs : dans l’exemple et dans la personnalisation du pouvoir. Renouant avec les valeurs traditionnelles qui justifient le rôle du seigneur et/ou du suzerain, Nirag va dans chaque région d’Empire porter son regard et sa personne. Il prêche l’exemple et prend par lui-même des décisions allant du plus petit détail aux plus grandes affaires. Jouant d’un charisme exceptionnel, il rameute, ravive les énergies, suscite partout les adhésions, les enthousiasmes, la confiance. Voilà sans doute le maître mot du milieu du règne de Nirag : la confiance. Avec lui, l’Empire est un pays qui retrouve sa confiance.

Au plan personnel, Nirag est un homme simple aux goûts simples mais de très grande culture, fruit d’années d’études dont la plupart des nobles d’alors se sont volontiers passés. Il conserve de son passé en Naùlan un goût prononcé pour l’exercice physique personnel et même pour l’aventure : une rumeur affirme qu’il aurait fait partie du commando infiltré ayant ouvert les portes de Zevjapuhr lors de l’assaut de 5045. Il aime le métier des armes, les guerriers, les chasseurs, les rangers, les bardes.
Mais c’est surtout un infatigable travailleur et  un ascète, et donc sa cour le sera aussi. Il ne s’entoure que de serviteurs zélés et acharnés à leur labeur, de compagnons de lutte, de guerriers, mages, clercs et administrateurs renouant avec la tradition des grands serviteurs de l’Etat, choisis indépendamment de leur naissance et sur leurs mérites. Un noble de premier rang n’a droit de venir à la Cour que pendant les quatre sessions annuelles, sinon il doit rester sur ses terres pour les administrer, et Nirag reçoit régulièrement des rapports de la Questure sur l’efficacité de cette administration. Et de fait, les nobles de cette époque, ceux qui font ou relèvent les grands noms de la noblesse impériale d’aujourd’hui, les Terrel, Oakfen, Arwen, Eaglehunt et autres Chalkenmoon se piquent au jeu ; chacun essaie non seulement de servir l’Empereur mais même de surpasser le voisin à l’échelon local.
Ce n’est pas le faste mais l’efficacité qui prime à la Cour de Nirag. Le roi se consacre peu à ses enfants, quasiment jamais à la chasse, au théâtre ou à d’autres plaisirs, et exceptionnellement aux apparats et diverses solennités. Le nouveau protocole de la Cour établi sous son règne est avant tout conçu pour dégager l’Empereur des contraintes mondaines et lui laisser autant de marge de liberté que possible. L’indolence des précédents monarques, la suprématie des Ministres d’Etat, l’indépendance des grands féodaux, la soumission aux votes du Parlement, tout cela est de l’histoire ancienne. L’Empereur gouverne à nouveau en personne avec une main de fer, tout en étant appuyé par un prestige et une renommée qui le rendent incontestables.

Les grandes oeuvres de Nirag se comptent par centaines : constructions routières, drainages, aménagement de voies navigables, reconstructions et embellissements de cités, innombrables démarches favorisant l’art, l’artisanat, le commerce, l’industrie, la manufacture, l’enseignement, la recherche, rétablissement et complément des systèmes légaux, encadrement administratif du pays, rééquipement et réallocation des légions et de l’armée…
L’une des spécificités les plus marquantes de cet empereur est sans doute l’attention qu’il porte aux établissements d’enseignement, probablement influencé en cela par ses séjours Zevjans. C’est sous son règne qu’Enlight (ou Lightown) croît pour devenir devient la cité des Etudiants qu’on connaît aujourd’hui, chargée de former des talents dans les plus diverses disciplines. L’Université d’Enlight, la Paladiner School, le Haut Collège Impérial, l’Université des Mages d’Ilnaëmb devenue cœur de l’I.U.M. , la Faculté de Droit de Blumwald, le Collège Druidique de Gorlech, le Collège Suprême des Bardes de Magna Alumnae, l’Université Formuori d’Erguña, la Rivermens’ School de Corontown, la Theologianne d’Isablis, l’Ecole Navale d’Orfajaz, les Ecoles de Beaux Arts et d’Ingénierie Générale de Rwandel, l’Université Commerciale d’Empire de Northeart, l’Ecole des Cadres Militaires de Broke et de nombreux autres établissements sont l’objet de son  attention personnelle.

