
une légende des elfes de Derenworld
Cette légende recouvre une importante partie de l'histoire des elfes Falinorë.
Les Falinorë sont l'une des trois peuplades de Hauts Elfes (Ainequendi) originels de Derenworld, la seconde en nombre. Ce ne sont pas de grands mages par nature, ni des artisans. Ils détestent le conflit avec d'autres créatures mais n'ont pas peur des déchaînements de la nature. Ce sont essentiellement des marins et des pêcheurs. A terre leur goût de la discrétion et du secret ressemble à celui des Aldaquendi. Ils s'expriment avec une certaine timidité, voire une maladresse qui peut parfois passer pour de l'arrogance. Physiquement, ce sont les moins grands des Hauts Elfes et les plus résistants.
Il peut être utile de se reporter aux documents relatifs à la Vallée d'Arlve, à l'histoire et la typologie des elfes, ainsi qu'à la Carte de Derenworld.
Les Falinorë, (ou Falassianders - les Amoureux de la Mer), s'éveillèrent principalement à l'est du continent, dans les forêts du Lyrwood et dans celles de ce qui forme aujourd'hui le pays de Colstone. Ils choisirent très tôt de vivre sur les Côtes d'Orient, pays qu'ils nommèrent Romenrost et qui comprend à peu près l'étendue entre les villes actuelles de Rwandel et d'Orfajaz.
Ils commencèrent là à fabriquer les premiers navires de l'Histoire avec du bois mort. Cependant, ils comprirent assez vite que leurs talents trouvait ses limites avec le manque de matériaux. Or, couper du bois vivant était une offense à la Terre et les Aldaquendi voisins et cousins les avaient d'ailleurs menacé à ce sujet.
Comme ils ne voulaient ni ne pouvaient couper des arbres, Les Falinorë chargèrent une délégation, conduite par Meriamerain, d'aller enquêter chez leurs frères d'Ariandaur, lesquels avaient la réputation d'être les meilleurs des mages de ce temps-là. Ils furent bien reçus mais fort déçus car les Ariandorë ne s'intéressaient pas du tout au bois ou à la matière en général, réservant leurs recherches magiques à la magie elle-même, à l'esprit, à l'air, à l'espace. Le Mage Alflinor expliqua d'ailleurs à Meriamerain que le bois était vivant, sacré, qu'il constituait l'habitat premier des elfes et que tout bon Quendi se devait de le respecter en tant que tel. C'est à dire le raisonnement des Aldaquendi.
Assez déconfit, Meriamerain s'en revint parmi les siens sur les Côtes d'Orient. Ce fut sa femme, Eleïm-Enthania, qui le convainquit de repartir plus à l'ouest, où d'autres elfes Ainequendi étaient censés demeurer. Car, amie des dragons, elle l'avait appris de plusieurs d'entre eux qui avaient aperçu de nombreux elfes de grande taille vers l'occident des terres.
Meriamerain repartir un printemps. Ce fut un long, très long voyage. On a affirmé que Meriamerain fut le premier des voyageurs à traverser Derenworld d'est en ouest ce qui est certainement fort exagéré car il s'arrêta devant l'Undine, n'ayant ainsi parcouru que les deux tiers du continent. Cependant, nul doute que cette première traversée, bien qu'accomplie à pied, initia la vocation des Falinorë au voyage. En outre, lors de ce voyage " originel ", Meriamerain et ses compagnons observèrent, apprirent et notèrent beaucoup de détails de ce qu'était alors la Derenworld primitive, celle de l'ère draco-elfique, et notamment les tous premiers éveils ou états d'autres races intelligentes.
Meriamerain et les seins avaient déjà éprouvé quelques difficultés à franchir de nombreux fleuves de Derenworld, tels la Nelvaïn ou l'Elnros. Devant l'Undine le courage leur manqua. Ils choisirent de descendre le fleuve et parvinrent sur le site de ce qui n'était pas encore Zevjapuhr, quelques milliers d'années avant les humains. Devant la mer qui se refusait encore à lui, Meriamerain pleura longtemps, de fatigue et de tristesse. Ils choisirent pourtant de ne pas abandonner et remontèrent cette fois l'Undine, vers sa source et finirent par atteindre de grandes forêts puis la passe de Durfalls, qu'ils franchirent. Là, enfin, ils rencontrèrent les Evlinorë.
