Du point de vue des orcs

7 octobre 2018 par Kazz → Société

(repris des pages de l’ancien site)

De toutes les races de Derenworld, les orcs sont les seuls à avoir fourni une opposition massive, continue, et efficiente, à celles de l’Ohar’s Scroll. Synonymes d’ennemis, de laideur, de haine, qui sont-ils, que sont-ils ? Monstres ? Horreurs ? Peuple élu ? Victimes ? On essaiera ici d’y voir un peu plus clair sans parti pris et sans infravision.

Origine des orcs

La naissance des orcs est sujette à maintes variantes. Pour résumer la thèse non orc, les orcs sont un avatar (au sens classique du mot) de la Genèse des humains ; selon les elfes, ils proviendraient d’un ratage dont se serait emparé un obscur dieu du nom de Gruumsh pour tenter d’imiter l’œuvre divine véritable ; pour les humains ils sont une mutation de leur race opérée par Gruumsh et exploitée ensuite, notamment par des mages, thèse à laquelle les nains se rallient.
En tout état de cause, les orcs sont des monstres à allure humanoïde dont la principale caractéristique est l’exploitabilité, précurseurs en cela des trolls, gobelins, ogres et tous autres monstres humanoides qui semblent souvent n’être apparus que pour se voir utilisés par des puissants à des fins malveillantes. En témoigneraient notamment la faiblesse de leur intelligence, leur piètre sens de l’organisation, la brièveté de leur durée de vie, leurs limites en matière technique, culturelle, sociale.

Le point de vue des orcs est, on s’en doute, sensiblement différent. A la différence des Eühls et des Duergars, les orcs ne résultent pas d’une scission à l’intérieur d’une des races considérées comme originelles : c’est donc la Genèse elle-même, les fondements du monde, qu’ils remettent en cause.

Pour eux, la perfection fut créée par Gruumsh, dieu fondateur et initial au même titre qu’un Hadès, Arioch, ou Wotan. La jalousie des autres divinités devant cette  » Magna Opera les amena à se liguer contre Gruumsh, tandis que des suivants tels Maglubiyet, Vaprak, Yeenoghu etc…tentèrent ensuite de l’imiter de pâle et vile façon. Perfection en puissance physique, prolificité, force mentale, constitution et robustesse ; perfection par l’harmonie de cette race avec les conditions de la sélection naturelle, principe essentiel de l’univers à laquelle elle s’accorde pleinement ; perfection par la pureté originelle du caractère orc, la simplicité et l’évidence de ses passions, de ses principes, de ses buts, de ses valeurs : droit du sang, sélection naturelle, tribu, fécondité, domination. Bref, les orcs étaient nés pour le monde, ce monde qui leur a été volé par les elfes, d’abord traîtreusement par le fourbe Corellon Larethian, puis par ostracisme à l’intigation de Frey, Râ, Balder ou Isis, puis à nouveau couvert du Ohar’s Scroll, comme ces mêmes elfes ont volé le monde aux Dragons sous couvert de l’affaire du Dragonlore, laquelle n’est jamais qu’une réécriture de l’histoire par les vainqueurs d’une guerre.

Ainsi, les orcs respectent et craignent les dragons, seuls adversaires qu’ils tiennent pour véritablement supérieurs, parce qu’ils considèrent que ceux-ci ont été pareillement victimes du pouvoir des elfes. Selon la doxa orc, les dragons ont été dépossédés et exterminés par les elfes qui ont tenté de faire le même coup à à peu près toutes les autres races, à commencer par leurs propres frères les Eühls et par leurs plus anciens alliés les nains, à l’exception des hobbits, puérils esclaves, et parfois des humains, leurs instruments favoris.
Les éléments fondamentaux de cette thèse sont très largement repris par à peu près toutes les races et genres humaniformes absentes du Ohar’s Scroll, et ils sont nombreux : Trolls, Ogres, Gobelins, Kobolds, Gnolls, Géants…

Les orcs dans l’histoire

Il n’est pas contestable ni contesté par les orcs que ceux-ci ont été instrumentalisés à maintes reprises, notamment par les Mages dans les temps pré-Bakoriens. La plupart des grands envahisseurs et fléaux de Derenworld, tels un Hornst ou un Keraptis, ont utilisé le ressentiment des orcs qui en faisait des alliés faciles et peu regardants à la dépense en sang. Mais pour les orcs, ces grands Mages furent des alliés objectifs du pouvoir humano-elfique, dans la mesure où ces affaires se sont toujours terminées par la défaite de leur race et par de lourdes pertes en vies. Il a fallu des millénaires avant que l’affranchissement de ces multiples jougs aboutissent aux Seconds Héritiers d’Hornst et surtout à la Great Evil Coalition (G.E.C.) où les orcs sont pour la première fois traités sur un pied de parfaite égalité avec n’importe quelle autre race. Ces événements historiques instaurent des régions à dominante orc sur le continent, notamment en de nombreux endroits du Tangut, en Great Anarchy, en Arkandahr, dans le nord du Vizan, dans le centre-est de l’Empire (cf. carte infra). On parle de régions dans la mesure où l’organisation sociale et les mentalités orcs, notamment la structure famille/clan/tribu, les empêchent de créer les éléments d’un Etat au sens humain du terme.