Sans doute ce courant de rénovation de l’Empire n’aurait-il pas été aussi sensible sans l’influence de Zevjapuhr, nouveau joyau de la Couronne Naëmbolt. On croyait que Zevjapuhr allait subir la férule impériale, or c’est en réalité le contraire qui advient. La longue tradition d’intellectualisme, de commerce et de mécénat artistique qui caractérise Zevjapuhr va envahir l’Empire pour modeler les élites impériales et jusqu’à la personne de l’Empereur.
D’abors à Ilnaëmb puis dans le reste de l’Empire naît une mode Zevjane qui tournera à l’engouement, voire au fanatisme. Pendant plus d’un siècle n’est chic, n’est valable, n’est intelligent que ce qui vient de Zevjapuhr ou s’en inspire. Le renouveau du commerce, le développement des arts et de la pensée, l’orientation d’un gouvernement libéral, légaliste et respectueux des droits individuels, l’accent sur la représentation politique et le contrôle des finances de l’Etat, le souci des élites de renouer avec des missions éthiques et utiles à la collectivité, tout cela vient des courants de pensée zevjane qui, combinées à l’exemplarité paladinesque, imprègnent profondément l’élite intellectuelle.
Une intéressante conséquence de cette imprégnation vient des grandes maisons nobles qui vont contribuer à la gloire de l’Empire. La maison d’Agle s’illustre dans des guerres contre les puissances diaboliques. La maison d’Eaglehunt monte des expéditions contre les cultes chtulhoïdes en Empire. La maison d’Oakfen s’attaque aux survivances des Evil Citadels. La maison de Goldhelm s’en prend aux Drows. Les maisons d’Arwen et de Montaygue nettoient les Barriers Orientales et les Monts de Gaïko. La Maison de Colstone met fin aux raids des barbares Berviks sur les côtes orientales. Les maisons de Terrel, de Johstarre, d’Arveïn, de Chanteveille fournissent à l’Etat des cadres militaires et civils qui assurent la paix et la sécurité en Empire.
En agissant ainsi, ces maisons nobles reconquièrent une légitimité de terrain mais aussi nationale qui leur faisait défaut depuis des décennies en rompant avec toute forme de confinement dans leurs castels ou encore à la Cour pour devenir des acteurs concrets du bien de l’Empire. Une sorte d’équilibrage tripartite des pouvoirs locaux, entre le seigneur, les députés et l’administration impériale se met ainsi en place en conservant les particularités régionales. Le seigneur re-légitimé retrouve sa fonction de lien entre la Couronne et les pouvoirs locaux en cessant d’être adversaire des uns et/ou des autres. Ce renouveau du pouvoir local en Empire en complément de la Couronne constitue un élément majeur de la seconde moitié du règne de Nirag Ier qui donne à l’Empire son visage actuel.
De ses années naùlanes, Nirag s’est convaincu que le grand effondrement de l’Empire devant les Thûzz, ainsi d’ailleurs que la plupart des catastrophes de l’histoire impériale, sont dus à une centralisation excessive, entraînant faiblesse, insuffisance et irresponsabilité des pouvoirs locaux. La doctrine de Nirag repose donc sur le fait l’encadrement par l’administration impériale (Questure et Gouvernorat) appuyé par la sécurité offerte par les Légions est plus efficacement renforcé au plan local par des pouvoirs locaux plutôt que par le parlementarisme des Nobles et des Gens. La représentation au Parlement Impérial permet d’éviter les tentations sécessionnistes ou de les faire éclore en discours et disputes dans des Chambres qui sont là pour ça plutôt que de les laisser se traduire en révoltes locales, mais elle ne remplace pas, au plan local, l’efficacité d’une collaboration tripartite harmonieuse et équilibrée entre Etat, Nobles, Gens. Fortement influencé par les pensées Zevjanes, cette charpente de l’Etat Naëmbolt va résister jusqu’à aujourd’hui.

