Une Histoire de l’Empire Naëmbolt – 6e partie

19 mai 2014 par Kazz → Atlas

NaëmboltsDire qu’on m’avait demandé d’être synthétique… Je suis désolé mais les événements et personnalités des récentes années de l’Empire sont tels qu’il m’est impossible de faire plus court. Car il me semble impossible de donner réellement à comprendre l’état actuel de ce vaste pays, qui est à tous points de vue au centre de DW en son état actuel, sans expliquer ce qui change avec Bucklry, l’impact de la crise de la Succession de Marn, ou la manière dont Kermegg II le réforme pour en faire ce qu’il est aujourd’hui. En particulier, que ce soit la société de l’Empire, sa diplomatie ou son gouvernement actuels, pratiquement tout est mis en place ou conditionné par les règnes de Kermegg II et Nirag II. Ces éléments font partie de l’histoire de Derenworld depuis sa conception et servent en quelque sorte de rouages de base à ce qui a produit l’histoire postérieure, laquelle correspond au « vécu » des joueurs, puisque le D&D sur Derenworld commence en 5167, avec l’avènement de Nirag III au décès de Kermegg II.
Je reconnais bien volontiers que j’aurais peut-être mieux fait de commencer par là plutôt que d’opter pour une approche uniquement chronologique depuis l’origine de l’Empire. Car, paradoxalement, s’il ne fallait faire qu’une seule page web des sept (eh oui…) que comptera finalement l’histoire de l’Empire Naëmbolt, ce serait celle-ci, la sixième. Et vu la longueur de cette sixième, il en faudra une septième qui sera cette fois assurément dernière et correspond aux règnes de Nirag III et de Dandria Ière.
De façon à alléger le texte, j’ai rejeté en fin de page des notes non indispensables à la compréhension de l’histoire. Un document séparé (pdf) accessible sur ce lien présente la généalogie de l’actuelle dynastie.

O.C. 4/2014


CHAPITRE SIX : LES SUCCESSEURS DU GRAND EMPEREUR

L’invisible Neraël Ier

Nerael Ier est un vieillard de 66 ans lorsqu’il monte sur le trône qu’il va quitter un an plus tard. Il a vécu dans l’ombre de son père et est mort pareillement : au moment de ses funérailles, celles de Nirag Ier sont encore dans les mémoires. De ce court règne, il ne reste quasiment aucune trace. D’autant que Neraël Ier possède un signe assez particulier : il est le premier empereur dont on sache avec certitude qu’il était exclusivement homosexuel, caractéristique qui n’a pas précisément contribué à son prestige. Mais il semble surtout que le seul fait d’accéder (enfin) à la Couronne ait suffi à achever ce nouveau monarque, bien que des rumeurs malveillantes affirment qu’il aurait été empoisonné sur les instructions de sa propre mère qui ne voulait pas qu’une fiote pareille régnât sur le trône de Nirag. D’autres y virent la conséquence d’une éducation à la fois négligée et exagérément sévère à l’encontre d’un garçon écrasé d’avance par le poids historique et la forte personnalité paternelle. Malheur au successeur d’un grand roi, dit un proverbe farxlan.

Nirag II ou l’ humble vainqueur de Bucklry

Frère du précédent monarque, il semble lui aussi comme accablé par la succession de ce père si fameux. Comme Nerael Ier, et comme sa mère, l’Impératrice Douairière Eliana, il est de santé fragile et de peu de prestance ; maigre, de petite taille, yeux marrons, cheveux gris sur un crâne prématurément dégarni, le nouvel empereur n’enthousiasme pas grand-monde. Il est par surcroît alors de notoriété publique et aujourd’hui couramment admis qu’en réalité, tant sous Nerael que sous Nirag II, c’est Eliana qui gouverne. Ces empereurs semblent avoir borné leurs décisions à lui demander : comment faisait papa ? et leurs décisions à appliquer la réponse qu’ils recevaient d’elle.

L’innovation majeure du règne de Nirag II tient en la reconstruction du Grand Lazaret d’Ilnaëmb, auquel il offre un quartier complet de la ville. Mais la principale affaire territoriale, héritée de Nirag Ier, est alors la question de Zevjapuhr, qui fait l’objet de maintes revendications et convoitises : Empire, Vizan, mais aussi républicains ou monarchistes locaux. Sachant le grand Nirag Ier mort et enterré et estimant que le nouvel Empereur est un faible, le Kaliph de Vizan Urion Shotoka croit au printemps 5126 le moment venu de tenter une guerre éclair pour s’emparer du territoire zevjan, prétextant des révoltes locales appelant à la restauration du Bey de Zevjapuhr.