Le ressentiment est dès lors la principale caractéristique mentale des orcs. Les orcs sont intimement des revanchards de mille défaites, humiliations, mises à l’écart. Revanchards d’un aspect physique tenu pour repoussant par les autres races auxquelles, pourtant, ils estiment à beaucoup ressembler, en tout cas nettement plus qu’un troll. Revanchards de la domination des autres races rivales et des démonstrations de leur supériorité technologique et sociale. Revanchards du combat entre Gruumsh et Corellon. Revanchards de la défaite de la Great Evil Coalition. Revanchards de tout. Les dieux préférés des orcs, dans le panthéon humain, sont Set, Horus et Arès.

Structuration sociale des orcs

L’orquitude est structuré en familles / clans / tribus. A tous les échelons, le pouvoir est autocrate. Généralement les mâles règnent sans partage mais ce n’est qu’une situation de fait et il existe plusieurs cas de structures sociales orc où ce sont les femelles qui détiennent le pouvoir.
Les divers clans diffèrent considérablement au sujet de la composition familiale. Certains bannissent la polygamie/polyandrie. D’autres socialisent tous les rapports, chaque individu appartenant à une sorte de vaste harem. Les petits sont élevés selon les lois de la sélection naturelle et avec pour objectif de déterminer le plus fort et quelles qu’en soient les voies : ruse, malignité, tempérament, physique etc…, seul compte le résultat. Ce type d’éducation, qui entraîne une mortalité infantile considérable, n’est possible que par la très grande fertilité des orcs.
En général, l’orc est socialisé très tôt : la structure familiale orc ne peut s’occuper longtemps d’un petit parce qu’elle en a d’autres à fabriquer et la brièveté de l’espérance de vie moyenne des orcs rend rare, voire exceptionnelle, la présence de grands-parents . Dès qu’il peut marcher et s’exprimer, le petit orc donc est livré à un des clans de jeunes, selon son âge, où il va apprendre à se débrouiller tout seul sous la garde de femelles devenues par l’âge infécondes. Par la suite il grandira (ou périra) et deviendra guerrier, serviteur, shaman, chef peut-être…

La famille orc, quand elle existe, est un noyau composé d’un maître (ou rarement d’une maîtresse), de sa compagne ou son harem, d’enfants en bas âge, de serviteurs et d’esclaves.

Le clan, qui tient parfois lieu de famille, représente une entité restreinte à un territoire et composée d’orcs de la même tribu. La population d’un clan peut varier d’une douzaine de familles à plusieurs centaines d’individus.

La tribu
est un ensemble d’orc issus du même sang et adoptant des mœurs communes. La tribu rassemble généralement des centaines voire des milliers d’orcs mais pas forcément au même endroit. Il en existe plusieurs dizaines de connues, mais les statistiques font défaut.

Les orcs connaissent cinq classes hiérarchisées : les esclaves, les serviteurs, les guerriers, les shamans, les chefs.

Les esclaves peuvent servir à tout et ne sont pas propriétaires de leur existence.

Les serviteurs sont propriétaires de leur existence, ce qui signifie l’exigence d’un motif valable pour les tuer ; ils représentent toutes les activités qui ne ressortent pas de la guerre, à l’exception de la chasse.

Les guerriers
sont ceux qui assurent la défense et la conquête, la gloire du clan. Les chasseurs en font partie ainsi que certaines professions directement liées ou auxiliaires : ingénierie militaire, conseillers, dressage d’animaux etc… Seuls les guerriers ont pouvoir de reconnaître un chef à un clan ou une tribu. C’est leur soumission à ce chef qui vaut reconnaissance. Ils sont le cœur de la civilisation orc.

Les shamans et witche
s représentent une frange à part, et qui se coopte. C’est unique chez les orcs. Les shamans passent parmi les jeunes orcs, enquêtent et décèlent ceux dont les qualités les préparent à devenir shamans, et les élèvent dans le culte de Gruumsh et/ou de son sous-panthéon. On notera qu’il existe une proportion beaucoup plus importante de femelles dans cette classe que dans toutes les autres ; les shamans possèdent leurs propres serviteurs et esclaves qui ne sont pas soumis aux autres autorités du clan.