L'accueil fut excellent et Meriamerain, qui avait quitté depuis plus de deux ans les Rives d'Orient, put enfin se reposer. Les Evlinorë lui demandèrent une foule de choses sur les siens, sur son voyage, sur leurs rêves. Car s'ils étaient au courant de l'existence des lointains Falinorë, ils ne savaient que peu de choses sur eux. De leur côté, Meriamerain et ses compagnons purent à loisir admirer la splendeur de ce qu'on appelle encore aujourd'hui le Paradis Elfe. A aucun moment dans l'histoire de Derenworld, la perfection de la conception elfique de la vie n'atteint pareille apogée. Dans la forêt primitive d'Evlin, pleine de sève, de fleurs, de vie, au milieu des Licornes, Dragons-Fées, Treants, Holyphants, Dryades, ils vivaient une harmonie complète et parfaite avec le monde. Leur vie était faite de chants, rêves, poèmes, courses, amours, magies, enfants, musiques... On a dit des Evlinorë qu'ils étaient curieux et bénis et de ces qualités et de l'harmonie de leur vie naissait ce qu'on appellerait aujourd'hui des miracles, ces miracles que seuls les efforts les plus ardus de la magie ou la main d'un Dieu peuvent désormais exaucer.
Meriamerain exposa enfin son problème et, très vite, les Evlinorë eurent la solution. Mais eux seuls, en Evlin, étaient capables de l'appliquer. Si Meriamerain et les siens voulaient pouvoir devenir des charpentiers miraculeux, il fallait qu'ils accomplissent quelque chef d'uvre, quelque rite, quelque chose. Il fallait donner à la nature et au monde ce qu'on allait lui demander ensuite.
Alors Gwaigill Elengal conçut l'idée d'emmener Meriamerain là où naît l'Undine, pour se rapprocher de la Source, et avec lui tous les Falinorë qui l'avaient suivi et beaucoup d'Evlinorë qui les accompagnèrent. Et Meriamerain et Gwaigill demandèrent aux Treants de désigner l'un d'entre eux qui voudrait bien les aider et les Treants, après trois ans, désignèrent Iolrune-Arakar, Alors, là où naît le Fleuve, Meriamerain demanda à la Terre le Don initié par les Evlinorë, avec tous les elfes présents. Puis, tous sauf trois se retirèrent et Meriamerain chanta, pria, déclama sept années durant, entre le fleuve et le roc, avec pour seuls témoins Gwaigill et Iolrune-Arakar.
A la fin du septième hiver, un matin de neige, trois pousses de bois absolument blanc avaient poussé aux pieds de Iolrune, Alors les trois compagnons se quittèrent la Caverne de la Source de l'Undine, avec les trois pousses originelles du Malthorm que seuls Meriamerain Falinerim et Gwaigill Elengal Evlinsar surent jamais employer.
De retour dans la Haute Vallée de l'Undine, que les humains appelle Arlve, ils dirent au revoir à Iolrune-Arakar qui s'en retourna parmi les siens. Puis Gwaigill et Meriamerain descendirent le fleuve jusqu'en Evlin. Là ils fabriquèrent le premier Ingiloth, les Navires des Falinorë que les humains appellent les intrus ou intruders de la Mer.
Bien qu'il est fort possible qu'il y en ait d'autres, les deux seuls usages du Malthorm connus à ce jour sont Armindial, le Palais du Roi de Vynar, et les Ingiloths. Gwaigill Elengal l'employa pour plusieurs constructions dont seule demeure le Palais de Vynarëa. Le bois continue de vivre après avoir quitté la terre, ou plus exactement il entre en seconde vie pour devenir un matériau malléable et " intelligent " qui s'adapte, se travaille et se fixe de lui-même. Il n'est nul besoin de clous, chevilles ou nuds pour " construire " avec du Malthorm. Il suffit de demander, de conduire le bois qui va s'auto-ajuster, se dilater ou se contracter, puis se souder et former un seul ensemble de ses pièces séparées. In fine, il s'agit en quelque sorte d'un objet magique en bois vivant. Chaque objet a sa personnalité " fille " des Malthorms originels dont il est issu.
Le Malthorm est un bois enchanté dont personne à part Gwaigill et Meriamerain ne sait ni comment le faire pousser ni comment l'assembler. Blessé, il cicatrise quoique lentement. Il est très difficilement inflammable. Il est imputrescible. Environ 280 ans sont nécessaires pour qu'un Malthorm atteigne sa taille adulte. Chaque bosquet ne peut donner lieu qu'à un seul objet et chaque bosquet ne peut pousser que dans des conditions et lieux bien précis.
