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Sultanat d'Okhpuhr
Sa Suprême Grâce le Sultan Djahramed V Ydenyad, à Okhpuhr. Géographie | Création | Castes | Histoire |
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Ce pays, à l'extrême sud-ouest de Derenworld, se situe entièrement dans la péninsule d'Ohr (quasiment (im)prononçable: essayer 'Ohr' ou 'Okr' ou encore 'Ohrhn'...) et des terres qui y donnent accès. Climat chaud, voire aride, puisque l'Okhpuhr (prononcer la finale en "Poueur") compte au moins deux fois plus de désert que de terres cultivables.
L'Okhpuhr fertile se situe
dans l'est du pays, à la naissance de la péninsule. Les terres sont
d'origine volcanique (les volcans sont depuis longtemps éteints) donc étonnament
fertiles malgré une médiocre pluviosité.Cette médiocre pluviosité
fait que le corps de la péninsule d'Ohr est aux quatre cinquièmes
un désert. Ce désert est de sable le long de la façade sud de
la péninsule, montagneux en son centre centre, et de rocailles le long
du flanc nord. Non seulement il est infertile mais de surcroît, il ne présente
guère de ressources minières.Il comporte en revanche de nombreuses
oasis, chacune étant le coeur du territoire d'une des dix tribus nomades
qui y vivent.
Cette extrême sécheresse est un sujet d'étonnement pour les géographes
spécialistes; en effet, la petite chaîne de montagnes qui barre le
sud du pays et l'isole du fertile Southend ne peut faire à elle seule que
les nuages se détournent du pays ou s'abstiennent de l'arroser. L'explication
de ce phénomène est attribuée à des causes inconnues ou
surnaturelles.
L'Okhpuhr désertique n'intéresse que les nomades, les bandits ou pirates,
les monstres ou humanoïdes; les Okhpuhrans stricto-sensu, ceux de l'est,
s'en désintéressent la plupart du temps. En revanche, l'Okhpuhr oriental
bénéficie de la vallée de l'Aramwed, fleuve qui prend sa source
dans la forêt lowenlander de Baër. Cette partie du pays est très
peuplée au point que les régions les plus exploitées connaissent
une densité d'habitants parfois effarante.
On sait peu de choses de l'origine de l'Okhpuhr car la plupart des manuscrits hiéroglyphiques antérieurs à sa fondation ont été détruits lorsque cet Etat s'est constitué. Ce qui est certain, c'est que des explorateurs wejlans traversèrent le pays et, compte tenu du refus poli mais ferme des tribus de se joindre à leur pays, continuèrent jusqu'au bout de la péninsule pour y fonder, à son extrême, le premier Southend, fief du Royaume de Wejlar. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'Okhpuhr fut longtemps la province occidentale de Zevjapuhr et l'Ouest une province éloignée du Wejlar. Les conflits entre tribus, la lutte entre les disciples de Set et ceux du reste de la descendance de Râ alliés aux disciples de Manhoteb aboutirent à une victoire de Râ du côté Est, vers Zevjapuhr, mais à une victoire de Set du côté Ouest, c'est-à-dire vers Okhpuhr. Ce qui s'est passé ensuite demeure assez mystérieux, mais la conséquence en fut l'apparition massives de gobelins, gnolls et autres créatures similaires assez peu sympathiques, repoussant vers l'ouest les tribus nomades humaines. Cependant, certaines de ces tribus, avec l'aide et l'incitation du clergé de Set, prirent le train en marche et, s'associant aux gobelins et gnolls, réussirent envahir l'intégralité de la péninsule jusqu'au Southend dont ils massacrèrent ou réduisirent en esclavage la quasi-totalité des habitants. Après quoi, ils laissèrent le terrain aux mains des non-humains, et s'en retournèrent vers l'est où ils repoussèrent les zevjans et fondèrent le Sultanat. Fondation sur le mode électif car Quinnabar, le général en chef qui les avait menés à la victoire, alors au pinacle de sa gloire, trouva dès son retour une mort aussi subite qu'inexpliquée. Nishbey Ier fut donc élu, et constitua le pays selon un modèle social intangible depuis lors, fondé sur cinq castes hiérarchisées. Ce modème mérite qu'on s'y arrête.
a) La caste des nobles détient tous les pouvoirs, à l'exception de ce qui concerne les prêtres. Elle a seule accès à la propriété foncière, seule le droit de posséder et négocier des esclaves. Elle élit le Sultan, qui nomme les Beys, gouverneurs de régions, tous les éligibles étant obligatoirement Pashahs. Le nobles sont divisés en deux groupes: Pashahs et Bashaws, les Pashas étant constitués des seize plus anciennes familles, les Bashaws étant les autres. Le Sultan l'est à vie, mais le titre ne se transmet pas à sa descendance qui peut cependant être candidate. Chaque famille de Pasha ne peut présenter qu'un candidat, mâle, à l'élection et chacun de ces candidats doit avoir été accepté par les prêtres, qui ne peuvent refuser plus de la moitié de ceux qui leurs sont proposés, et toujours en accepter au moins deux.
b) La caste des prêtres jouit des mêmes prérogatives que les nobles mais à l'intérieur des temples ou complexes de temples seulement. En revanche, elle reçoit annuellement un lourd impôt que lui versent les nobles, et c'est elle qui est en échange garante de la fidélité des guerriers.