Les chefs
sont ceux des guerriers, parfois des shamans, qui se sont imposés comme tels. La transmission de cette qualité par filiation est exceptionnelle. Le chef de clan ou de tribu réunit une hiérarchie autour de lui et décide des actions à entreprendre dans l’intérêt du clan ou de la tribu ou dans le sien propre. On notera que l’action d’un chef de tribu peut toujours s’avérer rejetée par une partie de ses clans auquel cas la contrainte résoudra le problème dans un sens ou dans l’autre ; c’est donc, en général, uniquement pour changer de chef qu’on s’opposera à lui parce que pour un motif moindre, le moyen de résolution du conflit restera identique.

Sociétés orcs

Le clergé est la base de la conscience orc en tant que peuple, race, mémoire. C’est lui qui garde la trace des événements, la légende et la doctrine, ne serait-ce que parce qu’il représente l’énorme majorité des lettrés orc. C’est lui qui enseigne la logique et le savoir. Il revêt une énorme importance pour la plupart des orcs, supérieure sans doute à ce qu’on rencontre chez les nains, elfes et humains. Tout orc se tient pour un enfant de Gruumsh et si cela n’empêche pas plusieurs individus de s’en éloigner, soit par périodes soit même pour adhérer à d’autres religions, tant qu’il y a du sang orc dans ses veines, il y a Gruumsh en lui. Le clergé est extrêmement souple dans sa façon de procéder, ses rituels sont formellement peu exigeants, mais en compensation des sacrifices considérables sont exigés. Le sous-panthéon Gruumshien est intégré dans le culte de Gruumsh ce qui signifie que révérer par exemple Ilneval est aussi révérer Gruumsh ; en effet, contrairement à ce qui se passe à l’échelon mortel, les immortels orcs ont toujours fait preuve d’une loyauté remarquable qui est aussi une des sources principales de la conscience de race des orcs.

D’une manière générale, les orcs souffrent d’un manque de technologie et d’organisation sociale qui vont de pair et forment un cercle vicieux. L’absence de place d’échanges de denrées, d’informations, de culture, que sont les villes, avec leurs nécessaires contraintes de sédentarisation, entraîne un déficit technologique qui lui-même interdit l’instauration de ces centres. En outre, la jalousie, la cupidité, l’envie de pouvoir, ravaleraient vite ces villes au rang d’enjeux de conflits et les laisseraient rapidement en ruines ; cela s’est vérifié par d’innombrables cas de figures issus de villes humaines tombées aux mains des orcs.
Le système social et éducatif des orcs leur interdit le minimum de préceptes moraux, de confiance, et de rigueur nécessaires à la pérennisation d’une ville. En outre, les orcs ne sont en majorité pas sédentarisés au sens où une part considérable d’entre eux refuse des activités de paysannerie ou d’artisanat, c’est-à-dire la base nécessaire à toute configuration urbaine, et le préalable au développement technologique et commercial. Les orcs préfèrent plutôt piller ou réduire en esclavage les races inférieures (hobbits, humains, etc…), ce qui leur apparaît la voie à la fois simple et glorieuse de se procurer ce qui leur fait défaut.
L’orc moyen n’est pourtant ni paresseux, ni inapte au travail. C’est plutôt qu’il n’en a pas la structure mentale, le goût, les préceptes, la culture. Il n’a pas non plus le goût de l’argent, qui n’est conçu par la plupart que comme un simple moyen, un palliatif au troc. Il envisage un monde des faibles et des forts, les forts étant bien entendu les orcs, le démontrant parla contrainte physique, et les autres races réduites à les servir en accomplissant des tâches auxquelles ils ne se considèrent ni prédisposés ni tenus.

C’est pourquoi, hors Tangut, le seul (et plus ancien royaume) orc est celui de la forêt d’Obsidienne, au centre-est de l’Empîre Naëmbolt, apparu aux temps de l’épopée de Hornst. Cependant, depuis quelques décennies, en certains endroits, notamment Great Anarchy (Urukinia), il a été démontré que les orcs pouvaient tenir des cités ou des fiefs à la manière humaine. La Great Evil Coalition a été le facteur déclenchant de ce mouvement et l’une des grandes guerres  » raciales  » de l’histoire récente de Derenworld. La G.E.C. a démontré que les orcs pouvaient s’unir, au moins temporairement, avec succès puisque leurs forces, certes alliées à maintes autres, pouvait parvenir à dominer tout le continent, ce qui est précisément leur credo depuis la nuit des temps. Même si la G.E.C. représente une période somme toute brève de l’histoire de Derenworld, cette démonstration fait encore la fierté de beaucoup de tribus orcs et elle a plus que contribué à faire prendre au sérieux, non seulement en tant que menace, mais aussi en tant que concept, l’idée d’une nation orc.