Le Malthorm du premier Ingiloth fut planté et naquit en Evlin par les soins de Gwaigill vers 7000. Meriamerain descendit ensuite le fleuve avec ses pièces jusqu'à ce qu'il en atteigne l'embouchure et il assembla le navire à l'endroit où il s'était lamenté. Puis il prit la mer sans même savoir exactement comment il allait rejoindre le Romenrost et ainsi le premier Ingiloth s'élança de la baie qui devait après des millénaires devenir celle de Zevjapuhr.
Jamais aucune des créatures qui marchent sur la terre ne s'était aventurées avant eux si loin et si longtemps sur les mers. Ils essuyèrent des tempêtes, ils épuisèrent leurs provisions, ils eurent froid et faim, ils eurent soif, ils eurent peur. Meriamerain apprit la navigation aux étoiles. Il apprit tout ce qu'il put. Il survécut. Les premiers-nés étaient de solide constitution en ces temps-là. Mais ils perdirent trois compagnons, deux emportés par les flots d'une tempête, et le dernier empoisonné par une créature marine. Mais Kiryar, le premier Ingiloth, résista à tout.
Meriamerain aborda aussi l'île des Portes et y trouva de l'aide auprès des Dieux. Il fut encore le premier elfe à rencontrer les Eidhelwings dans leurs contrées océanes et ces derniers le guidèrent au-delà des caps du Tangut et du Cabiandara.
Un matin, les elfes qui se baignaient dans la mer, un peu au nord du Lyrwood, virent dans l'horizon blanc du matin se détacher un objet absolument blanc, presque vertical, et qui grossissait vers eux. Et ils eurent grand-peur, c'étaient de jeunes elfes, et ils s'enfuirent dans les bois. Les guerriers si l'on peut dire, car les Falinorë ne connaissaient ni la guerre ni la chasse virent voir ce qui se passait et découvrirent près de la rive un grand navire élancé et fin, aux trois voiles triangulaires, semblant fait d'une seule pièce, d'un blanc éblouissant. Certains reconnurent Meriamerain et ses compagnons. Le premier voyage naval des Falassianders était achevé.
Meriamerain narra longtemps ses aventures et ses découvertes. Lui et ses compagnons avaient quitté depuis près de quatre siècles les côtes d'Orient. Il fut fêté comme le premier héros des Falinorë, le premier Marin de l'Histoire, et de cela son nom est toujours synonyme.
Melmir, le second Ingiloth, fut assemblé en un peu mois de 800 ans. On utilisa le même procédé que pour le premier : le Malthorm poussait en Evlin et l'assemblage se faisait en baie de Nirnalondë, l'emplacement la future Zevjapuhr. Ce fut également de cette manière que fut créé Glarost, le troisième Ingiloth.
Entretemps, Meriamerain avait appris la navigation aux Falassianders et ceux-ci avaient commencé d'explorer toutes les côtes de Derenworld, les îles, et la mer lointaine.
Or Faralion, l'un des plus talentueux élèves de Meriamerain, commandait Melmir lorsqu'il osa pour la première fois s'aventurer au delà des barrières de brume, les Arithiaths, qui semblent encercler de très loin Derenworld. Et l'on sait qu'il revint de son voyage, et que ce grand navigateur ouvrit la route qui serait plus tard celle de l'exil des siens. Car plus tard, les Falinorë s'aperçurent en effet que seuls les Ingiloths pouvaient traverser les tourments, les maléfices et tous les périls des Arithiaths. Ainsi, au-delà de ces barrières, car il y a un au-delà et ils le connaissent, ces elfes pourraient trouver refuge. Y songeaient-ils déjà ?
A cette époque, les instructions de Nendharain, Roi des Falinorë, étaient de faire pousser à tout prix le Malthorm sur les terres de Romenrost. Mais tous les efforts en ce sens demeuraient vains. Il eut fallu Gwaigill Elengal lui-même et lui seul pour cela et Nendharain le comprit à peu près au moment du déclenchement du Dragonlore.
Lors de l'invasion des Dragons, le Malthorm de Maleidhel, le quatrième Ingiloth, était prêt depuis longtemps. Mais Gwaigill Elengal, comme tous les elfes, n'était pas particulièrement pressé, pas plus d'ailleurs que Nendharain ou Meriamerain. La catastrophe, les ravages, la destruction d'Evlin prit tout le monde de court. Entièrement absorbé par la défense désespérée de ses terres, Gwaigill faillit ne pas avoir le temps de sauver le Malthorm de Maleidhel et ce fut Nendharain lui-même qui vint le prélever. Gwaigill promit de venir s'en occuper en Romenrost dès que cela lui serait possible.