Cette pensée ouvre la porte à un certain repliement de l’Empire sur lui-même. Le Naëmbolt contrôle un Etat si vaste qu’il s’avère autosuffisant dans la plupart des domaines. Le commerce intérieur à l’Empire suffit à lui apporter richesse et exotisme. La paix règne aux frontières et les quinze légions découragent quiconque ou presque de toute pensée agressive. La majorité des Etats de Derenworld sont des satellites économiques ou politiques de l’Empire : Farxel, Arkandahr, Marn, la Condéfération, et même les Thûzz, ex-ennemis d’hier, retrouvent vite une dépendance envers les échanges commerciaux avec le Naëmbolt. Est-ce pour autant qu’on peut parler de pax imperia ?
Dans une certaine mesure, oui. Ce qui se passe, dans le premier quart du LIIème siècle, c’est autant la sujétion de Derenworld à l’Empire que l’affirmation d’une puissance devenant incontournable. Le principal résultat de l’œuvre de Nirag est que, sous quelque aspect que ce soit, on ne peut plus penser le monde sans l’Empire Naëmbolt. Tout ce qui se décide, où que ce soit, ne peut produire d’effets d’ampleur sans l’assentiment de l’Empire.
Mais il y a des limites. La première est l’autre géant de Derenworld : le Vizan, qui contrôle Wejlar et Beliand, et dont les influences en Okhpuhr et en Tangut en font la seule superpuissance capable de rivaliser avec le Naëmbolt.
La seconde limite tient aux deux seuls autres Etats de Derenworld qui demeurent totalement indépendants du Vizan et de l’Empire : le Lowenland et surtout la République Maritime d’Avros. S’il est vrai que le Lowenland se préocuppe peu de ce qui se passe hors de ses frontières, la République, elle, n’a de cesse de s’opposer aux géants, qu’ils soient Vizan ou Empire, où qu’elle puisse agir. Abritée au bout du Tangut, la reine des océans fera tout pour empêcher le Vizan et l’Empire de s’étendre sur mer et sur terre. Si elle s’oppose ouvertement au Vizan, via nombre d’escarmouches navales, en Empire elle relaie et finance tous les mécontentements, abrite des théoriciens anti-Naëmbolts, entretient rancoeurs elfiques et naugrims… bref, elle mène une guérilla intérieure contre l’Empire qui, pour être méconnue de la plupart, n’en est pas moins très exactement perçue par Nirag Ier. Et les manœuvres avrossianes sont l’autre raison principale qui a amené l’Empereur à apporter tout son soin à la reconstitution de tous les échelons de son Etat.

Il n’est pas un coin d’Empire où Nirag ne se sera montré en personne, et plutôt trois fois qu’une. A partir de 5098 la cour tient régulièrement session foraine en hiver à Zevjapuhr, Orfajaz, Anequere, en été à Naù, Dilanovia, Corontown. L’empereur surveille personnellement les travaux de drainage de la marche d’Urfalls ou de reconstruction du port de Gelkard aussi bien qu’il assiste aux vendanges en bas-Undine ou à l’exposition biennale des tapis de Juma. Il tient lui-même les audiences de Justice Suprême, préside en personne le Parlement et le Conseil de Gouvernement. N’hésitant pas à recourir à la téléportation, il peut en une journée rencontrer aussi bien le Grand Druide de Gorlech qu’assister à un concours d’étudiants à Blumwald ou écouter une servante venue pour une supplique à la Questure de Corontown. Il incarne, selon le mot de Vernius Aguilera ,  » un Empereur Professionnel « , exemple que suivra et théorisera son descendant Kermegg II. Il est probablement l’inventeur du monarque en tant que professionnel, aussi bien dans la technicité que dans le dévouement à ce qui n’était pas vraiment, avant lui, un métier.
Son extraordinaire puissance de travail se double d’une longévité exceptionnelle. Il règne soixante dix-neuf ans et c’est le seul empereur qui mourra centenaire, âgé de cent trois ans. On dira qu’il avait contraint les Dieux eux-mêmes à le laisser vivre aussi longtemps.

Le deux taurus VM-XXIV Nirag s’est senti un peu fatigué et a interrompu la session de visa des premiers décrets de l’année. Il emporte les textes pour les lire pendant qu’il se repose dans sa chambre. On l’y allonge et on fait chercher l’Impératrice. Son premier Valet propose de lui chercher de l’eau au moment où l’Empereur s’affaisse sur côté gauche, avec à la main l’édit décidant du financement de l’extension du port de Gorlech. L’Arch-Mage Larraka, mandé en urgence, et la Healer Freïme de Diancecht constatent l’infarctus et confirment le décès par cause naturelle de l’Empereur.

Les funérailles du plus grand monarque du monde de l’époque verront un événement exceptionnel : le Haut Roi Carinlad de Dere en personne y assistera, au côté de S.M. Merin XV de Thûzzland : pour la première fois depuis des siècles les plus puissants souverains des elfes et de nains, ceux qui avaient le plus incarné la rivalité entre ces deux races, étaient côte à côte. Avec eux, les rois, souverains ou chefs de gouvernement des deux Farxels, d’Eriendel, d’Arkandahr, de Marn, d’Evriand, de la Confédération, de Prias, de Naugrim, de Norhâzad, d’Ariandor, de Bakor.