Urion Shotoka est un grand monarque, qui règne aussi sur le Beliand et le Wejlar. Ses relations avec le Thûzzland sont excellentes, il multiplie les démarches à la Cour de Marn pour se faire de mieux en mieux voir du roi Edvig, qui a succédé à Throdrik, et il tient Nirag II, qu’il a un temps vainement essayé d’avoir pour gendre, en aussi piètre estime que la Cour d’Ilnaëmb ; il est en paix avec Avros, allié avec l’Okhpuhr, il a maté le Saint Etat de Farxel qui lui paie tribut : que Zevjapuhr bascule, et pourrait bien naître alors une sorte d’alliance sous influence ou d’allégance vizaner capable d’encercler mortellement le Naëmbolt. C’est une réalité peut connue, tant est fort l’éclat de Nirag Ier, que la pérennité de l’Empire s’est aussi jouée sous le règne de Nirag II.

Nirag II va alors prendre son courage à deux mains et  la grande décision de son règne, hors le Lazaret d’Ilnaëmb : il va déléguer la conduite de la guerre au tout jeune Maréchal Corowen d’Agle pour qu’il la mène avec la seule armée impériale. Il suit certes en cela l’avis de quelques conseillers et en premier de l’Arch-Mage Larraka mais s’aliène sa propre épouse, une grande part de la Cour, la plupart des nobles, des marchands et du peuple qui tous sont las des conflits militaires que connaît l’Empire depuis des décennies et souhaitent un recours aux mercenaires, voire une paix rapide avec le Vizan.

La guerre de 5126

(voir aussi article détaillé sur la campagne et la bataille de Bucklry)

Corowen d’Agle sait que le Vizan a un temps d’avance sur lui et que son attaque a certainement été préparée de longue date. Zevjapuhr est à une extrémité de l’Empire, à l’extrémité d’une pointe de son territoire qui prend naissance à Isablis. Pour couper tout lien entre Zevjapuhr et le reste de l’Empire, il suffit donc au Vizan d’occuper le Sablern et de mettre le siège devant Isablis.
C’est bien ainsi que les choses se passent ; le 5 Bélier 5126, trois armées Vizaner sous les ordres du général Raja Pashrad Ralussientan envahissent l’Empire en se dirigeant respectivement vers Zevjapuhr, Djebaïr et Isablis, mettant sas difficulté en déroute les forces impériales. En moins de dix jours, elles atteignent sans rencontrer de résistance sérieuse ces trois villes où elles mettent le siège. Djebaïr, peu défendue, tombe en deux semaines (les cartes figurent dans l’article Bucklry). Toutefois le général Ralussientan, constatant qu’il a aisément éliminé la légion impériale qui était censée protéger le Sablern, voit aussi s’ouvrir la route du cœur de l’Empire : vers Nederia, Orandreth, et pourquoi pas Ilnaëmb ou Corontown ? L’armée de Djebaïr est disponible, ça vaudrait le coup de tenter une poussée vers le coeur de l’Empire ou vers le nord, en allant vite et créant assez de désordre pour empêcher le Naëmbolt de rassembler ses légions dispersées et ainsi les affronter une à une.
Mais Urion Shokota ne partage pas cet avis. C’est trop facile, c’est un piège : c’est évidemment de ce côté là que l’attendent le gros des forces impériales déjà rassemblées près de leurs bases et loin des siennes, pour une grande bataille où se jouerait le sort de la guerre. Il y a certainement mieux à faire, par exemple en prenant la route d’Henrys et au-delà Enlightown et encore au-delà Ilnaëmb ; une route menant aussi vers les montagnes centrales donc vers la frontière avec le Vizan… qui demeure relativement proche de ses lignes de ravitaillement… pendant que l’armée qui a pris Djebaïr « fixera » les forces impériales en Undinielle, faisant croire qu’on vise Nederia… Oui, c’est le bon choix : longer les frontières derane et vizaner vers l’est puis le nord-est, emporter Henrys au passage, continuer par un mouvement de faux jusqu’à  prendre à revers l’armée impériale devant Ilnaëmb, quel coup de tonnerre… Laissant une force relativement réduite maintenir le siège d’Isablis, Urion Shotoka donne l’ordre à ses armées de marcher sur Henrys, première étape de son nouveau plan stratégique. Ainsi, au lieu de contribuer au siège de Zevjapuhr, la deuxième armée de vizan se divise en deux : une force d’écran vers Nederia, l’autre rejoignant une super-armée ainsi devenue suffisamment nombreuse pour prendre d’assaut la ville d’Henrys.