Maleidhel fut créé au nord de Gorlech, là où avait abordé Meriamerain de retour de son voyage. Les elfes y bâtirent Vinyafals leur principal port de chantier pour y édifier de nouveaux navires. Puis ils attendirent Gwaigill et Gwaigill ne vint pas. Alors Meriamerain pensa que Maleidhel devait rester pour toujours le dernier Ingiloth.
De tout temps les Falinorë ont chéri la mer. Bien plus tard, sentant venir la fin de l'ère elfique après celle des dragons, lorsque les dieux des hommes prévalurent, lorsque les humains, les orcs, les nains, les mages, les monstres, le danger, les guerres, la tristesse ravagèrent Derenworld, ils devinèrent qu'ils ne pourraient plus rester sur ce continent, qu'il n'y avait plus lieu, plus d'existence pour un peuple comme le leur. Et ils décidèrent de le quitter.
Il n'y avait alors toujours que quatre Ingiloths. Cela ne suffisait pas pour leur peuple entier.
Alors le Roi Nendharain rappela à Gwaigill Elengal sa promesse et celui-ci quitta sa pour la première fois sa retraite où il se confinait depuis la fin d'Evlinorë pour venir en Romenrost avec un brin de Malthorm. Meriamerain demanda à son vieil ami où il avait trouvé ce brin. Gwaigill lui répondit qu'il était allé le chercher sur Iolrune lui-même et Meriamerain se réjouit grandement d'apprendre que le Treant père du Malthorm était toujours en vie. Mais Gwaigill ne voulut pas lui en dire davantage et lorsque Meriamerain lui demanda pourquoi il répondit : " Tu vas partir ; tu vas peut-être affronter de grands dangers, je ne sais lesquels. Il s'est passé tant de malheurs ici ; je ne veux pas prendre le moindre risque. Moins l'on sera à en savoir au sujet de Iolrune, le mieux ce sera pour lui ". Mais lorsque Gwaigill lui demanda si Iolrune pouvait encore donner naissance à du Malthorm, Gwaigill lui répondit : " Oui, mais une seule fois. Sinon je ne ferais pas tant de mystère. ".
Gwaigill Elengal planta le Malthorm en Lyrwood et l'on baptisa Iolrunion le premier Ingiloth né de ce nouveau brin, ce qui signifie enfant de Iolrune. Mais le temps pressait car l'Histoire ne s'écoulait plus au rythme des elfes mais bien à celui des êtres à courte vie. Or, le Romenrost, sous l'emprise croissante des hommes, se réduisait comme une peau de chagrin. Lorsque l'urgence se fit trop pressante, le temps fut venu de partir mais le Malthorm de Glinyar venait juste d'atteindre l'âge adulte et celui de Teloheg commençait à peine de percer. On eut à peine le temps de créer le sixième Ingiloth. Alors les Falassianders se scindèrent. Les quatre cinquièmes d'entre eux partirent sur les six premiers Ingiloths. Nendharain confia aux autres, sous la houlette de Narwë, l'un des compagnons du premier voyage de Meriamerain, la garde du Malthorm contre les monstres, les humains, la civilisation nouvelle qui avançait et défrichait le monde à sa manière. Narwë et son peuple parvinrent à garder secret et intact le bosquet de Malthorm au cur de leur forêt mais ne purent assembler leur navire car Vinyafals était sinon aux mains des hommes, du moins sous leur regard. En outre, seul Meriamerain était capable de créer un Ingiloth et il était parmi ceux qui s'étaient exilés et il ne revenait toujours pas.
Meriamerain avait en effet échoué sur l'île des Ours lors de son voyage de retour car il avait dû échapper aux les navires des Naïgakis qui le prenaient pour un monstre et avaient de peu manqué de couler Kiryar. Les Ingiloths ne sont en rien équipés pour une quelconque bataille navale. Le temps que Kiryar cicatrise, des années s'écoulèrent et les derniers Falassianders prirent la résolution de quitter le Romenrost ; ils devinrent les Lassequendi, les elfes errants, sans demeure fixe.
Narwë prit en effet la décision de couper les Malthorms et de les transporter jusqu'à des terres où les Lassequendi pourraient s'établir et être retrouvés par les Falinorë. Les Lassequendi choisirent de demeurer les plus humbles, les plus insignifiants, les plus inoffensifs des elfes. Ils avaient sous leur garde le dernier Malthorm, celui dernier Ingiloth, et ils savaient que la convoitise des hommes et de nombreuses autres créatures ne connaîtrait pas de bornes si quiconque venait à en connaître l'existence. Seul le plus total secret pouvait garantir la sécurité des Falinorë d'outremer.