Il y a maintenant longtemps qu’en Great Anarchy, au début sous la férule de mages puis ensuite par eux-mêmes, les orcs forment la population majoritaire ou la première minorité de plusieurs villes ou villages. Les puissantes cités de Gorsh et Poutak en témoignent. Les orcs se montrés aptes à la vie urbaine et notamment à l’artisanat, mais aussi à l’agrticulture et la pêche organisée, développant des fermes porcines et même la culture céréalière. Cependant, il convient de noter que les orcs n’étaient initialement jamais seuls mais encadrés ou en concurrence avec d’autres races, notamment les humains. Il n’y a guère d’exemple connu de cité de grande taille  » purement  » orc.

Tout cela n’empêche d’ailleurs pas les orcs de  » proliférer «  ; en témoigne la carte des principales zones connues d’implantation orcish majeures, c’est-à-dire sous contrôle au moins partiel de tribus orcs : la réunion de ces territoires en un seul ensemble constituerait un pays de taille plus que respectable.
Certes le concept d’Etat, de nation, de cité, demeure étranger à des tribus qui se contentent largement d’une implantation territoriale du moment que les ressources en chasse et/ou esclaves et/ou pillage sont suffisantes.

Préférences orcs

La haine des orcs a en premier les elfes pour objet (et réciproquement). Plus précisément, les Sindars et Ariaquendi. Ils détestent certes aussi les Aldaquendi, mais ces elfes des bois ne sont pas leurs pires ennemis au plan idéologique qui demeurent ces elfes qui ont voulu dominer Derenworld et en évincer les orcs.
Ce même ressentiment s’étend envers le Wejlar, l’Evriand, Avros et le Lowenland, pays dont l’histoire fut à un moment ou un autre étroitement attachée aux elfes.
A l’inverse, le Vizan et l’Empire, notamment le Gaïko, grandes puissances humaines, méritent considération : ce sont des adversaires redoutables.
Le Tangut, le Vizan, l’Arkandahr, certains endroits du Varikland (Isenheim), contrées où la faiblesse ou parfois la complicité des pouvoirs centraux ou locaux leur donne libre accès à des territoires, sont appréciés.

Les orcs accordent aux nains le crédit d’avoir combattu les elfes et de continuer de le faire au sujet des drows ; par ailleurs, les nains prétendent régner sous terre, ce qui n’est pas la préoccupation première du peuple orc.
Les orcs méprisent les hobbits et les humains, valets ou vassaux des elfes, qu’ils considèrent faibles physiquement et moralement. Parmi les humains, ils haissent en particulier les mages, les plus corrompus d’entre eux, parce qu’aussi les plus redoutables, à l’exception notable des Bakorians, dont ils ont parfaitement compris qu’ils les protègent objectivement des autres mages.
Toutes les autres races humanoïdes, tels les kobolds, gnolls, trolls et autres gobelins, sont évidemment des asservis en puissance, à l’exception de ce qu’on appelle l’orckind, c’est-à-dire les races traditionnellement alliées ou mutantes des orcs : ogres et ogrillons, orogs/urukhaïs, et même certains géants, qui, comme les demi-orcs, bénéficient d’un a priori favorable puisque considérés comme des frères de sang.

Les armes favorites des orcs sont l’épieu, la masse, la masse étoilée, le fléau, la hache, et l’arbalète qui représente un cas unique de maîtrise technologique chez les orcs. Ils font de médiocres cavaliers ou marins. Leurs tactiques au combat font essentiellement appel à l’effet de masse. Cependant, entre les mains d’un bon stratège avec un bon entraînement, leurs troupes se révèlent aussi aptes à la manœuvre tactique que les meilleures unités humaines.

Quelques noms de tribus orcs : Skull Crushers Orcs, Orcs of the Red Eye, Neckbreakers Orcs, Bloodbath Orcs, Orcs of the Shattered Finger, Orcs of the Skull-Mace, Orcs of the Wailing Night, Bone Bows Orcs, Orcs of the Warclaim, Uruk Hoch Orcs, Orcs of the Painful Grim, Vile Rune Orcs, Dark Stone Orcs, Ribeaters Orcs, Orcs of the Tattooed Ring, Orcs of the Hairless Skull, High Eye Orcs, Orcs of the Piercing Claw…

Carte des principales zones de peuplement Orc sur Derenworld

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