Ce brillant calcul n’a qu’un seul inconvénient : Corowen d’Agle l’a également fait. Il a laissé Djebaïr quasiment sans défense, repliant ses forces sur Zevjapuhr pour soutenir le siège. Il a laissé la Vème légion dépouillée de la moitié de ses effectifs donner l’impression de se faire battre à plate couture en Sablern et se réfugier dans Isablis. Il a laissé celle-ci affronter les périls d’un siège, laissé en même temps l’Empire perdre quelques unes de ses plus belles et riches terres agricoles. Il n’est pas à la Cour, où le mécontentement gronde, il n’est pas à Orandreth, où la population commence à paniquer, il n’est pas avec les Zevjans et Isableris qui souffrent de la faim, il est avec ses légions, qui attendent dans la forêt au nord et autour de Henrys . Et le 24 Taurus 5126, dans le village de Bucklry, à quatre lieues de Henrys, arrive tranquillement l’avant-garde d’une armée vizaner, qui n’a rencontré aucune résistance en neuf journées de marche depuis le Sablern. C’est le début de la plus fameuse bataille du siècle. Les vizaners qui ne s’attendaient pas à un affrontement à cet endroit, ne connaissent pas le terrain, et ne sont pas préparés tactiquement, sont défaits, puis encerclés, puis massacrés. Bucklry n’est pas une déroute mais un anéantissement, la plus la plus sévère défaite jamais subie par le Vizan, un Redrock terrestre. Ses conséquences sont considérables et d’ampleur mondiale.

A court terme, Urion de Vizan comprend instantanément qu’il a perdu et reconnaît aussitôt sa défaite. Pour sauver ce qui peut encore l’être, c’est-à-dire les apparences, il lève « spontanément » les sièges d’Isablis et Zevjapuhr, sollicitant et obtenant un retour au statu quo ante bellum en échange du renoncement du Vizan à toute souveraineté directe ou indirecte sur Zevjapuhr. Ce prix semble plutôt mince pour une campagne qui paraît avoir bien plus coûté à l’Empire qu’au Vizan, ne serait-ce que parce que pas un mètre carré de terre vizaner n’a été envahie. Mais Nirag II et son conseil restreint ont entendu le rapport détaillé de Corowen d’Agle et l’ont revérifié : le quart des effectifs des armées vizaner n’est plus, dont plus de la moitié des meilleurs, laissant le pays dépourvu de capacité offensive terrestre pour longtemps. Ce qui signifie, vue l’ampleur des territoires sous son contrôle, qu’il n’a plus les moyens d’assurer ce contrôle. Surtout, Bucklry a changé la perception qu’a le Vizan du monde et de lui-même ; d’Accran à La Horde se pose la même question : mais qu’allions-nous faire là-bas ? Ainsi, après Bucklry, le Vizan a inconsciemment déjà commencé de se replier sur lui-même, surtout lorsque l’aura et le volontarisme d’Urion Shotoka ne seront plus là pour le porter vers l’avant ; il va perdre le contrôle du Beliand, puis du Wejlar, puis le tribut farxlan, puis sa suprématie navale sur la Mare Majore, en un long déclin qui se poursuivra dans le siècle suivant avec l’extinction de la dynastie Shotoka. Mais dès Bucklry, il n’est plus qu’une menace fantôme pour l’Empire ; le « siècle vizaner » peut bien continuer quelques années, voire décennies, il a ce jour-là passé son zénith.

Si faible est le charisme de Nirag II qu’il arrive encore qu’on attribue par erreur Bucklry au règne de Nirag Ier. Ce qui illustre aussi combien le peuple d’Empire a conscience du caractère décisif de ces journées de Taurus 5126 dans l’histoire de son pays. Près de cent ans plus tard, pratiquement toutes les indications et promesses contenues dans Bucklry se sont réalisées.

Le règne voit aussi une évolution du mode de gouvernement du pays, démontrant que son système politique peut réussir autant en étant centré sur la personne d’un monarque aussi éclatant que Nirag Ier que lorsque le pouvoir est exercé par une  sorte de collectivité comme cela sera le cas sous Nirag II et l’avait déjà été sous une Corelia auparavant . L’Empire a conçu un génie militaire comme Corowen d’Agle, qui a été repéré et promu et auquel Nirag II a su maintenir sa confiance malgré une stratégie osée. Son administration a maintenu l’ensemble du pays globalement calme pendant une guerre dont il ne voulait pas et a sans difficulté obtenu tout le crédit financier nécessaire à mener une guerre de grande ampleur avec sa seule armée régulière. Tout cela en dit long sur la fiabilité des institutions.
Le talent de Nirag II, auquel l’histoire rend peu justice, consiste à avoir compris et admis qu’un Empereur ne peut plus gouverner efficacement seul ce qu’est devenu un pays aussi vaste. Le rôle prédominant de l’Impératrice douairière ouvre aussi une nouvelle époque à la Cour d’Ilnaëmb : celle où on écoute les femmes. Nirag II faisait grand cas des opinions de sa mère, mais aussi de son épouse, l’Impératrice Zilline, née de Marn, qui lui donne trois enfants, deux garçons et une fille. A deux siècles de distance, Nirag II consacre la politique de gouvernement de l’Impératrice Corelia la Sage.