Aux pieds des murailles d’Ilnaëmb qu’il avait fait reconstruire le peuple de l’Empire entier semblait s’être massé. Sur toute la longueur la muraille avait été voilée de noir et il n’y avait personne aux créneaux. Le catafalque fera douze fois le tour de la cité de façon que chacun ait pu s’en approcher pour le voir. A la nuit tombante, le cortège rentra dans Ilnaëmb par la porte d’Orient, passant entre des jeunes gens des Ecoles et Universités de tout l’Empire, puis remonta le Grand Pont désert jusqu’à la Cité Intérieure avec derrière lui la foule qui se pressait car pour la première fois, conformément aux dernières volontés de l’Empereur, on lui en ouvrait les portes. Suivi par le peuple, le cortège passa devant chacun des temples de la Cité Intérieure où chaque Grand Prêtre l’attendait sur le parvis pour le bénir. Enfin, il s’arrêta devant la longue façade du Palais où tous les nobles et dignitaires de l’Empire, les serviteurs du Palais, des amis de l’Empereur, sa garde personnelle, ses vieux compagnons, des soldats, des clercs, des gens de service, des artisans, des artistes, des mages, des professeurs émérites, tous mélangés et de toutes races, immobiles, alignés sur plusieurs rangées, formaient comme des pans de muraille de vivante.
Il était près de minuit. Les douze chevaux noirs menés par ses fils Nirag II et Coron et suivis de ses six petits-fils et huit petites-filles étaient arrêtés sur la Place du Parvis. La foule rejoignit ceux qui attendaient devant la façade. De grands feux et des mâts porte-torches éclairaient la scène. Personne ne disait mot ; on n’entendait que les crépitements des brasiers et souvent des hululements des hiboux qui nichent dans les toits des hautes tours de l’enceinte intérieure, comme si Athéna avait en personne veillé sur l’Empereur.

La Grand’Porte qui ne sert que pour les naissances, les mariages, les avènements et les morts des Empereurs Naëmbolts était ouverte. Entre ses deux battants de bronze décorés de panneaux aux armes de l’Empire se tenaient Larraka, le vieux compagnon de Nirag et Arch-Mage de l’Empire, Eliana Naëmbolt, Impératrice désormais Douairière, le Grand Prêtre Antoine Fonclaire d’Osiris, Exécuteur des Cérémonies Funèbres, et la Prêtresse Venediane servante d’Athéna, confidente et guide du défunt empereur. Au plus haut de la tour de la Clepsydre, le veilleur attendait lui aussi. Quand il fut minuit, il commença de frapper douze fois le grand bourdon du Deuil.
Au douzième coup, douze jeunes gens l’Empire, six filles et six garçons venus de douze provinces de l’Empire, ôtèrent le cercueil du charroi et le portèrent sur leurs épaules pendant que Valiandim, Maître Barde de la Cour, jouait le Treizième Chant du Cantique des Rois, le Chant du Renouveau. Ils disparurent à l’intérieur du Palais d’où l’on entendait le chant repris par toute la foule sur le parvis et dans toute la Cité d’Ilnaëmb. Ensuite, conformément aux volontés de Nirag, on fit servir à volonté sur de grandes tables devant le Palais Impérial des galettes au miel, des crêpes fourrées, du lait vanillé, de l’eau et des fruits car le Grand Deuil interdit de manger de la viande et de boire de l’alcool pendant six jours.
Sous le Palais, les douze jeunes gens passèrent devant les rois et les ambassadeurs assemblés dans la Salle des Grandes Audiences. Là, deux rois représentant des ennemis les plus acharnés de l’Empire, Carinlad Minyatar Derë prononça la prière des morts des elfes Sindars, puis Merin Quinzième Thuzz’n’Tar, ex-ennemi de Nirag, et Throïm N’zer Shedad Narzâdum, roi des Naugrim et ami de Nirag, celle des nains.
Puis les douze jeunes gens reprirent le cercueil et le portèrent dans la Salle de l’Aigle, au milieu de toute la famille Naëmbolt assemblée. De là il fut mené par ses fils dans la Crypte des Empereurs, sous l’Ailendil, où le Grand Prêtre d’Osiris et l’Arch-Mage Larraka veillèrent à ce qu’il repose à jamais en paix, au centre de son pays. En exécution du testament, Larraka préleva le cœur du défunt souverain, qui repose près de sa tour dans la forêt de Naù.

Laisser un commentaire