Le long voyage des Lassequendi sous la conduite de Narwë constitue une histoire qui est contée ailleurs. Qu'il suffise de rappeler qu'ils traversèrent les terres de Gaïko, de Bakoria, de Farxel, d'Inghelin, de Tangut, de Ghinor, qu'ils franchirent le Trauneswood qu'ils franchirent le Kiu, le Shaïdos, les Ered Dawn, les Majestyr, les Lorids et enfin le Trauneswood avant d'arriver en Cabiandara et d'y recevoir l'hospitalité d'Avros. Là, Narwë fonda Vinyafal-en-Avros et il attendit. Dix ans s'écoulèrent avant qu'Elglamar sur Maledheil le retrouve. Et c'est à Vynyafal d'Avros que Meriamerain revint pour la dernière fois sur Derenworld construire Teloheg, le septième et dernier Ingiloth. Les Lassequendi quittèrent peu après le continent. Auparavant, en gage de remerciement et de reconnaissance, Elglamar et Narwë firent don aux Avrossians de secrets navals qu'ils conservent depuis lors ainsi que de leur cité. Dans les Chroniques d'Avros est décrit ce dernier départ des Falinorë, les sept Ingiloths : Kiryar, Melmir, Glarost, Maledheil, Iolrunion, Glinyar et Teloheg réunis pour la première fois, naviguant à l'aube, en ordre parfait, vers l'Orient. Ce que virent les humains assemblés sur la grève de Vinyafal ce matin-là, plus aucun il de Derenworld ne l'a vu depuis.
Quelques rares Lassequendi refusèrent cependant de partir et choisirent de rester sur Derenworld, presque tous en Avros ou Tangut ou dans les îles avoisinantes. Elglamar sur Maledheil et Narwë revirent souvent sur Derenworld les voir et s'assurer de leur sécurité. Meriamerain continua d'arpenter toutes les mers du monde. Nendharain gouverne les Falinorë outremer.
Beaucoup plus tard, avertis des vicissitudes de leurs frères sur Derenworld, les Falinorë décidèrent de laisser aux elfes la possibilité de venir les rejoindre. A cet effet, ils laissèrent deux des sept Ingiloths sur le continent : Teloheg, en Avros, et Iolrunion, en Lowenland. De temps en temps, le continent reçoit la visite de Maledheil ou de Glinyar. Les trois autres Ingiloths ne sont jamais revenus.
Aujourd'hui le terme Falinorë est réservé à ceux de ces elfes qui ont quitté Derenworld. Ceux qui y sont restés, à l'origine à peine deux ou trois cents, sans doute guère beaucoup plus de nos jours, sont toujours appelés Falassianders. Ceux-là sont attachés et à la mer, près de laquelle ils vivent toujours, et à Derenworld. Il est exceptionnel de les rencontrer ailleurs qu'en mer ou en Tangut. Hors les considérations locales, ils n'entretiennent aucune relation d'ordre politique ou autre avec qui ou quelque organisme que ce soit à l'exception d'Avros et du Lowenland. Vynar, Avros et le Lowenland sont également les seuls contrées visitées à titre officiel par des représentants des Falinorë.
Les Ingiloths sont des navires très fins, sans ornement, extrêmement simples, un peu semblables aux drakkars bien que trois-mâts. Ils portent trois voiles triangulaires également blanches. L'accastillage est entièrement réalisé en mithril. Les cordages, très peu nombreux, et les voiles sont tressés à partir des feuilles de Malthorn. Tous les Ingiloths ont été réalisés à l'identique par Meriamerain suivaint les plans originaux élaborés par lui et Gwaigill Elengal. On estime qu'un Ingiloth nécessite un équipage de 15 personnes, réductible à 7 en cas d'urgence, et qu'il peut embarquer environ 80 personnes.
Les humains appellent intruders ces navires pas comme les autres qui sont capables de s'aventurer et de revenir des mers où les bateaux des hommes ne sont jamais allés. Apercevoir un Ingiloth est exceptionnel dans la vie d'un marin et est généralement considéré comme un signe de bonne chance. Les elfes des Ingiloths sont connus pour observer scrupuleusement les règles de secours maritime.
Le seul exemple connu de bâti en Malthorm sur Derenworld reste le Palais d'Armindial en Vynarëa, bien qu'il soit vraisemblable que Gwaigill Elengal ait accompli d'autres uvres. Gwaigill Elengal est à ce jour celui qu'on appelle Maître du Cercle d'Evlin Woods. Il est la seule créature dont on sache qu'il a connaissance de ce qu'il est advenu de Iolrune, l'arbre-père du Malthorm,