Nirag II n’a pas le temps de bénéficier d’une popularité que son règne discret, et humble aurait dû lui valoir. Il meurt loin d’Ilnaëmb, assez bêtement, d’une blessure infectée, qu’il a contractée pendant un séjour en montagne destiné à calmer ses quintes de toux, et contre laquelle son organisme, affaibli par l’âge, ne parvient pas à se défendre. Même sa mort passa inaperçue.
Néanmoins, au terme du court règne de Nirag II, l’Empire n’a plus de véritable rival sur Derenworld. il ouvre sur deux façades maritimes. Il a réussi à maintenir l’apogée territorial atteint sous Nirag Ier. Aucun pays n’a depuis lors osé l’attaquer frontalement.

Kermegg II le Réformateur.

Kermegg II est le fils aîné de Nirag II. Le nouvel empereur est jeune, a belle allure, l’œil et les cheveux noirs, un côté romantique un peu ténébreux. Il aime les tournois, les courses de chevaux, les randonnées, ne craint pas de payer physiquement de sa personne, a été parfaitement éduqué à l’Université d’Enlight : tout du parfait prince destiné à restaurer le prestige de la Couronne.

Toutefois, le jeune monarque est en réalité sous la double tutelle de sa grand-mère, l’increvable Eliana, âgée de plus de 100 ans, et de sa mère, l’impératrice Zillina, qui toutes deux ne s’entendent guère entre elles. La mort de l’impératrice Eliana en 5132 résoud cette situation. Néanmoins, le nouvel empereur n’apprécie pas l’atmosphère de sa Cour, faite de retenue et d’intrigues, qu’il appelle le billard à trois bandes. Dès 5133 il décide de confier la Cour d’Ilnaëmb à son épouse Gerdreyna et part visiter son pays. Il ne va d’ailleurs pas cesser de le visiter, le parcourant en long en large et travers, pendant plus de vingt ans, affirmant sans cesse et partout la présence de la Couronne, comme le faisait Nirag Ier. Et comme le faisait Nirag II, il s’en remet pour gouverner au jour le jour à des ministres qu’il choisira selon leurs compétences plutôt que leur naissance.

Le voyageur

En quelques années, pas une province qui n’ait son Questeur, Gouverneur, Sénéchal, Prévôt nommé personnellement par l’Empereur. La présence fréquente ou insistante du monarque va même finir par irriter plusieurs grands nobles de l’Empire qui n’ont guère l’habitude que l’Empereur vient sur place se mêler personnellement de leurs affaires. Mais la couverture de la quasi-intégralité du territoire par les nouvelles Quinze Légions, payées par la Couronne Naëmbolt et à son seul service, a ses vertus calmantes.

Au cœur de son règne Kermegg II dispose, sur tout le territoire, de près de 50000 hommes d’armes et de 20000 fonctionnaires dépendant directement de son autorité personnelle. Où qu’il soit, vingt clercs du Cabinet personnel de l’Empereur reçoivent, dépouillent, lisent, analysent, synthétisent des rapports reçus de tout le pays. Chaque jour l’Empereur en prend connaissance durant son Conseil Privé, et chaque jour il envoie des réponses, des questions, des ordres, des mandements. Kermegg II théorise autant qu’il exemplifie un monarque professionnel moderne, dont s’inspireront ensuite bien des chefs d’Etat ou de gouvernement tels aujourd’hui Erowin Daël de Lowenland, Rhunring de Wejlar, Karl-Maria de Marn, John-Daniel Arveïn Prince Consort Naëmbolt. Son principe consiste à gouverner non pas tant au sommet qu’en parallèle à son propre gouvernement. Le postulat de base de Kermegg II est en effet que toute Cour et tout gouvernement royal ou impérial ont toujours intérêt à cacher certaines choses au monarque, à commencer par leurs propres erreurs et fautes. En ce sens, il se différencie de Nirag Ier, qui se reposait beaucoup sur les grandes maisons impériales.

Ses voyages le conduisent d’abord en Orient, dont il veut raffermir les liens avec la Couronne, considérablement affaiblis sous le règne de Nirag Ier. Ces voyages ont beaucoup influencé Kermegg II ; entre 5133 et 5139 il passe plus de cinq ans à visiter Orfajaz, Haldwarrow, Rwandel, Gorlech, Dilanovia ; en 5141 il descend l’Undine depuis la vallée d’Arlve jusqu’à Zevjapuhr ; en 5144 il s’invite en Avros ; en 5147 il parcours la Confédération ; en 5148 il est l’hôte de l’Evriand ; en 5151 il conduit lui-même une ambassade secrète à Viris.
Contrairement à son grand-père, qui ne se départissait jamais de sa majesté de monarque, Kermegg n’hésite pas à voyager incognito afin de mieux rencontrer et connaître ce qui est, ce qui fait mais aussi ce que pense le peuple ou toute personne qui n’aurait pas osé la même franchise en face de l’Empereur. S’il apprécie particulièrement Enlight (il y étudie longuement les règnes de ses prédécesseurs et en particulier Namrodd Ier, Irwin II, Corelia et bien sûr Nirag Ier**) et Orfajaz où il séjourne souvent, on le retrouve aussi passant l’été parmi les chevaliers de Prias, recevant à Henrys les forestiers de Cyria, jouant l’employé chez un boutiquier d’Angwäven, passager d’une caravane qui remonte la Nevaïn…
Pendant tout l’hiver 5139 il s’enferme dans Castle Broke pour y réfléchir à son règne et coucher par écrit ses idées. Il fera la même chose en 5145 à Haldwarrow et à nouveau en 5152 à Orfajaz. Car sous ses dehors de beau prince aux humeurs parfois impulsives, Kermegg II est en réalité un homme d’une grande profondeur intellectuelle, un souverain méthodique qui prend soin de coucher sur son journal personnel de longues notes relatant ce qu’il apprend ou découvre, un penseur qui réfléchit à son métier d’Empereur. En cela il n’est pas le premier, mais aucun de ses prédécesseurs n’a auparavant établi de méthode de gouvernement adaptée au Derenworld du VIe millénaire*.