Les prêtres n'ont pas le droit de guerre entre eux, et veillent à éviter les guerres privées, en collaboration avec le Sultan, ainsi qu'à la sécurité de celui-ci. Il y a autant de prêtres que de nobles dans la haute bureaucratie. Les clergés les plus représentés sont ceux de Set, Hadès, Hermès, Poséido, Arioch, Ptah, Dyonisos et Nephtys.
c) La caste des hommes d'armes a pour mission de veiller au bon fonctionnement de l'ensemble du système, c'est à dire éviter les conflits entre les castes supérieures, et assurer la soumission et l'ordre dans les castes inférieures. Elle se compose de deux sous-castes:- d'une part les guerriers ("J'Hrinas"), c'est à dire une élite, supérieurement entraînée, au service et directement rétribuée par l'Etat ou le Sultan, Les Beys, les Nobles et les Prêtres, seuls à avoir le droit de les employer, attachés à eux pour la vie, qui forme le noyau de l'armée, de la marine et de la police.
- d'autre part les "Sharans", de loin les plus nombreux; des individus, mercenaires, ou groupes de mercenaires, ou milices privées, qui tiennent leur droit de porter des armes d'un guerrier pour un temps déterminé ou une mission spécifique.Le droit aux armes est transmissible à un descendant mâle au choix de son titulaire. S'il n'a pas de descendance directe, il peut le léguer à un parent. Si cela est également impossible, il peut le vendre ou le léguer à qui bon lui semble, avec l'assentiment de son maître.
Un autre trait caractéristique de cette caste est qu'elle ne peut être propriétaire de biens immobiliers. Toute propriété d'immeuble amène la perte du droit des armes et pour un guerrier l'esclavagisation. On notera enfin que les mages sont considérés comme des hommes d'armes.
d) La caste des serviciens (Nuykis) regroupe ce qui pourrait passer pour une petite bourgeoisie, les artisans, prestataires, financiers. On notera que les commerçants ne sont pas titulaires du droit de commercer, même s'ils possèdent leur fonds de commerce, et doivent détenir une licence octroyée par un noble ou par le sultan, contre pourcentage, dont la durée maximale peut aller à vie. Les serviciens ont accès à la propriété mais ne peuvent avoir d'esclave, ne peuvent posséder de la terre, ni d'autre maisons que celle d'habitation et celle où ils travaillent. Ils ne peuvent s'associer ni en guilde, ni en entreprise. Cependant, ils sont libres de changer ou cesser leur entreprise comme bon leur semble à condition de ne pas quitter le pays, et ne peuvent se voir ponctionner plus de 66% de leurs profits bruts.
e) Enfin, la triste caste des esclaves, fort nombreuse, sert de main d'oeuvre à tout et tout faire, principalement agricole et minière. Les esclaves ne peuvent en effet être employés dans les villes et dans les métiers relevant des prérogatives des serviciens ni, évidemment, détenir des armes, sauf à titre très temporaire, pour mater d'autres esclaves ou en cas de danger. On notera que tout non-humain est considéré comme un esclave, y compris elfes, nains ou petites gens. Les esclaves ont leurs propres hiérarchies de contremaîtres, sous-contremaîtres, ouvriers. Une sous-caste à part est celles des marins et galériens, qui ont le droit de combattre sous certaines conditions. Un esclave n'a aucun droit, à rien, pas même sur son propre corps. Un maître peut exécuter un esclave comme bon lui semble, sans en référer à quiconque. Pour cette raison, il généralement admis que le statut de l'esclave en Okhpuhr est pire qu'en Vizan, voire en Tangut. Les esclaves ne peuvent être éventuellement affranchis qu'à cinquante ans révolus. Bien rares sont ceux qui vivent aussi longtemps.
Le Sultanat connut à
ses débuts divers problèmes. D'abord, des nomades rebelles se maintenaient
dans le désert de Toar, réfugiés
dans les montagnes lors de l'invasion, et redescendus depuis lors. De tout temps,
ils demeurèrent quasiment inexpugnables, mais passèrent la plupart
de leur temps à se colleter avec des humanoïdes. Plus grave fut le
fait que les Nobles, très vite, devinrent de gros poussahs paresseux, peu
préoccupés de maintenir l'ordre dans un territoire dont l'essentiel
était qu'il continue de leur rapporter de quoi vivre avec munificence.