L’impulsion donnée aux expéditions privées.

Des années de conflits ont occasionné nombre d’horreurs sur l’ensemble du continent et même si plusieurs règnes ont éradiqué les restes de la G.E.C. en Empire, il demeure une foultitude d’endroits : forts, souterrains, cavernes, vallées, forêts, où des bandits, humanoïdes et autres monstres ont eu l’opportunité de s’installer et prospérer depuis des décennies, voire des siècles. Or l’immensité du territoire impérial décourage toute entreprise centralisée d’expurgation exhaustive de ces « evil spots » alors que d’autre part, les moyens locaux sont souvent insuffisants. Pour y remédier, Kermegg II institutionnalise le recours à des compagnies d’aventuriers, qui peuvent utiliser la magie sans craindre la Convention de Bakor, sont souples et ne coûtent pas un denier au Trésor, en échange d’exemptions fiscales (Edit de 5140). A eux de purger l’intérieur comme les marches de l’Empire de leurs indésirables. Cette innovation sera bientôt adoptée au-delà de l’Empire car elle donne des résultats spectaculaires. En outre, à l’utilité du rétablissement de l’ordre ou de la sécurité du territoire s’ajoute l’opportunité ainsi offerte à tout individu, quelque soit son origine, d’accéder à des richesses et statuts élevés, renouvelant ainsi le personnel impérial et bousculant les privilèges établis des puissants de toutes natures, dans droit fil de la volonté « kermeggienne » de démocratisation et de mobilité sociale.

Une volonté de transformation sociale

De ses voyages, l’Empereur a tiré une grande confiance dans le peuple, les individus, la machine de guerre des Légions, et en les quelques conseillers à la fidélité éprouvée qui forment son Conseil Restreint : Larraka à la Maisonnée Impériale, Corowen d’Agle aux Armées, Xer-Lion of Goldhelm à la Diplomatie, Baradur Chalkenmoon à la Justice, Dward Clemoorëa aux Infrastructures, Zulfir Bnumbu aux Services Spéciaux, Aldebaran Vries aux Finances, Shaketaï Hunga à l’Administration Civile ; soit notamment un arch-mage, un naïgaki, un utumno, un demi-elfe, un marchand affairiste, un troisième cadet de maison noble : rien de commun avec les précédents Conseils peuplés de grands noms et de la famille impériale***.
Sous Kermegg II, c’est aussi la société de l’Empire qui prend son visage actuel avec l’émergence d’une puissante bourgeoisie fondée sur le commerce, la production intermédiaire, les services. Cette bourgeoisie acquiert un rôle fondamental de mobilité sociale soutenue par un empereur qui met le mérite économique, intellectuel, artistique au même rang que les prouesses d’épée, la propriété foncière, l’étiquette nobiliaire. Car la valeur cardinale de Kermegg, la seule qui l’impressionne vraiment, c’est le travail.

L’élévation du Parlement

Pour consolider au plan politique sa vision sociale, Kermegg II promulgue une série de lois qui, entre 5146 et 5149, aboutissent à ériger le Parlement en pilier essentiel de la Couronne. Il s’inscrit dans le droit fil de Nirag Ier poursuivant l’objectif classique de contrecarrer les prérogatives des nobles, clergés et leurs ordres, ou encore Guildes, jusqu’à leur rendre impossible de résister à une décision consacrant un accord entre Couronne et Parlement. Mais Kermegg a en réalité la volonté que le Parlement devienne plus qu’un simple supplétif de la Couronne : un lieu d’exercice d’excellence individuelle et d’expression des diverses tendances de l’opinion, un véritable organe démocratique inspiré par le Sénat d’Avros. Il institue donc une rémunération des parlementaires ainsi que leur hébergement gratuit à Ilnäemb, double leur nombre, mais en réserve le vingtième à des nominations par la Couronne. Il oblige aussi les villes à élire au moins le tiers de leurs parlementaires au suffrage universel direct plutôt que censitaire ou indirect ; sous le contrôle des Gouverneurs, elles doivent aménager des lieux (tribunes) où tous peuvent s’exprimer au moins quinze jours par an pendant au moins deux sessions séparées de six mois, permettant que lettrés, entrepreneurs, artisans entre autres soient directement élus sans avoir eu besoin de l’agrément préalable d’un corps constitué. Toutefois, ailleurs qu’à Ilnaëmb et quelques autres cités scrupuleusement légalistes, soit essentiellement Blumwald, Rwandel, et Gelkard, ce dessein se heurtera souvent à la réalité matérielle d’élections manipulées par les potentats locaux.
Néanmoins la noblesse, prise en tenaille entre les villes et la couronne, cesse de prédominer dans la conduite des affaires du pays. Au plan local, elle devient quasi impuissante dans les grandes villes dotées d’une administration centrale. En revanche, dans les campagnes, les petites villes, le noble conserve un pouvoir de quasi-souverain, notamment dans l’est du pays.

Contre et pour l’argent

Au cours de son règne, Kermegg est conduit à se méfier de plus en plus des clergés, des nobles, de l’International Trade Guild, et plus généralement de tout type d’organe qui pourrait rivaliser avec la Couronne.
Régnant sur un territoire qui barre le continent de Zevjapuhr à Rwandel, Kermegg entend profiter de cette position de force face à l’I.T.G. dont l’Empire représente pratiquement la moitié des revenus. Son règne est vu par l’I.T.G. comme une véritable calamité. L’Empereur commence par lui soustraire le contrôle des ouvrages d’art des principales routes puis l’oblige à baisser les tarifs valables en Empire sous la menace de lui substituer une Guilde Impériale du Commerce. Ensuite il la contraint à reverser une partie de ses bénéfices sur le commerce international au Trésor Impérial. En 5138 il ôte à l’I.T.G. le privilège d’agréer les Guildes locales de commerce, d’artisanat, ou d’industrie. En 5141 il institue une surtaxe de 50% aux marchandises transitant par l’Empire. Dans le même temps, il conclut directement avec le Thûzzland et les deux Farxel un accord de libre-échange entre les quatre pays, auquel adhère partiellement le Vizan cinq ans plus tard. Et à partir de 5152, il laisse des pirates s’établir impunément sur les côtes de la Falathmoon Sea pour aller piller des navires marchands d’Avros commandités par l’I.T.G. (c’est l’origine des Corsaires de Iolbec qui existent encore à ce jour en Arkandahr).

C’est qu’en réalité, la politique kermeggienne a un prix élevé. L’entretien, la paie, l’hébergement des quinze légions permanentes ou d’une administration impériale dont les effectifs coûtent une fortune. L’entretien des forteresses et châteaux assurant la défense du territoire, des routes et ouvrages d’art, le recours aux services spéciaux, les multiples interventions directes de la Couronne dans les affaires locales, le soutien aux institutions démocratiques, à l’enseignement, aux pauvres finissent par représenter un gouffre financier alors même que les innombrables grands travaux et multiples voyages de Nirag Ier ou encore la guerre de 5126 ont lourdement endetté le Trésor Impérial.
Mais si Kermegg peut se permettre toutes ses audaces et réformes, c’est aussi qu’il hérite de Nirag Ier et Nirag II un  pays reconstruit, une société tournée vers l’avenir et la modernité, un peuple serein et confiant, et surtout une puissance sans rival terrestre sérieux depuis Bucklry. Le Trésor va peut-être mal, mais qui oserait chercher noise au Naëmbolt ?

Les traces indélébiles de la Succession de Marn

En 5151 et 5152, Kermegg manœuvre très prudemment lors de l’affaire de la Succession de Marn, (cf. Derenworld v°3, p.54) cherchant à tout prix à éviter une guerre qui mettrait aux prises le Wiestmark et Marn et où l’Empire serait aspiré. Sa diplomatie de bons offices, impeccablement mise en oeuvre par un infatigable Xer-Lion de Goldhelm, est déterminante dans la scission pacifique d’un peuple pourtant réputé pour son caractère ombrageux. Saluée comme une réussite diplomatique pour l’Empire, l’affaire de Marn laisse cependant des traces profondes à la Cour impériale et certains ressentiments chez les Variks.