Les clergés s'épuisaient les uns les autres en guerres plus ou moins
larvées. Peu à peu, il apparut que c'était les hommes d'armes
qui contrôlaient en fait la situation. Les clergés s'interrogeaient,
se demandant même s'il ne fallait pas reprendre le système à
zéro, avec de nouvelles élites. Ce fut alors que le Sultan Djahr'med
Ier eut l'idée de se constituer une garde privée, une élite de
l'élite d'hommes à la fois guerriers, procureurs et gouverneurs, qui
lui permettrait de maintenir l'ordre dans son pays. Les meilleurs d'entre eux
deviendraient gouverneurs. L'idée rencontra un vif succès auprès
des cadres de familles nobles et ce fut l'origine des Beys (les gouverneurs),
et d'une garde Noble (la Garde Blanche) qui constitue l'appareil d'Etat. Plus
tard, on découvrit des mines de diamant et de pierreries, d'autres de sel,
des carrières de jade, des veines de platine, bref, un sous-sol d'une exceptionnelle
richesse où il suffisait d'envoyer les esclaves extraire ce qu'on allait
vendre à Zevjapuhr. La capitale et le Sultanat tout entier prospérèrent,
s'offrant même le luxe d'une annexion de Zevjapuhr pendant quelques dizaines
d'années sous l'autorité d'Ibneleus Ier, un Sultan particulièrement
compétent et stratège dans l'âme. Les révoltes successives
de tribus nomades rebelles, les raids de gobelins qui formèrent le Royaume
de Toar dans la partie centrale de la péninsule menacèrent parfois
le Sultanat mais jamais au point de mettre en péril sa survie. Combinée
à son isolement géographique, une diplomatie particulièrement
avisée, sachant à merveille se mettre du côté du plus fort,
déposant un Sultan pour retourner leur veste s'il le fallait, permit à
ce pays de taille finalement modeste de survivre sans gros problème en
évitant toute guerre prolongée avec ses puissants voisins Lowenlander
ou Vizan.
Ces derniers temps, le Sultanat a eu le désagrément de constater la
réémergence du Southend, renaissant miraculeusement par l'action d'un
groupe d'aventuriers, mais aussi la satisfaction de voir les gobelins du Toar
pratiquement éradiqués par l'action de ces mêmes aventuriers
alliés aux tribus nomades rebelles. Un modus vivendi s'est depuis lors
établi entre le minuscule Southend, soutenu par le Lowenland, et l'Okhpuhr,
allié des Lich-Kingdoms.Cet équilibre
est fondé sur un désert servant de zone-tampon entre les deux Etats,
dans lequel coexistent les rebelles nomades, les débris des humanoïdes
du Toar, et quelques bases de pirates qu'il est bien difficile d'aller chercher
aussi loin. L'actuel Sultan, Djahramed V, a trente-neuf ans, et est du dernier
bien avec les Lich-Kings.
Issue des considérables richesses minières du pays et de leur monopole
agricole, la munificence des Palais des Pashas et Bashaws, de leur mode de vie,
de leurs fêtes, n'a sans doute que peu de rivales sur Derenworld. Les deux
mille chars peints de l'un, des 18.000 robes en satins et fils d'or de l'autre,
les sept cents concubines d'un troisième, les dalles d'or et platine du
salon d'un quatrième, les neuf cents colonnades de jade et lapis marquant
l'accès au palais d'un cinquième... Parfois, leur richesse se répand
jusqu'à l'écoeurement des étrangers. Leur parler bizarre, à
l'accent guttural étonne aussi souvent que leurs moeurs et coutumes déconcertent.
Mais il ne faut pas se leurrer sur des gens apparemment insupportables de cynisme
et de fatuité. Des siècles de maintien au pouvoir témoignent
d'une intelligence traditionnellement transmise et assurée par des éducations
complètes, universelles, et impitoyables, confiées aux prêtres,
et dont seuls les meilleurs émergent, voire survivent. D'autre part, l'arrogance
des hommes d'armes, le mépris des prêtres, la xénophobie générale
s'avèrent fort énervants pour le voyageur. Le dénuement des esclaves
(le suicide est un des principaux problèmes des maîtres) l'émeuvent,
inspirent la pitié, voire une rage impuissante. Restent les serviciens
et les marins, les vrais Okhpuhrans pour beaucoup d'étrangers, les seuls
à faire preuve d'hospitalité, d'ouverture, et, diront les mauvaises
langues, d'intelligence.
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