Nirag Ier avait pourtant inauguré une tradition « marnophile » à la Cour impériale, manifestée notamment par le choix renouvelé d’épouses marner pour les deux empereurs lui ayant succédé, cas unique dans l’histoire Naëmbolt. En l’absence (quasi continuelle) de Kermegg II à Ilnaëmb, c’est l’impératrice douairière Zillina, descendante directe de la famille régnante de Marne, qui régnait de facto à la Cour, où elle avait sous sa coupe autant qu’en affection l’impératrice en titre Gerdreyna qu’elle avait elle-même choisie pour épouse de son fils. A l’occasion de la crise de Succession Marner, Zillina espéra allier définitivement Marn à l’Empire en unifiant les deux pays sous la Couronne du futur Nirag III ; cette ambition s’écroula devant le net refus de Kermegg II tant pour lui-même que pour sa descendance, qui lui valut l’inextinguible rancœur de son épouse Gerdreyna avec laquelle les rapports étaient déjà tendus. Zillina conçut alors d’installer un Naëmbolt à la tête de Marn et en particulier son second fils Namrodd devenu Baron Chanteveille-Montclair qui présentait l’avantage de fréquenter assidûment la Cour d’Ilnaëmb et d’être tendre envers sa maman. Elle intrigua longtemps avant d’être découverte par Larraka, lui-même alerté par des agents de Zulfir Bnumbu. Larraka rapatria d’urgence le monarque qui déboula dans le salon maternel où eut lieu une scène mémorable qui se termina par ces mots :
– Si j’étais un homme, mon fils, je vous…
– Ma mère, si vous étiez n’importe qui d’autre, vous seriez en train de vous taire.
L’impératrice douairière, devenue livide, tourna les talons et se retira en silence et sans révérence dans sa chambre, accompagnée par l’épouse de l’empereur, ce qui doublait l’affront. Comme Namrodd s’apprêtait à en faire autant, Kermegg le retint par le bras et lui dit doucement.
– Namy, tu ne veux pas entrer là-dedans.
– Sire, avec…
– Et tu ne veux pas être roi de Marn.
Namrodd regarda l’empereur à peu près comme s’il lui venait de lui révéler être en réalité une grenouille qu’un baiser avait transformé en prince. Kermegg continua sur le même ton sans le regarder.
– Namy, j’aime bien t’appeler comme ça, ça me rappelle mon unique frère avec qui j’aimais jouer plutôt que Messire le Baron Chantetruc. Namy, tout le monde t’aime, tu es d’ailleurs très aimable, et ça n’a aucune importance. Parce qu’il n’y a qu’une seule personne au monde dont l’amour t’est précieux, et cette personne c’est ton frère, moi, le Naëmbolt Imperator qui Regit Humanos. Car pour avoir une couronne, il faut déjà avoir une tête et ici, dans cette pièce, il n’y a pas une tête qui tienne sur ses épaules sans que je l’approuve. Larraka, murez cette porte, immédiatement.
L’Arch-Mage impérial sursauta avant de s’exclamer :
– Sire, depuis Irwin VI, l’emploi de magie dans le Palais est interdite.
L’empereur dévisagea son conseiller mais Larraka, Arch Mage qui en avait vu d’autres, soutint son regard. La voix resta de Kermegg demeura tranquille, mais dénuée de toute trace de douceur .
– Irwin VI a cessé de régner depuis trois siècles, c’est son successeur qui vous l’affirme. Vous voulez une écrit Larraka ? Vous craignez pour votre postérité ? Vous songez à vous justifier devant l’histoire ?
– Sire…
Kermegg l’interrompit d’un petit geste de la main.
– Larraka, par cette porte ont passé deux personnes qui ont outragé votre empereur. Si vous ne la murez pas immédiatement, des maçons le feront ; et ce ne sera pas la seule chose que d’autres feront aussi bien que vous.
Le ton glacial , le regard noir, un léger pli au coin des lèvres ne laissaient aucun doute sur les intentions impériales. Devant Namrodd épouvanté et Kermegg impassible, Larraka lança le Wall of Stone emmurant deux impératrices dont leur mère.

Il faudra l’intervention personnelle de Clodomir de Marn pour les libérer, après plus de trois mois d’emprisonnement en plein palais impérial. Ce que Kermegg mettra à profit en échangeant cette libération contre la promesse d’un pacte de paix avec le voisin Wiestmark. Ses enfants resteront très marqués par cette séparation d’avec une mère et une grand-mère qu’ils adoraient et fréquentaient tous les jours. Kermegg ne les verra d’ailleurs que très peu : il sait qu’il n’est ni un bon père ni un bon éducateur, à l’instar de Nirag Ier, mais aussi que les sacrifices nécessaires à y remédier sont incompatibles avec ce qu’il conçoit de sa destinée. Il ne manifeste d’ailleurs aucune tristesse à la mort de son second fils, l’énigmatique Lusher, âgé de deux jours, né si fragile que personne ne prétend l’avoir jamais vu.
Outre ses deux enfants légitimes survivants, Kermegg II a engendré probablement au moins deux douzaines de bâtards non reconnus. Une rumeur tenace fait de l’actuel roi de Wejlar l’un d’eux. Gerdreyna et Namrodd ne lui pardonneront jamais à Kermegg, pas plus qu’ils ne s’interrogeront sur leurs propres erreurs. Une fracture s’est instaurée dans l’Empire entre la Cour et la famille impériale d’une part, la personne et les proches serviteurs ou conseillers du monarque d’autre part. Elle assombrit les dernières années du règne.

Les dernières années

L’empereur vieillissant devient méprisant, cassant, ne plaçant sa confiance qu’en ses serviteurs les plus proches. Sa détestation de la Cour est proverbiale, son hostilité aux nobles à peine voilée. Ils le lui rendent bien, ne ratant pas une occasion de dénigrer sa politique, quitte à user de la calomnie. En Empire, Kermegg est aujourd’hui assez peu considéré : un bon monarque certes, habile et prudent au plan international, ayant œuvré à consolider l’Etat au plan local, mais un transmetteur de la Couronne qui n’a pas su former sa descendance. Ce n’est pas le successeur de Nirag Ier mais le préparateur de Nirag III que l’on retient.

Ce sont les autres pays : Wejlar, Evriand, Farxel, Lowenland, Arkandahr, Confédération qui vont lui rendre justice en s’inspirant de ses réformes, attitudes, lois, idées. Kermegg II fut moins un consolidateur ou un bâtisseur qu’un révolutionnaire silencieux. Le règne qui ressemble le plus au sien est sans doute celui de l’Empereur-Moine Irwin IV : inflexible volonté, dévotion à l’Etat, opposition aux ordres établis, passion pour une ville : Kermegg II est amoureux d’Orfajaz et le seul Empereur Naëmbolt à y être inhumé, ultime marque de défiance envers une Ilnaëmb qui ne méritait sans doute pas tant d’hostilité.


NOTES

*Dans sa doctrine, Kermegg cherche principalement la réponse à trois questions: qu’est-ce que l’Empire aujourd’hui, que dois-je faire pour lui, comment le faire ?
Il conclut que l’Empire a atteint son étiage sous le règne de son grand-père Nirag Ier ; il n’a nul besoin d’acquérir des terres supplémentaires mais seulement de pouvoir perdurer et se renforcer en son état actuel. Toute extension territoriale supplémentaire en ferait un Etat tellement vaste qu’il ne pourrait que susciter à terme la coalition des autres contre lui. Donc toute extension territoriale de l’Empire est le germe d’une guerre mondiale.
En outre le peuple déteste la guerre. Personne, en Empîre, ne veut la guerre. Elle détruit, elle appauvrit, elle est une calamité. Il faut donc prévenir la guerre ce qui implique d’une part proscrire toute action diplomatique susceptible d’y conduire, d’autre part disposer d’une force armée suffisante à éviter de la subir.
Le monarque doit donc maintenir la paix à l’aide d’une armée. En temps de paix une armée sert autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, autant à dissuader de la guerre qu’à la faire. L’armée n’est pas la seule illustration de la puissance mais elle est la plus tangible. Ne pas en avoir, c’est avouer ne pas avoir de puissance ; pareille faiblesse attire et même suscite l’ennemi.
L’armée doit être sûre, elle doit être évidente, elle doit se tenir toujours immédiatement prête à toute forme de guerre. La sûreté de l’armée interdit qu’elle dépende, même indirectement, de toute autre autorité que la Couronne, ce qui implique que la Couronne seule la finance.
La diplomatie doit conduire à assurer à l’Empire suffisamment d’alliés pour d’une part rendre la guerre très coûteuse à l’ennemi, d’autre part rendre aisé de la porter sur son territoire. Ces alliés doivent donc être choisis et répartis de façon à assurer toutes les frontières de l’Empire : idéalement, chaque frontière (nord, sud, est, ouest) doit être munie d’au moins un allié.
Ces principes résument toute la politique étrangère de Kermegg II et constituent son apport à l’héritage de Nirag Ier

** S’il est, comme son grand-père Nirag Ier un grand voyageur et un réformateur, il aboutit parfois à des conclusions radicalement inverses de son illustre prédécesseur. A la différence de Nirag Ier, Kermegg accorde peu d’importance à l’éthique des Paladins, qu’il estime trop idéale pour être applicable. Il croit à la centralisation administrative, seul moyen à ses yeux d’unifier un pays aussi disparate.
En revanche, il a comme Nirag identifié Avros et plus généralement l’argent comme son principal rival. Comme Nirag également, il se méfie de la Cour, il a une vision professionnelle de son rôle, il est focalisé sur l’importance des infrastructures matérielles et sociales.

*** Kermegg poussera même jusqu’à la provocation : en 5142, il visite l’Ilnaëmber et le Heart sans même entrer dans Ilnaëmb ou Orandreth. En 5145, il entre certes dans Ilnaëmb mais pour dormir dans une auberge d’étudiants dans Nearena. En 5146 le voici enfin à son Palais de l’Ailendil où il s’enferme en en chassant sa Cour qu’il ne réunit qu’une fois par semaine dans les jardins de Greenboro, la contraignant à venir et siéger au milieu du peuple.

[ Chapitres 1 à 6 sur l’ancien site, zone ‘Encyclopédie > Pays & Contrées’ ]

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